Interview

Dr Ramesh Durbarry, directeur du Civil Service College : «On veut être un centre d’excellence pour l’Afrique»

Dr Ramesh Durbarry

À ce jour, le Civil Service College a formé 5 000 fonctionnaires. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son directeur, le Dr Ramesh Durbarry, envisage d’en faire un centre d’excellence dans la région africaine.

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La formation prend de plus en plus d’ampleur dans la fonction publique. Comment cela se passe au niveau du Civil Service College ?
Au début c’était assez lent, nous n’accueillions que 200 personnes par mois. Aujourd’hui, on est passé à 600. Nous offrons des cours en ‘Leadership’, ‘Customer Care’, ‘Communications’, ‘Team Building’, ‘Strategic Thinking’ ... Bref, toutes les compétences essentielles aux fonctionnaires, des sujets sortis directement du ‘Performance Management System’. à ce jour, on a déjà formé 5 000 fonctionnaires venant des ministères et organismes parapublics. Je peux vous dire que ça nous a pris au moins sept mois pour arriver à notre niveau actuel. Tous nos cours sont ‘MQA Award’.

Peut-on dire que vous avez atteint votre vitesse de croisière ?
Pas exactement car nous n’avons pas encore notre propre bâtiment. On est contraint de louer des locaux, notamment à l’Open University à Forest-Side, à la Fooks House à Port-Louis, et parfois des salles de conférence des ministères pour nos cours. Ce qui explique que nos ressources sont éparpillées.

Nous sommes toujours à la recherche d’un bâtiment où nous pourrons abriter, sous un même toit, nos bureaux administratifs et les salles de classe. Nous espérons à moyen terme avoir notre propre bâtiment et, à long terme, pourquoi pas, notre campus avec des résidences pour accueillir des étudiants étrangers car nous ambitionnons de devenir un centre d’excellence dans la région de l’Afrique.

Quid des formateurs ?
Nous avons deux ‘Training Coordinators’ qui assurent la formation. Des ‘Senior Chief Executives’ et des ‘Permanent Secretaries’ à la retraite veulent partager leur expérience avec les fonctionnaires. On fait aussi appel à des formateurs du privé car le secteur privé est arrivé très loin dans le service d’excellence.

Y-a-t-il un suivi pour assurer que les fonctionnaires mettent en pratique ce qu’ils ont appris ?
Nos cours sont calqués sur les besoins de chaque ministère. On a au préalable des discussions avec les responsables concernés. Nos officiers font aussi du ‘mystery shopping’ dans certains départements qui sont en contact direct avec les membres du public pour un constat de visu de la qualité des services. On forme alors les fonctionnaires en fonction des données que nous avons.

En ce qui concerne le suivi, certes nous avons une ‘post-training evaluation’ mais il serait souhaitable d’effectuer de nouveau un ‘mystery shopping’ après les cours pour voir s’il y a un changement positif au niveau du service. Malheureusement, nous sommes à court de personnel. Nous espérons le faire à l’avenir. L’idéal serait que les consommateurs disent eux-mêmes s’ils sont satisfaits du service. Par exemple, en Chine, il y a, à coté de chaque comptoir un bouton où les consommateurs peuvent exprimer leur appréciation du service offert. C’est comme sur Facebook. Pourquoi ne pas introduire un tel système à Maurice ?

À un certain moment, les syndicats se plaignaient que dans certains ministères, les responsables rechignaient à libérer les fonctionnaires pour les cours de formation...
C’était le cas auparavant mais à la suite d’une circulaire du ministère de la Fonction publique, la situation a évolué positivement.

Toujours est-il que la fonction publique est connue pour la lenteur de ses services.
Les lenteurs sont dues principalement aux procédures mises en place. C’est un sujet que nous abordons dans nos cours de ‘Leadership’. On peut alléger les procédures en vue d’offrir un service plus rapide aux consommateurs.

Le gouvernement investit dans des cours de formation mais par la suite, des fonctionnaires choisissent d’émigrer dans le secteur privé. Comment faire pour les retenir ?
Il y aussi des employés du secteur privé qui rejoignent la fonction publique. On ne peut empêcher la mobilité de nos ressources humaines mais au final, c’est le pays qui en sort gagnant. La formation reçue est toujours au service du pays.

Le Civil Service College envisage-t-il à l’avenir de proposer des cours aux cadres du secteur privé ?
On va lancer incessamment un cours en ‘E-Procurement’ pour les cadres du secteur privé car ce sont eux qui s’occupent du ‘tendering’ et du ‘bidding’. Concernant la formation, il n’est pas exclu qu’à l’avenir, on assure la formation des employés du secteur privé après les heures ouvrables, soit après 16 heures et durant le week-end.

 

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