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Entreposage d’aliments : le personnel de l’hôpital Jeetoo réclame plus de contrôles

Les membres du personnel de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo sont indignés par les images qu’ils ont découvertes.

Des révélations choquantes sur les conditions d’entreposage des aliments à l’hôpital Jeetoo déclenchent des appels à des inspections renforcées et des réformes dans le secteur de la santé à Maurice. 

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«Révoltant », « choquant »… les épithètes ne manquent pas pour qualifier les images qui ont été dévoilées par le député Eshan Juman concernant le General Store de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Le personnel soignant s’interroge sur la qualité des repas qui lui ont été servis jusqu’ici. 

« En tant que membres du personnel, nous sommes souvent appelés à faire deux ou trois ‘shifts’, et c’est l’hôpital qui fournit nos repas. Si l’on se fie aux images que nous avons vues, il est fort probable que nous ayons eu des repas dont les normes d’hygiène n’ont pas été respectées », s’insurge une infirmière de l’établissement qui n’a pas souhaité être citée.

Très remontée, l’infirmière confie que sa confiance envers ses collègues du General Store et du Catering a pris un sérieux coup. « Même s’il y a eu un démenti et des assurances quant à la qualité des repas servis aux patients et membres du personnel, le doute plane dans nos têtes », dit-elle. 

Une de ses collègues ajoute que ses proches ont été surpris d’apprendre les conditions dans lesquelles les aliments étaient entreposés. « C’est décevant et répugnant d’avoir appris une telle chose », lâche-t-elle. Elle pense déjà aux dépenses dont elle devra s’acquitter pour ses repas quand elle aura des « shifts » supplémentaires à faire. Jusqu’à présent, elle acceptait volontiers les repas que lui offrait l’établissement de santé.

Depuis la diffusion de cette vidéo, de nombreuses questions fusent de toutes parts, en dépit des explications données par le Regional Health Director, le Dr Ravindranath Jugduth, et ses proches collaborateurs. Parmi, la fréquence des inspections et audits à l’entrepôt concerné. L’infirmière se demande pourquoi il n’y a pas eu de contrôle de la part des officiers sanitaires du ministère de la Santé, qui sont censés visiter tous les lieux où la nourriture est servie au public en lien avec The Mauritius Food Standards Agency Act 2022. Pour elle, les mêmes dispositions devraient être prises en ce qui concerne les établissements de santé.

Parmi les objectifs du Mauritius Food Standards Agency Act 2022, il y a l’assurance de la sécurité et de la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires produites, transformées, importées, vendues ou exportées de Maurice. L’Agence a aussi pour mission de fournir des conseils, un soutien technique et des recommandations au ministre sur les normes et réglementations prévues sous le Food Act 2022 pour la fabrication, la transformation, l’importation, l’exportation, la distribution et la vente de denrées alimentaires. 

Si des inspections avaient été effectuées, un tel problème n’aurait pu survenir, martèle l’infirmière. Elle insiste que des descentes régulières devraient se faire dans tous les établissements de santé. 

Ramesh Purrunsing, porte-parole du Comité amélioration de la santé (CAS), abonde dans le même sens. « Il y a un manque flagrant de supervision dans les divers centres de santé », constate-t-il. 

Ramesh Purrunsing plaide pour la mise en place d’un conseil composé de personnes apolitiques et proches du secteur de la santé, ainsi que de membres d’organisations non-gouvernementales. L’objectif est de veiller à ce que tout se passe bien dans les établissements de santé. Il est d’avis qu’il n’est pas possible de placer des nominés politiques qui n’ont aucune connaissance dans le domaine de la santé ou du sanitaire pour plaire aux « petits copains ou petites copines ». Un point de vue partagé par un médecin d’un des hôpitaux régionaux qui n’a pas souhaité être cité. 

« Le secteur de la santé a connu de nombreuses améliorations, tant au niveau des soins que des services proposés. Il y a aussi eu une réelle volonté de rénover les infrastructures. Mais tout cela risque d’être sabordé par l’incompétence de certains ou en plaçant les mauvaises personnes aux mauvais endroits », explique-t-il.

Il souligne qu’on ne peut placer des « koler lafis » ici et là en guise de récompense, car ils ne vont pas travailler en donnant le meilleur d’eux-mêmes. Ils se sentiront protégés et intouchables, même s’ils ne sont pas efficients au poste qui leur a été attribué. « Avec les nominés politiques, les choses ne marchent pas comme il faut », dénonce Ramesh Purrunsing.

 

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