Explik Ou Ka

Expulsion à Pointe-aux-Sables: les effets de la famille Bengali jetés à la rue

Triste sort que celui de la famille Bengali à Pointes-aux-Sables. Le mardi 19 avril, alors qu’elle occupait un terrain depuis plus de 43 ans, la maison des Bengali a été détruite et leurs effets personnels déposés au bord de la route. Elle a fait l’objet d’un Evacuation Order servi par une société coopérative qui détient le bail sur ce terrain de l’État. « Au lieu de construire, les autorités détruisent ». Propos très amers de Marie-Lourdes Bengali, 51 ans. Sa famille savait bien qu’un ordre d’éviction pesait sur sa tête depuis décembre 2015. Sauf que cette mère de famille, son fils et ses deux petits-enfants n’avaient nulle part où aller. Depuis 43 ans,  ses parents travaillent comme gardiens pour une société coopérative. « Ce mardi, vers 9 h 30, des policiers ont accompagné un huissier et des membres de cette coopérative, bien décidés à mettre tous nos effets personnels dehors, puis, ils ont détruit la modeste maison de cinq pièces en bois sous tôles que j’habite depuis mes huit ans. C’était un spectacle honteux, affligeant de voir que même le berceau de mes petits enfants a été déposé en bordure de la route… », dit-elle.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15449","attributes":{"class":"media-image wp-image-25938","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"450","height":"253","alt":"Expulsion \u00e0 Pointe-aux-Sables"}}]] Les effets personnels sur le chemin.

<
Publicité
/div> « Je savais qu’on allait me jeter dehors, mais j’ai demandé qu’on attende que le ministère du Logement trouve un abri pour ma famille. Zot finn presse pou tir nou », déplore-t-elle. Marie-Lourdes explique qu’au mois d’octobre 2015, la cour avait émis un ordre d’éviction contre elle. Elle a tenté de rencontrer le ministre Showkutally Soodhun au Citizens’ Advice Bureau de Vacoas. En l’absence du ministre, elle a remis copie de l’ordre de la cour à un clerc du ministre. « Mo finn explik li mo sitiation. Lir dir mwa pa gagn traka ek sa let la, me al fer demars pou preskrir terin la lor ou nom. » La mère de famille aurait donc enclenché des démarches pour qu’elle puisse bénéficier de ce lopin de terre, mais en vain. Elle s’est alors rendue au ministère du Logement et des Terres où elle a expliqué sa détresse. Elle réclamait un logement avant qu’il ne soit trop tard. Là aussi, les démarches n’ont pas abouti. « Je pense avoir fait mon malheur, depuis que j’ai décidé de bénéficier de ce terrain. Les autorités parlent de développement et d’attribuer un toit pour tous, mais la réalité est tout autre. La vérité est qu’on tolère de jeter les effets des plus vulnérables à la rue, sans se préoccuper de leur trouver une solution», fustige-t-elle. Aujourd’hui, la famille Bengali se retrouve à dormir à la belle étoile. Elle lance un appel aux ministres Roopun et Soodhun pour qu’ils leur viennent en aide. Marie-Lourdes Bengali rappelle qu’elle est une travailleuse sociale très engagée à Pointe-aux-Sables. « Plusieurs activités sociales sont organisées sur ce lopin de terre, chaque année. La plus connue a lieu à  Noël. Nous distribuons alors des cadeaux aux enfants du quartier ».
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !