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Don d’organes, entre réserves et garanties

Dr Satish Boolell Dr Satish Boolell

Dans l’émission Au Cœur de l’info, samedi, Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul sont revenus sur la nouvelle loi sur le don d’organes. Le Human Tissue Bill a été adopté avec amendements au Parlement, vendredi. Cette pratique est désormais libéralisée, d’où certaines craintes par rapport au trafic d’organes.

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Le Dr Satish Boolell estime qu’il faut aller au-delà des bonnes intentions. « Il faut un cahier des charges. Nous devons d’abord apprendre à marcher. Il faut faire les choses étape par étape », explique l’ancien chef du département médico-légal. Selon lui, il faut commencer par les transplantations entre personnes vivantes. Et ensuite évoluer vers les transplantations de donneurs qui sont « brain dead ».

Il raconte que la dernière transplantation remonte à 2014. Il existe aussi beaucoup de rejets. De ce fait, le Dr Satish Boolell préconise l’aménagement d’un centre aseptisé, avec un personnel qualifié. « Nous ne pouvons passer notre vie à dépendre des médecins étrangers. Nos médecins ont envie d’être formés », insiste-t-il.

Par ailleurs, le Dr Satish Boolell met en garde : la transplantation d’organe doit être apolitique. Ainsi, il réclame des garanties sur l’indépendance du Board qui sera mis sur pied. « Je ne suis pas rassuré par les bonnes intentions. Le Board devra être indépendant. Il ne faut pas oublier que le copinage existe sur plusieurs comités de ce genre », lance le médecin.

Il met l’accent sur le favoritisme. « Si je suis un agent politique, serais-je un receveur prioritaire ? » interroge-t-il. Il met en garde sur la possibilité du trafic d’organes. « Il faut mettre des garde-fous pour empêcher cela », dit-il.

De son côté, le Dr Zouberr Joomaye, élu de la majorité, déplore que « nombreux sont ceux qui ne maîtrisent pas ce dossier très complexe ». Il assure qu’il n’y aura pas de favoritisme dans le choix de ceux qui recevront un organe. « On ne peut dire qu’un rein ou autre organe est disponible et le Board décidera à qui le donner. Ça ne marchera pas ainsi », affirme-t-il.

Le médecin précise qu’il y a une liste de patients établi tenant compte de critères spécifiques, notamment l’identité génétique des patients. « Il faut une compatibilité entre le donneur et le receveur », dit-il.

Le Dr Zouberr Joomaye ajoute que, si une personne qui reçoit un rein n’est pas compatible à 100 %, sa vie peut être mise en danger. De ce fait, le Dr Zouberr Joomaye affirme que la théorie du favoritisme ne tiendra pas la route. « La viabilité d’un organe à transplanter, par exemple un rein, est de 36 heures. Il faudra donc agir vite. »

Il explique que des provisions dans la loi réprimeront le trafic d’organes. « Le trafic entre deux personnes en vie est possible. Il reviendra au Board de montrer assez de discernement pour déceler une transaction financière », lance le Dr Zouberr Joomaye.

 

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