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Fazila Jeewa-Daureeawoo, ministre : «Il faut être patiente et déterminée pour défendre ses idées»

Occuper le poste de vice-Première ministre en 2017 a été un privilège et une occasion pour mieux servir son pays. Pour l’actuelle ministre de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, les femmes ont la capacité de tracer leur voie. 

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«Pourquoi la politique ? » À cette question, Fazila Jeewa-Daureeawoo a une réponse claire : « Je pense que c’est la politique qui m’a choisie. » Son intérêt pour le social a pris racine dès l’enfance. « J’ai toujours voulu apporter mon soutien à ceux qui en avaient besoin. Servir les autres m’a toujours procuré un sentiment de bien-être », dit la ministre de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale.

En revanche, Fazila Jeewa-Daureeawoo reconnaît que faire de la politique est un défi, « peu importe le genre ». Mais elle ne recule pas car, soutient-elle, ces défis ne sont pas « insurmontables ». « Il faut s’armer de patience et de détermination pour défendre ses idées », affirme-t-elle. 

Ses valeurs, telles que la discipline, l’honnêteté, la persévérance et la sincérité, ont forgé sa force et lui ont ouvert la voie dans l’arène politique, estime-t-elle « Le respect de soi et d’autrui, ainsi que la capacité à œuvrer pour le bien commun, en mettant l’intérêt du pays avant ses propres intérêts, sont des valeurs qui me tiennent à coeur. » 

La ministre dit également croire fermement en l’intégrité et en la justice. « En tant qu’avouée, j’ai développé une affinité avec les gens. » D’ailleurs, poursuit-elle, ses longues années de travail sur le terrain et la proximité avec le peuple ont contribué à sa carrière de politicienne. « J’ai toujours été à l’écoute de mes mandants et du peuple pour mieux comprendre leurs attentes afin de leur offrir un soutien adapté visant à améliorer leur qualité de vie. Je suis toujours à l’écoute et je reste connectée. »

En 2017, Fazila Jeewa-Daureeawoo est la première femme à être nommée vice-Première ministre. « Encore une fois, ce gouvernement marque l’histoire. J’ai nommé une femme comme vice-Premier ministre », s’enorgueillit le Premier ministre Pravind Jugnauth à l’époque. Pour la principale concernée, il a, en effet, changé, la donne en confiant des postes clés à des femmes au MSM, « marquant ainsi l’histoire en nommant une femme pour la première fois en tant que présidente de l’Assemblée nationale et comme vice-Première ministre. En reconnaissant nos compétences et en nous accordant sa confiance, le Premier ministre a montré que l’égalité des genres va au-delà d’une belle idée, mais est une réalité. Il a concrétisé ses paroles par des actions ». 

Le dévouement envers le peuple devient une priorité. Ceux engagés en politique doivent toujours faire preuve d’honnêteté, de transparence et de discipline»

À l’approche des élections législatives, l’introduction d’un quota de femmes en politique refait surface. À la question de savoir comment cela pourrait contribuer à changer les choses, Fazila Jeewa-Daureeawoo répond que les femmes représentent 51 % de la population. « Elles ont la possibilité de s’engager en politique. Elles sont tout aussi capables et compétentes pour contribuer au développement économique et social du pays », affirme-t-elle. 

La ministre en est convaincue : « L’égalité des genres devient graduellement une réalité ». Elle concède qu’il a fallu beaucoup de temps pour intégrer les femmes dans tous les domaines. « Notre Premier ministre a toujours cru au potentiel des Mauriciennes. » 

Elle rappelle l’ambition progressiste du gouvernement : introduire une dose de représentation proportionnelle à l’Assemblée nationale pour encourager l’intégration des femmes dans la politique. C’était d’ailleurs une mesure phare du Programme gouvernemental 2015-2019, intitulé « Achieving Meaningful Change », précise-t-elle. 

Fazila Jeewa Daureeawoo assure que l’objectif du gouvernement est de consolider et de permettre une plus grande participation des femmes à la vie politique du pays. « C’est précisément ce que visait le Constitution (Amendment) Bill de 2018. De plus, le projet de loi présenté en 2018 prévoyait un tiers de femmes parmi le nombre total de candidats sur la base des circonscriptions électorales. Malheureusement, le MMM et le Parti travailliste n’ont pas voté en faveur de l’amendement et le projet de loi n’a pas été adopté à l’Assemblée nationale. »

Sous le gouvernement actuel, poursuit-elle, la pension de veuve est passée à Rs 13 500. De plus, les femmes bénéficient de 14 semaines de « maternity leave » au lieu de 12. « Le programme gouvernemental 2015-2019 a aussi proposé le ‘Back to Work Programme’. Lancé en septembre 2015, il est destiné aux femmes ayant 35 ans et plus souhaitant prendre ou reprendre un emploi. De plus, les femmes reçoivent une allocation. Les cours sont financés par le ministère du Travail. Des formations leur sont proposées dans 21 métiers, dont la boulangerie et la coiffure. » 

Fazila Jeewa-Daureeawoo rappelle aussi qu’en 2016, l’article 16 de la Constitution a été amendé pour une meilleure représentation des femmes à l’élection à l’Assemblée régionale de Rodrigues. « L’objectif était d’avoir une représentation plus équitable à l’Assemblée régionale. » Pour elle, toutes ces mesures démontrent la détermination du Premier ministre à promouvoir l’égalité des genres et encourager plus de femmes en politique.
Selon elle, quels devraient être les priorités et champs d’actions d’une femme en politique aspirant à une investiture ? « Je dirais que peu importe le genre, la personne aspirant à un avenir politique doit impérativement avoir la volonté de travailler dans l’intérêt du peuple. Le dévouement envers le peuple devient une priorité. Ceux engagés en politique doivent toujours faire preuve d’honnêteté, de transparence et de discipline », dit Fazila Jeewa-Daureeawoo.

Des exemples de femmes qui ont marqué l’histoire de notre pays ? « D’emblée, je dirais feue Géraldine Aliphon. Elle était la cofondatrice et directrice de l’ONG Autisme Maurice. Elle a jonglé entre son engagement social et sa vie familiale. Jusqu’à son dernier souffle, elle s’est battue pour la cause des enfants autistes. Elle a laissé son empreinte dans le paysage social de Maurice. » La ministre cite également Anjalay Coopen. « Elle est un symbole de la lutte du peuple mauricien pour ses droits humains. Elle a incarné la force et la détermination. »

Qu’apprécie-t-elle le plus en politique ? « J’aime me mettre au service des autres, surtout des personnes vulnérables. En tant que ministre de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, je rencontre d’innombrables personnes âgées, des personnes en situation de handicap ainsi que des personnes issues de milieu défavorisé. Mon poste ministériel me permet de proposer et de mettre en œuvre des mesures concrètes dans le but d’améliorer leur qualité de vie », fait ressortir Fazila Jeewa-Daureeawoo.

Alors, prête pour revivre le « thrill » des législatives ? « More than ready ! » lance-t-elle sans hésitation.

 

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