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Fadeer Sooklall : «Je suis la preuve qu’on peut réussir en optant pour la filière technique» 

Fadeer Sooklall, Senior Site Supervisor chez Rey & Lenferna Ltd.

Fadeer Sooklall, 38 ans, Senior Site Supervisor chez Rey & Lenferna Ltd, en a bavé pour devenir l’homme qu’il est. Il a rencontré des difficultés pour étudier les matières qu’il voulait après le School Certificate. Ses demandes adressées à de nombreux collèges demeuraient sans réponse ; il a perdu un semestre de l’année scolaire. 

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Issu d’une famille modeste, une inscription dans une institution privée était financièrement impensable pour Fadeer Sooklall. Mais comme c’était un jeune homme de nature curieuse, explorer une filière inconnue ne lui faisait pas peur. « J’aimais m’adonner à des activités de bricolage. J’aimais également démonter et réparer des appareils électroniques. D’ailleurs, je me faisais souvent crier dessus par ma mère, car je démontais des radios et je n’arrivais pas à les réparer », raconte-t-il avec nostalgie. 

La leçon que je retiens, c’est que lorsque vous avez la motivation et que vous travaillez, rien ne peut vous empêcher de gravir les échelons »

Voyant des bâtiments en construction, il s’est dit qu’il y aurait peut-être des débouchés dans le domaine de la climatisation. Après mûre réflexion, il prend son destin en main. « En surfant sur l’internet, je me suis renseigné sur les cours techniques disponibles à l’Industrial and Vocational Training Board et j’ai annoncé à mes parents que je voulais poursuivre des études techniques en Air Conditioning and Refrigeration. Ses parents, qui voulaient qu’il devienne avocat, n’étaient pas très emballés par l’idée », raconte-t-il. 

Il s’est inscrit le jour de la fermeture des candidatures et l’institution l’a convoqué pour qu’il passe un test d’aptitude. « J’étais très chanceux de recevoir cet appel. Pour vous peindre le tableau, il y avait 252 candidats pour ce cours et seulement 26 ont été retenus et j’étais parmi eux », raconte-t-il. 

En juillet 2000, à 18 ans, il intègre l’IVTB Sir Rampersad Neerunjun Training Centre pour suivre un cours en Air Conditioning and Refrigeration System. Une décision certes forcée par les aléas de la vie, mais qu’il fallait absolument assumer jusqu’au bout. Il n’avait pas droit à l’erreur. 

Dès son admission, il est placé dans une compagnie spécialisée dans la climatisation à Maurice pour l’apprentissage technique. C’était une course contre la montre pour Fadeer, qui n’avait aucune notion ni dans ce domaine et ni dans le monde du travail.

« C’était difficile de se retrouver directement dans le monde du travail, après avoir quitté l’école. Cela impliquait également des sacrifices, car dans le domaine technique, on prend le travail à 7 h 30. Je devais quitter la maison à 5 h 30, car j’habitais relativement loin du lieu de travail », indique-t-il. 

Je n’aurais jamais pensé que j’allais gérer une équipe de 30 techniciens »

À cette époque, vu que la filière technique était quelque chose de nouveau, les étudiants se décourageaient. « J’étais moi-même découragé. Je voulais même arrêter les cours pour me lancer dans le business familial, mais mes professeurs m’ont motivé en me disant que ce serait moi qui relèverait le défi de la classe, car j’avais du potentiel », évoque-t-il.  

Aujourd’hui, Fadeer est à même d’évaluer l’encadrement et les conseils qu’il a reçus de son institution scolaire. D’ailleurs, il est toujours aussi passionné par l’évolution du domaine qu’il a choisi. La décision d’opter pour la filière technique est une de ses plus grandes fiertés, dit-il.

« Je n’aurais jamais pensé que j’allais gérer une équipe de 30 techniciens. La leçon que je retiens, c’est que lorsque vous avez la motivation et que vous travaillez, rien ne peut vous empêcher de gravir les échelons. Il faut faire ressortir le meilleur de soi, que ce soit en termes d’efforts ou de détermination, pour avoir des résultats gratifiants. »

Il souhaite passer un message concernant le choix de la filière technique. « Je suis la preuve vivante qu’on peut avoir du succès en optant pour la filière technique. Je l’ai fait et aujourd’hui, je suis respecté. Mes parents, qui étaient réticents au début, m’ont beaucoup soutenu pendant mes études et aujourd’hui, ils sont fiers de moi. On n’a pas forcément besoin d’un diplôme académique pour être reconnu dans la société », fait-il ressortir.

 

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