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En situation irrégulière à Maurice : la police traque une centaine de sans-papiers

Rapatrie

Une centaine de clandestins courent dans la nature. C’est le constat du Passport and Imigration Office (PIO).

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Ces sans- papiers, qui ont débarqué à Maurice avec des visas touristes ou étudiants, sont natifs de Madagascar, du Nigeria,du Congo, du Togo, de l'Inde, du Népal, du Bangladesh, de la France, de la Belgique, et même de la Suisse. Selon les services de l’Immigration, ces derniers sont logés clandestinement dans trois points du pays, à savoir le nord, le centre et le sud.

« À ce jour, la majorité des clandestins qui courent dans la nature sont originaires du Bangladesh et du Nigeria. Ils habitent dans des régions éloignées,  soit à proximité des flancs de montagnes ou dans des maisons situées en plein cœur des périphéries urbaines »

Les officiers des services de l’Immigration envisagent de frapper un grand coup dans le combat contre les personnes vivant en situation irrégulière  à Maurice. Les policiers, selon des recoupements, ont d’ailleurs ciblé une centaine de clandestins répartis dans ces trois zones du pays.  L'équipe des services de l’Immigration qui les traquent est basée à Port-Louis. Selon des hauts gradés, leur localisation est déjà connue et des opérations pour les dénicher ne sauraient tarder. Ces clandestins sont en majorité des hommes.

À noter qu’une deuxième Tracking team est affectée  à l’aéroport de Plaisance depuis quelques semaines. L'objectif de cette nouvelle équipe est de mener de fréquentes opérations  musclées dans la partie sud et dans les hautes Plaines-Wilhems. La nouvelle équipe sera sous la supervision du sergent Ajay Malloo. Dans une déclaration à notre journal, celui-ci a confié  que les services de renseignement procèdent à un recoupement d’informations  avant de déclencher des opérations crackdown. La nouvelle unité est composée d’une dizaine d’éléments.

Modes opératoires différents

Ces derniers, explique un officier de la Tracking team, utilisent plusieurs modes opératoires. Les africains, qui viennent à Maurice avec des visas étudiants, épousent des Mauriciennes une fois au pays. Ces mariages de convenance, expliquent des sources du PIO, sont déjà « ficelés » depuis le pays d’origine du pseudo-étudiant étranger à travers des contacts basés principalement à Maurice. Le contact local, pour rappel, est bien souvent un autre africain marié à une Mauricienne.

Les Indiens, Bangladais, Népalais et Pakistanais, débarquent à Maurice  munis d'un visa touriste. Ils sont attirés par les promesses d’emploi. Une fois sur le sol mauricien, ils se font rembourser leurs billets et vont à la rencontre de leurs contacts locaux, qui sont d’origine mauricienne. Ces derniers confisquent leurs passeports et ils sont confrontés à une toute autre réalité. C’est ainsi qu’à l'expiration de leur séjour, ils n’ont plus d’argent pour se payer un billet retour et entrent dans la clandestinité. Si certains travaillent au noir dans des fast-foods, d’autres se font embaucher comme jardiniers.

Les occidentaux utilisent une toute autre astuce. Ils viennent à Maurice avec des visas touristes et se font embaucher dans des hôtels comme animateurs sportifs, entre autres. Des sources anonymes au PIO confient que ces derniers sont au nombre d’une vingtaine. Au comptoir de l’Immigration basé à l’aéroport de Plaisance, ils ne laissent planer aucun doute sur leur séjour à Maurice. Selon le PIO, ils détiennent tous les documents nécessaires (lettre d’hébergement et assurance, entre autres) et  disposent d'une somme d’argent suffisante pour leur hébergement comme touristes.

Par contre, les pseudo-étudiants africains, asiatiques et autres jeunes femmes en provenance des pays d’Europe de l’Est sont vite repérés. Ils butent sur toute une série de questions des policiers de l’Immigration à leur descente d’avion. Ils n'obtiennent pas l'autorisation de séjourner à Maurice et sont immédiatement rapatriés vers leurs pays d’origine. Pour rappel, les jeunes femmes originaires des pays d’Europe de l’Est (République Tchèque, Slovenie, entre autres) débarquent au pays avec des visas touristes, mais elle sont soupçonnées de s’adonner à  la prostitution de luxe  à Maurice.

300 étrangers rapatriés

Vendredi matin, les officiers de la Tracking team du PIO ont procédés à l’arrestation de 11 clandestins bangladais. Ces derniers vivaient à quelques pas, et dans, des poulaillers au pied de la montagne du Pouce, à Saint-Pierre.

Les services de l’Immigration ont procédé au rapatriement de 300 étrangers dans le courant de l’année dernière. Si certains d’entre eux ont été rapatriés suite à des opérations crackdown de la Tracking team du Passport and Immigration Office, d’autres clandestins se sont « rendus volontairement » aux officiers. Des démarches de rapatriement ont, par la suite, été enclenchées.

L’ASP Narendrakumar Boodhram, qui est le responsable du Passport and Immigration Office, confirme qu’il y a eu  environ 300 rapatriements dans le courant de l’année dernière. Dans une déclaration à Le Dimanche/L’Hebdo, il dit vouloir mettre les bouchées doubles pour réduire le nombre de clandestins dans le pays d’ici la fin de l’année.

« Nos statistiques ont été compilées à la suite des cas de disparition rapportés par les responsables de firmes. Par ailleurs, les services de l’Immigration disposent d’une équipe de renseignement, avec des officiers faisant un travail de terrain. À ce jour, la majorité des clandestins qui courent dans la nature sont originaires du Bangladesh et du Nigeria. Ils habitent dans des régions éloignées, soit à proximité des flancs de montagnes ou dans des maisons situées en plein cœur des périphéries urbaines. Les clandestins ont tendance à chercher refuge dans des zones où il y a beaucoup d’activités économiques », explique le patron du Passport and Immigration Office.

 

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