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Ferblanterie : un art qui se meurt

« Autre temps, autres moeurs. »

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Un adage qui explique bien la situation des fabricants de fer blanc. Voué à disparaître, le travail de ferblanterie ouvre pourtant de belles perspectives de carrière. Vimalen Seevatheean, qui exerce ce métier depuis 25 ans, nous en parle à cœur ouvert.

Son atelier est situé à Stanley, à Rose-Hill. Vimalen Seevatheean, surnommé Malen, est âgé de 38 ans. Il avoue être animé de la même passion de ses débuts quand il manipule le fer blanc. Le découpage, le pliage, le cintrage, tout en ancrant, bordant et dégorgeant, C’est alors qu’il a cinq ans que son père l’initie à ce métier « C’était une partie de plaisir qui s’est transformée en passion au fil du temps. En sortant de l’école, j’allais prêter main-forte à mon père. C’est dans son atelier que j’ai passé quasiment toute mon enfance. Pour lui, il était clair que c’est en forgeant qu’on devient forgeron ».  Un apprentissage qui n’aura pas été de tout repos.

À treize ans, Malen met fin à ses études pour se concentrer pleinement au métier de ferblantier. Il décide toutefois d’abandonner l’atelier de son père et poursuivre sa carrière dans celui de son oncle. Après avoir acquis toutes les compétences requises, Malen décide de voler de ses propres ailes et ouvre son atelier : il a alors 28 ans. Depuis, il se consacre corps et âme à son métier-passion. Avec un brin d’ironie et d’humour, il avoue être tellement pris par son boulot qu’il ne trouve pas le temps pour lui.

Il s’est fait un nom dans ce métier et avoue avoir des clients à travers l’île : le bouche à oreille des clients a fait sa réputation. Il concède toutefois avoir des appréhensions quand à l’avenir des ferblantiers. «Les ateliers d’aluminium nous font de l’ombre. Les matériaux se font de plus en plus rares dans les quincailleries, tout comme la main-d’oeuvre».

Le ferblantier de Stanley trouve dommage que les autorités ne fassent rien pour booster ce secteur. « Le travail de ferblanterie ne se limite pas qu’aux arrosoirs et moules de gâteaux.

Nous fabriquons aussi des toitures et plein d’autres choses. Le gouvernement aurait dû offrir des formations et promouvoir ce métier. Les ferblantiers ont, hélas, été jetés aux oubliettes. Raison de plus pour que les jeunes ne s’intéressent pas à ce métier. C’est triste, parce que la ferblanterie est un très beau métier. C’est l’art d’embellir. Pour qu’il ne tombe pas dans l’oubli, il importe qu’on le promeuve », dit-il.

 

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