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Étude Afrobarometer : un Mauricien sur deux estime la punition corporelle des enfants justifiée

  • L’étude a été menée sur un échantillon représentatif de 1 200 adultes

Discipliner en faisant usage de la violence est « parfois justifié » ou « toujours justifié », selon une « mince majorité » de Mauriciens. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Straconsult.

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Les châtiments corporels sont interdits à Maurice. Et pourtant, l’utilisation de la force physique pour discipliner les enfants est approuvée par une bonne partie des personnes sondées lors d’une étude Afrobarometer, réalisée par StraConsult fin mars, sur un échantillon représentatif de 1 200 Mauriciens adultes. En effet, 54 % des sondés estiment qu’il est « parfois justifié » ou « toujours justifié » pour les parents d’utiliser la force physique pour discipliner leurs enfants. 

L’utilisation de la discipline physique reçoit un soutien supérieur à la moyenne de la part des hommes (58 %), des personnes moins éduquées (58 %), des habitants des zones rurales (59 %) et des citoyens issus de milieux précaires (58 %). Cette étude révèle aussi qu’un quart (25 %) des Mauriciens sondés déclarent que la maltraitance et la négligence des enfants sont des phénomènes fréquents dans leur communauté ou leur quartier, mais 72 % sont en désaccord. Il ressort également que les citadins et les personnes issues de milieu précaire sont plus susceptibles de voir la maltraitance et la négligence des enfants comme des problèmes répandus. 

Un autre constat est que 56 % des Mauriciens sondés estiment que les autorités prennent plutôt bien en charge les enfants qui ont subi des maltraitances. Par contre, 36 % expriment leur désapprobation par rapport au bon fonctionnement des services sociaux chargés de la protection et de la prise en charge des enfants maltraités. Les évaluations négatives de la performance du gouvernement en matière de bien-être des enfants sont plus répandues chez les citoyens les plus pauvres.

« Les résultats de l’enquête indiquent également un besoin d’interventions intensifiées, en particulier en ciblant les communautés économiquement défavorisées, où beaucoup plus de citoyens voient la maltraitance et la négligence comme des problèmes fréquents et beaucoup moins sont satisfaits des efforts du gouvernement. Malgré la nouvelle loi contre les châtiments corporels, une mince majorité de citoyens continue de soutenir la pratique, bien que la plupart disent qu’elle n’est pas fréquemment utilisée dans leur communauté », concluent les rédacteurs du rapport.

Les rédacteurs constatent que malgré les efforts du gouvernement mauricien, de la société civile et d’autres acteurs, « de nombreux enfants sont encore confrontés à des menaces telles que la pauvreté, la discrimination basée sur l’ethnie ou le handicap, l’exploitation sexuelle et la maltraitance ». Reprenant le rapport de l’Ombudsperson for Children de 2022, ils soulignent que « les causes profondes tournent souvent autour de la précarité, de l’abandon scolaire, des antécédents familiaux instables, de la négligence ou du traumatisme sexuel ».

Selon Statistics Mauritius (2021), 4 746 cas de maltraitance infantile ont été signalés à la Child Development Unit du ministère de l’Égalité des genres et du bien-être familial, contre 5 917 en 2020.

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