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Enquête judiciaire sur le décès de Kistnen : l’entrée en service des caméras Safe City à La Louise fait débat

Le SP Vijaycumar Dawon. Le SP Vijaycumar Dawon.

Les caméras du projet Safe City ont été encore au centre des travaux de l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen. Le responsable du projet, le SP Vijaycumar Dawon a affirmé qu’il n’a pas d’enregistrement à La Louise datés du 16 octobre 2020. C’était la dernière fois que la victime a été vue vivante.

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Le surintendant de police (SP) Vijaycumar Dawon, est retourné à la barre des témoins le mercredi 16 décembre 2020. Cela dans le cadre des travaux dans l’enquête judiciaire visant à faire la lumière sur la mort de l’homme d’affaires et agent politique, Soopramanien Kistnen. Le corps calciné de ce dernier, a été retrouvé dans un champ de canne à Telfair,  Moka, le 18 octobre 2020. 

Ce haut gradé de police est le responsable du projet Safe City et aussi de la Police Information and Operations Room (PIOR). Il a affirmé à la barre que les 5 caméras du Safe City Project, au rond-point de La Louise, Quatre Bornes, sont entrées en opération à à 11 h 50 le 29 octobre 2020. Ce qui fait que les caméras n’étaient pas opérationnelles le 16 octobre 2020. C’est à cette date que la victime a été aperçue en vie pour la dernière fois. 

Il explique qu’à cet endroit, il y quatre caméras fixes, pointant respectivement en direction de St-Jean, Palma, Route Bassin et Vacoas, et une caméra rotative.  

Le SP a affirmé avoir procédé à des recherches pour les images à La Louise pour le 16 octobre 2020 sur le système du Safe City et la réponse était « No video available ». 

Me Roshi Bhadain, avocat de Koomadha Sawmynaden, lui a alors demandé s’il n’y avait pas là une contradiction avec ce qu’avait dit précédemment le constable Abeeram, affecté à la Safe City Control Room. Selon l’avocat, le constable avait déclaré que « there could be footages ». 

Intérêt accru pour la vidéosurveillance des commerces privés

La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth, qui préside les travaux de l’enquête judiciaire, a demandé au SP Dawon, de dresser la liste de toutes les caméras de surveillance qui sont en opération à Quatre Bornes et leurs positions exactes. Cela en vue de retracer le parcours de Soopramanien Kistnen lors de la journée fatidique du 16 octobre 2020. Se basant sur des témoignages sur la localisation des téléphones portables de la victime, soit entre la région d’Intermart, à Quatre-Bornes et La Louise, la magistrate a enjoint le policier à récupérer les images de la vidéosurveillance des commerces privés à proximité, soit les auberges entre autres. Le policier a répondu qu’il a cru comprendre que c’est la MCIT qui a été chargée de cela. Le tribunal a insisté et le policier a répondu qu’il allait s’en enquérir. Sur une demande de l’avocat Rama Valayden, le SP a aussi été prié de récupérer les images de la vidéosurveillance devant le poste de police de Rose-Hill. 

Contrat confidentiel 

Le SP Dawon a été interrogé par Me Azam Neerooa, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, sur le projet de vidéosurveillance Safe City. D’emblée le policier a expliqué que le projet Safe City consiste en l’installation de 4 000 caméras de surveillance à travers le pays. Le projet a été inauguré le 18 août 2019. À ce jour, environ 3 200 caméras ont déjà été installées, mais uniquement 2800 sont en service. Les images enregistrées par les caméras de Safe City sont sauvegardése sur des serveurs au centre de contrôle, soit le Main Command and Control Centre (MCCC), qui est basé au Shri Atal Bihari Vajpayee Tower, à Ébène.

Les images sont aussi accessibles dans 71 postes de police et aussi à un poste de police à Grand-Bassin. Chaque poste de police ne peut visionner que sa région. Au poste de police, les images sont sauvegardées durant 24 heures tandis qu’au MCCC, qui reçoit les images de l’ensemble des caméras en opération, elles sont sauvegardées durant 30 jours. Cela conformément au contrat établi entre la force policière et Mauritius Telecom, avec le partenariat de la firme Huawei. Répondant à Me Roshi Bhadain, qui voulait avoir une copie du contrat Safe City Project, le policier a répondu qu’il devra obtenir au préalable un avis légal sur la question. Cela eu égard à la nature « confidentielle » dudit document. Le policier a par ailleurs déclaré que la reconnaissance faciale fait partie intégrante des Intelligent Video Surveillance (IVS). « Ce composant n’est pas opérationnel pour l’heure, rien n’a été fait en ce sens » a répondu le haut gradé de police. 

Un troisième numéro à la loupe

Le représentant de Mauritius Telecom (MT), Kiran Omi Gokhool, est retourné, le mercredi 16 décembre 2020, devant le tribunal de Moka. Il a été appelé à expliquer la procédure pour récupérer les données sur les appels téléphoniques des portables de la victime. Le témoin avait établi une liste des appels du défunt. Cela à partir des deux cartes Sim enregistrées au nom de Kistnen. Les documents concernant lesdits relevés téléphoniques couvrent 65 pages pour la première carte Sim et 180 pour l’autre. Ce mercredi 16 décembre 2020, le témoin a indiqué que le serveur de MT génère automatiquement un rapport suivant une requête pour un numéro spécifique et concernant une période précise. Il place ensuite les données sur une page Excel. Kiran Omi Gokhool a expliqué le protocole en place pour s’assurer qu’il n’y a pas de manipulation. Par ailleurs, Me Azam Neerooa, du bureau du DPP, a requis les relevés téléphoniques d’un troisième numéro utilisé par la victime. Cela comme révélé par Nishaye Boodooa, le neveu du défunt, le 15 décembre 2020.

Les comptes bancaires du disparu

La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth a ordonné au constable Manoovaloo de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) de chercher un ordre du juge des référés. Cela en vue d’accéder aux comptes et transactions bancaires  de Soopramanien Kistnen en 2019-2020. Cette décision fait suite à la déposition de Nishaye Boodooa. Il a soutenu que son oncle lui avait confié qu’il allait recevoir, le jour de sa disparition, la somme de Rs 14 millions en trois tranches. 

Govinden Kistnen et ses transactions bancaires

Govinden Kistnen, le frère de Soopramanien Kistnen, est retourné à la barre des témoins. Il a présenté ses relevés bancaires. Document visant à attester qu’il avait fait un retrait de Rs 50 000 comme il l’a déclaré lors de son précédent témoignage. Le montant en question devait contribuer à rembourser une dette de la victime envers Koomadha Sawmynaden. Interrogé par Me Roshi Bhadain sur une transaction de Rs 1,5 million apparaissant sur les relevés bancaires, Govinden Kistnen a répondu qu’il s’agissait d’un achat d’une propriété immobilière et dont la transaction a été faite devant notaire. La magistrate est intervenue pour rappeler aux parties qu’il fallait se restreindre aux transactions en lien avec l’affaire présente.   

 

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