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Fête de fin d’année: la tentation de s’endetter s’agrandit

Dans quelques semaines, ce sera le coup d’envoi pour les grands achats de fin d’année. Une époque où un bon nombre de ménages se font plaisir en allant même jusqu’à s’endetter. Une surconsommation qui n’est pas sans danger, selon les observateurs économiques.
Kamal, un fonctionnaire d’une quarantaine d’années, a fait des démarches, il y a quelques semaines, pour contracter un emprunt auprès du Mutual Aid afin de financer des travaux de rénovation de sa maison. Et il est loin d’être le seul avec l’approche de la fin d’année à emprunter pour financer des projets spécifiques. Si certains s’endettent pour acheter de l’ameublement, d’autres le font pour l’acquisition d’une voiture, quelques-uns pour s’offrir des appareils électroménagers. « Avec le mois de décembre qui arrive à grands pas, la demande pour les prêts augmente. C’est un indicateur que les Mauriciens s’endettent pour satisfaire des besoins additionnels en période de fin d’année », avance Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC).
[panel contents="Couples avec enfants non mariés 56 % Couples sans enfants 29,9 % Ménages comprenant un seul membre 12,9 %" label="Profil des ménages endettés" style="info" custom_class=""]
Pour l’économiste Pierre Dinan, plusieurs causes expliquent la surconsommation dans le pays en période festive. « Il y a d’abord un aspect culturel. Les Mauriciens aiment bien offrir des cadeaux à leurs enfants, amis et proches. C’est une manière de fêter. Ce n’est pas mal en soi. Toutefois, quand on offre des présents, il ne faudrait pas faire des extravagances. C’est le geste qui compte et pas le montant du cadeau », fait ressortir Pierre Dinan.  Autre explication : « Il y a le fameux boni de fin d’année où les salariés se retrouvent avec deux mois de salaire pour un mois de travail et il y a des tentations pour le dépenser. C’est ce plaisir à la dépense qu’il faut contrôler », avance l’économiste.

Éducation financière

D’où l’importance, selon lui, de la sensibilisation et de l’éducation. « Pour éviter ce travers de vouloir toujours faire plus que son voisin, il faut favoriser l’éducation financière et budgétaire et cela dès les grandes classes à l’école. Il faut apprendre aux gens à vivrent selon leurs moyens. Ce qui s’applique également pour le pays », soutient-il. Ainsi, il y aurait une meilleure utilisation du boni de fin d’année. « C’est une occasion de mettre cet argent de côté pour faire face aux dépenses qui vont venir avec la rentrée des classes ou encore pour acheter un bien, soit une voiture ou une maison », explique Pierre Dinan. L’économiste précise, au passage, que certaines dettes sont légitimes comme l’achat d’une maison. « On peut s’endetter pour une maison qui va durer 30-40 ans, mais l’endettement doit être raisonnable et selon la capacité à rembourser du ménage », souligne-t-il.

Rs 6 830, c’est le montant qu’un ménage endetté débourse en moyenne par mois pour le repaiement de sa dette en 2012 contre Rs 4 353 en 2006/2007. Le montant le plus élevé en termes de repaiement de la dette est de Rs 6 690 (dette contractée pour l’achat ou la construction d’une maison) suivi de Rs 5 960 (l’achat d’un véhicule) et Rs 5 470 (l’éducation).

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Qu’en est-il de l’achat d’une voiture ? « Si la personne en a vraiment besoin pour son travail, pourquoi pas ? Il faut, toutefois, faire la part des choses et fixer des priorités selon ses moyens. La personne doit se poser la question si c’est vraiment une priorité de s’offrir une voiture ou de beaux appareils électroniques. Il faut savoir budgéter son mois ainsi que faire des budgets sur de plus longues périodes sur l’acquisition d’un bien (maison, auto…). » Quant à Suttyhudeo Tengur, il est d’avis qu’il est impératif d’avoir une politique monétaire qui rehausse le niveau de vie des Mauriciens, afin de pouvoir diminuer l’endettement des ménages à Maurice. « Beaucoup de ménages n’ont pas suffisament de revenus et doivent impérativement s’endetter pour certains besoins. Si leurs salaires étaient plus élevés, ils auraient suffisament de liquidités pour financer certains projets », avance notre interlocuteur. En cette période de fin d’année où dans les commerces, on mettra le paquet pour encourager les gens à mettre la main à la poche, il est conseillé de garder la tête sur ses épaules et de ne pas dépenser sans compter sous peine d’avoir un début d’année 2016 difficile.
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