Enquête de l’Icac sur Alvaro Sobrinho : le Board of Investment sur la sellette

Après avoir passé huit heures dans les locaux de l’Independent Commission against Corruption (Icac) vendredi, le plus dur est à venir, la semaine prochaine, pour Ken Poonoosamy, l’ancien directeur du Board of Investment (BoI) et actuel Deputy Director de l’Economic Development Board (EDB).

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Ken Poonoosamy devra convaincre les enquêteurs de l’Icac sur les raisons pour lesquelles le BoI avait accordé l’autorisation à Alvaro Sobrinho d’investir à Maurice. Et surtout, il devra expliquer toutes les étapes de l’exercice de Due Diligence sur le milliardaire angolais. Celui-ci avait fait enregistrer Vango Property Ltd en août 2017 pour faire acquisition de 12 appartements pour la somme de Rs 296 millions de Royal Park Balaclava. Sans compter qu’il fait acquisition de sept berlines pour la somme de Rs 40 millions. L’homme d’affaires avait un plan d’investissement d’environ Rs 1 milliard dans plusieurs secteurs, dont les services financiers.

Les enquêteurs de l’Icac s’évertueront à vérifier si réellement au moment du Due Diligence, les Softwares et Databases World-Check, Acuity et Kroll affichaient des résultats négatifs sur Alvaro Sobrinho. Et si, par la suite, le BoI avait recherché les avis légaux de deux éminents avocats du barreau mauricien qui auraient soumis des recommandations négatives contre l’investisseur angolais.

Ken Poonoosamy devra également expliquer pourquoi le BoI aurait réclamé un deuxième avis légal de l’un d’eux et que ce dernier aurait demandé à la direction du BoI de faire son choix. En sus, les enquêteurs souhaitent savoir si l’avis du State Law Office (SLO) a été recherché. Si c’est l’affirmatif, quel a été son « stand » ? Si non, pourquoi le BoI n’avait-il pas jugé bon de frapper à la porte des conseils légaux de l’État.

Marcher sur des œufs

À l’Icac, on est conscient que des fois, l’état-major du BoI marche sur des œufs ayant à faire la balance entre les sommes astronomiques (Foreign Direct Investment – FDI) que compte injecter à Maurice un nouvel investisseur étranger et la crédibilité sur le monde des affaires internationales. « C’est vrai que le pays a besoin de FDI, mais cela ne veut pas dire que nous devons transformer notre secteur financier en une blanchisseuse d’argent sale », considère un cadre de l’Icac. L’interrogatoire de Ken Poonoosamy prendra une tournure très délicate lorsque les enquêteurs de l’Icac aborderont le volet d’ingérence et de pression. Ils chercheront à savoir si le BoI aurait subi des pressions pour avaliser le dossier d’investissement d’Alvaro Sobrinho.

Aussi, l’Icac convoquera, la semaine prochaine, les responsables de deux Management Companies, ces compagnies mauriciennes qui ont eu la responsabilité d’enregistrer les entreprises d’Alvaro Sobrinho à Maurice. Tout comme dans le cas du BoI, l’Icac voudra savoir si un Due Diligence a été effectué avant l’enregistrement des compagnies.

 

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