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Enchères : des berlines de l’État vendues aux Casernes centrales lundi 

Les acheteurs potentiels ont tenu à inspecter le moteur avant de placer un prix.

Des berlines de luxe, ayant servi à véhiculer des ministres et des dignitaires, ont été mises en vente le lundi 11 octobre 2021. Les enchères se sont déroulées aux Casernes centrales. L’exercice se poursuivra ce mardi. A la clé : des 4x4, des motocyclettes et d’autres véhicules de l’État.

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Qui ne rêverait pas de posséder une berline ministérielle ? Ils étaient nombreux à vouloir en acquérir une le lundi 11 octobre 2021 lors de la vente aux enchères organisée à cet effet aux Casernes centrales. Enclenchée la semaine dernière, elle se poursuivra ce mardi 12 octobre 2021. Des 4x4, des motocyclettes et d’autres véhicules de l’Etat ainsi que de la police seront mis en vente. 

Lundi, l’exercice s’est déroulé sur le terrain de football des Casernes centrales. Il a certes plu, mais il en aurait fallu plus pour décourager les potentiels acheteurs. La déception pouvait même se lire sur le visage de ceux n’ayant pas pu repartir avec la voiture qu’ils convoitaient. Les enchères ont démarré à 10 heures. 

Cinquante berlines appartenant à l’État étaient en vente : deux voitures de la marque Nissan, 20 BMW, 19 Mercedes, deux Jaguar, une Toyota, une Renault, deux Audi, deux Jeep et une Kia. Ces voitures, enregistrées entre 2004 et 2017, ont servi à véhiculer des ministres ou des hauts fonctionnaires. Certaines ont été retirées de la circulation depuis plus de sept ans et d’autres tout récemment. 

Ces berlines se sont retrouvées là car des ministres et des dignitaires ont pris possession d’autres voitures. Certaines y sont depuis que le gouvernement a changé de main en 2014 et d’autres bien avant. Elles étaient entreposées dans la cour des Casernes centrales en attendant d’être proposées aux enchères.  

« Ces berlines avaient fait leur temps et il fallait renouveler la flotte », confie un responsable des Casernes centrales. Cette vente a été organisée surtout parce que le coût de l’entretien de ces bolides n’est pas « économiquement acceptable ». Elles sont donc stockées puis vendues aux enchères.

Comment se déroule la transaction ? Les véhicules sont garés et personne n’est autorisé à les mettre en marche. Ce n’est qu’une fois l’achat conclu que le propriétaire peut essayer de faire tourner le moteur. Néanmoins, avant de mettre un prix, l’acheteur potentiel peut soulever le capot, histoire de jeter un œil à l’intérieur sans ouvrir les portières. 

« Ena dimoun gat pri »

Nul ne sait dans quel état se trouve la mécanique, mais on peut juger l’aspect extérieur des véhicules. D’ailleurs, sur les 50 berlines en vente lundi, seulement une ou deux étaient bonnes pour la casse. Durant la vente, le commissaire-priseur propose un prix minimal et les acheteurs font monter les enchères. Celles-ci se font par piasses. Une piasse équivaut à Rs 2. Cela signifie donc que 100 000 piasses, par exemple, valent Rs 200 000. 

Lundi, certains sont venus avec la conviction de s’approprier une berline. D’autres se sont retrouvés à court de moyens. Cela a notamment été le cas de Naweed. Cet habitant du Sud explique qu’il n’a pas pu faire face à la concurrence et qu’il a dû rebrousser chemin au bout de deux heures. Le jeune homme, engagé dans l’achat et la vente de véhicules de seconde main, est rentré chez lui bredouille et déçu. Les autres acheteurs ont placé des prix trop élevés pour que l’entrepreneur puisse suivre. 

À titre d’exemple, un homme d’affaires de Flacq a acheté une BMW série 740 pour Rs 1,1 million. Interrogé, il a expliqué qu’il tenait absolument à mettre la main sur cette berline car il l’a reconnue. Selon lui, c’est celle qu’utilisait une ministre du présent gouvernement. Il précise que le véhicule a été très bien conservé.  Les prix ont varié entre Rs 200 000 et Rs 1 million, pouvant parfois dépasser cette fourchette pour certains véhicules. Les fins connaisseurs sont d’avis que les acheteurs ont surévalué certaines berlines. Une BMW série 5, par exemple, a été acquise Rs 75 000 plus chère par rapport au prix qu’elle vaut sur le marché des voitures de seconde main. « Ena dimounn finn gat pri. Zot inn pous tro for », estime Guru, un commerçant de Port-Louis. Il voulait acquérir une Mercedes, mais s’est rendu compte qu’il ferait une meilleure affaire en dehors des Casernes centrales.

 

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