Alors que la Mauritius Export Association (MEXA) brosse un tableau sombre et prévoit une baisse des exportations pour 2024, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, se montre plus optimiste. Il estime que les exportations devraient augmenter de 4,6 % cette année pour atteindre Rs 363 milliards. Il participait à la 18e Assemblée générale de la MEXA le mercredi 24 avril à Port-Louis.
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L’année en cours ne devrait probablement pas apporter une impulsion majeure à la croissance des exportations. C’est ce qu’a indiqué Dominique de Froberville, réélu à la présidence pour un deuxième mandat. En effet, la MEXA a récemment réalisé sa première projection biannuelle. « Notre enquête de marché pour le premier semestre 2024 prévoit une baisse de 8,4 % des exportations, avec des indications pointant vers une continuation de cette tendance au second semestre de l’année », a-t-il souligné. Ainsi, il est d’avis que 2024 pourrait connaître une croissance négative en raison de divers facteurs internes et externes, y compris l’escalade des coûts de l’électricité et de la main-d’œuvre, ainsi que des hausses de prix significatives des matières premières liées aux tensions géopolitiques, entre autres.
Cependant, le ministre des Finances se montre confiant quant à la croissance du secteur. « Le secteur manufacturier et le secteur des exportations de biens ont été des éléments moteurs de notre reconstruction post-Covid et seront appelés à jouer un rôle majeur dans la réalisation de notre ambition à moyen et long terme », a-t-il déclaré. Il a indiqué que l’année dernière, les exportations totales de biens et services représentaient 53 % du PIB. « Sur cette trajectoire, les exportations de biens et services devraient encore augmenter de 4,6 % cette année pour atteindre Rs 363 milliards », a-t-il soutenu. Que ce soit pour créer des emplois ou pour stimuler l’activité économique, Renganaden Padayachy a avancé que les exportateurs locaux montrent la voie. « Ce faisant, le secteur renforce la résilience économique du pays dans son ensemble et répond à la demande en main-d’œuvre dont nous avons besoin pour continuer à prospérer dans le monde interconnecté », a-t-il fait ressortir.
Par ailleurs, le ministre a souligné que le gouvernement sera à l’écoute du secteur pour créer l’environnement adéquat à son succès, que ce soit en matière de recrutement de main-d’œuvre ou d’expansion à l’international. « Pour ce faire, nous continuerons à adopter une approche transversale, en collaborant avec des partenaires de différents ministères et des organisations du secteur privé, ainsi qu’avec des organismes industriels. Cela aidera les entreprises, des start-ups aux multinationales, à maximiser leur potentiel d’exportation », a-t-il affirmé.
Prévisions du ministère des Finances pour 2024
PIB croissance de 6,5 %
Taux de chômage en dessous de 6 %
Dette publique sous la barre des 75 %
En chiffres
Rs 1,6 milliard. C’est le montant que le gouvernement a versé aux entreprises manufacturières depuis 2015 par le biais de différents programmes et initiatives de soutien.
Rs 5 milliards… sont disponibles auprès de l’Industrial Finance Corporation of Mauritius (IFCM), via le Fonds de Modernisation et de Transformation, afin de permettre aux entreprises de mettre à niveau leurs processus de production ainsi que de faciliter leur flux de trésorerie.
Rs 4 000. C’est le soutien dont bénéficient les entreprises manufacturières par employé depuis le début de l’année afin de faire face à l’augmentation du salaire minimum et de la compensation salariale de 2024.
Naveena Ramyad, ministre des Affaires et des PME : «la contraction des exportations en 2023 ne devrait pas être considérée comme un facteur décourageant»
Présente à l’Assemblée générale, la ministre des Affaires et des PME a indiqué que le secteur de l’exportation reste le pilier de l’industrie manufacturière avec plus de 230 opérateurs, employant plus de 30 000 travailleurs. « Les exportations ont été estimées à une valeur de Rs 47,4 milliards en 2023 », a-t-elle précisé. Cependant, Naveena Ramyad a déploré que le secteur n’a pas pu maintenir son élan de croissance de 2022, les exportations ayant diminué d’environ 5 % en 2023. Pour elle, la contraction des exportations observée en 2023 ne devrait pas être considérée comme un facteur décourageant, car elle estime que les conditions macroéconomiques prévalant sur nos marchés d’exportation n’étaient pas favorables. « La situation dans nos destinations d’exportation devrait s’améliorer cette année, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), ce qui nous permet certainement de regarder vers l’avenir avec un optimisme renouvelé », a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle a fait comprendre que son ministère a élaboré un « Comprehensive Paper » qui a été soumis au ministère des Finances pour être considéré dans le cadre du Budget 2024/2025.
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