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Entre le port et la baie : des plongeurs volent des prises et détruisent des espèces marines

cassier Peut-être que les gardes-côtes devraient effectuer des patrouilles plus régulières...

La pêche est un métier bien difficile. Des fois, on peut passer toute une nuit sans rien prendre. Alors, imaginez la peine et la colère des pêcheurs quand d’autres viennent voler leurs prises. Et il n’y a pas que cela...

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Ahmad, 62 ans, pêcheur de longue date dans la région de Baie-du-Tombeau, se plaint des plongeurs qui défoncent ses casiers pour voler ses prises. Il rapporte qu’ils le font à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit. « Ils font le plongeon jusqu’à trois fois par jour. Non seulement ils prennent des poissons qu’ils n’ont pas attrapés, mais ils détruisent aussi les espèces marines en piquant, par exemple, des ourites de demi-kilo ou même moins », explique le vétéran pêcheur. 

Ces plongeurs peuvent être repérés entre le port et Baie-du-Tombeau, avance Ahmad qui précise que les pêcheurs ont alerté le ministère de la Pêche. « Des officiers viennent sur place. Mais les plongeurs font en sorte qu’ils ne soient pas pris en surveillant leur arrivée et leur départ. Ils plongent lorsque les officiers sont partis », tient à préciser Ahmad.

Ayant pris contact avec le ministère par l’intermédiaire de son attaché de presse, J. Sok Appadu, la rédaction a eu la réaction de M. Bundhoo, Controller Fisheries Protection Service : « Suite à la fermeture de la saison de la pêche à l’ourite, le ministère de la Pêche a intensifié ses patrouilles. Nous opérons autour de l’île à travers des fisheries posts. Nous disposons de 5 flying squads qui sillonnent toute la mer. Si nous avons besoin d’assistance, nous appelons tout de suite les gardes-côtes. Mais autant que possible, nous opérons avec nos propres ressources, nous verbalisons, nous avons notre propre Protection Unit. Depuis la fermeture de la saison de pêche à l’ourite (le 15 août), nous avons pris en flagrant délit trois pêcheurs. Il faut préciser que nous avons mis un nouveau plan de travail en place. Les patrouilles encore plus appuyées se poursuivront jusqu’au 15 octobre », a-t-il commenté.

M. Bundhoo ajoute que « ces plongeurs veillent à ce que nos officiers soient partis pour commettre leurs méfaits ? Je vais aborder cela avec mon équipe. Peut-être que nous allons envoyer une deuxième équipe de patrouille pour essayer de les prendre en flagrant délit. » L’officier révèle que chaque année au moins une vingtaine de pêcheurs sont pris en flagrant délit. Toutefois, tous ne sont pas traduits en justice, car certains laissent leurs prises sur place et s’enfuient.

Le ministère dispose-t-il de suffisamment d’officiers pour mener à bien la surveillance de la bonne pratique de la pêche ? À cette question, M. Bundhoo répond que «nous nous débrouillons avec ce que nous avons… plus de 200 officiers sont dans ce service ».
La rédaction a appris que la relation entre le ministère de la Pêche et les garde- côtes n’est pas au beau fixe. Mais, l’officier affirme le contraire : « C’est totalement faux ! », s’exclame-t-il.

En guise de conclusion, Ahmad avance que les gardes-côtes font leur patrouille tout près de gros bateaux de pêche. Mais le vol des casiers se fait ailleurs, dans le lagon, tout près des brisants, souligne-t-il. 

L’officier Bundhoo en a pris note.

 

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