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Épidémie de coronavirus : parti étudier, un Mauricien de 46 ans bloqué en Chine 

Gilbert Roland, Charge Nurse, ne reçoit que deux tranches de pain par jour.

Gilbert Roland, un Mauricien de 46 ans parti étudier dans une université chinoise l’an dernier, est bloqué dans un campus à Changsha. Il vit cloîtré dans sa chambre. Pour se nourrir, il compte sur des plantons de l’université qui se chargent d’aller lui acheter des tranches de pain. L’homme, qui craint pour sa vie, remue ciel et terre pour pouvoir rentrer au bercail.  

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Deux tranches de pain sec. C’est tout ce que Gilbert Roland, âgé de 46 ans, reçoit chaque jour en guise de repas et qu’il achète auprès des plantons travaillant au Xiangia Medical Campus où il étudie. Et ça c’est les jours où il est chanceux, car il lui arrive parfois de ne rien avoir à manger. Ce Mauricien, qui après avoir décroché une bourse de l’Etat étudie depuis un an à la Central South University, à Changsha, en Chine, est bloqué dans ce pays depuis que l’épidémie de coronavirus a éclaté. Il remue ciel et terre pour rentrer à Maurice. Mais les obstacles sont nombreux. 

Gilbert Roland a frappé à toutes les portes, en vain. Il dit avoir envoyé plusieurs mails aux autorités mauriciennes et à l’ambassade de Maurice en Chine. Selon lui, au départ, seuls ceux qui se trouvaient à Wuhan avaient la priorité de quitter la Chine. « On nous a ensuite fait comprendre que si on voulait quitter le pays, il fallait contacter l’ambassade de Maurice en Chine. Chose qui a été faite, mais rien de concret jusqu’à présent. J’ai envoyé plusieurs mails, mais aucune réponse positive », déplore-t-il. 

Le Mauricien travaillait comme Charge Nurse à l’hôpital SSRN. Lorsqu’il a décroché une bourse d’études de l’Etat en novembre 2018, il a pris des congés. Direction la Chine, où il étudiera pendant un an. « Tout allait bien jusqu’à ce que l’épidémie éclate. Je dois normalement recevoir mon diplôme en juin 2020, mais je veux retourner au bercail le plus rapidement possible », pleure-t-il.

L’université, dit-il, est fermée depuis janvier. Il ne sait pas encore quand elle rouvrira ses portes. « Toutes les boutiques et les commerces sont fermés. Je ne peux pas acheter de nourriture. Je ne peux ni me rendre dans les appartements des autres étudiants, ni prendre le transport en commun. Rien ne marche », explique-t-il. 

Son épouse, qui est à Maurice, souffre de cette situation. « Il y a eu plusieurs morts en Chine. La vie de mon mari est en danger. Je ne sais pas comment il fait pour vivre, car les supermarchés sont fermés. Je sais juste qu’il est enfermé dans une chambre. Il est stressé. L’ambassade et le ministère des Affaires étrangères feront-ils quelque chose pour le ramener au pays ? » se demande Marie Claire Roland.

Une centaine de Mauriciens enregistrés à l’ambassade

Après l’appel lancé par l’ambassade de Maurice en Chine à travers le ministère mauricien des Affaires étrangères, plus d’une centaine de Mauriciens se trouvant en Chine se sont fait enregistrer auprès de l’ambassade. Une quarantaine d’entre eux ont exprimé le désir de rentrer au pays. Mais selon notre informateur, avec les restrictions sur les vols depuis et vers la Chine, quitter l’Empire du milieu est devenu un véritable parcours du combattant.

« Ce n’est pas la volonté qui manque de les faire revenir, mais par quel chemin passer pour faire le voyage de retour vers Maurice ? » se demande notre source. Certains ont opté pour Kuala Lumpur ou New Delhi pour rentrer, mais ce n’a pas été évident. « Zot pe bizin fer koustik », dit notre interlocuteur. L’ambassadeur de Maurice en Chine serait lui-même bloqué à Maurice. En vacances, il n’a pas pu reprendre ses fonctions en Chine. Sollicité, il n’a pas souhaité faire de déclaration. Selon nos informations, il suit la situation à distance, en gardant une ligne de communication ouverte avec les employés en poste à l’ambassade.

 

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