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Fête du Printemps : entre réjouissances et traditions

C'est le début d'une nouvelle année pour les Sino-mauriciens. L'année du Chien s'annonce prospère. Le Nouvel An chinois est un grand moment festif d’autant qu’il regorge de coutumes et de symbolisme bien ancrés.

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Louise Tai Kie, secrétaire de l'United Chinese Association, explique que la Fête du Printemps marque le Nouvel An chinois. C’est aussi une occasion spéciale pour réunir toute la famille autour d'une table. Les préparatifs débutent la veille. « Il y a d'abord le grand nettoyage afin de se débarrasser des déchets et des ondes négatives pour accueillir les énergies positives. Nous pratiquons aussi le culte des ancêtres. Ce rituel consiste à faire des offrandes, notamment du poulet préparé d’une façon particulière, du porc, des fruits et du vin aux ancêtres. Nous leur parlons pour leur dire que nous allons accueillir le Nouvel An », indique cette habitante de Beau-Bassin.

Des danses du lion et du dragon auront lieu à travers l'île.

Ensuite, cinq, huit ou neuf plats sont préparés. Ce sont des chiffres porte-bonheur. « Le poulet utilisé pour le rituel est préparé au bain-marie. Puis, nous allons servir un poisson entier, signe de bonheur. Il y aura également des boulettes de viande car un rond symbolise l'unité entre frères et sœurs. Un plat de porc et de bœuf et d’autres viandes seront aussi au menu. Nous cuisinons en abondance afin de pouvoir consommer les restes lors du déjeuner de vendredi, et nous évitons de nous servir des couteaux et de nettoyer la maison », dit Louise Tai Kie, 68 ans. En ce jour de la nouvelle année, la famille se rend à la pagode pour des prières.

Si Louise Tai Kie n’observe pas un jeûne végétarien ce vendredi, c’est le cas pour la famille Kim Soo. Dorinne, de Coromandel, indique que cette tradition perdure depuis des générations. « Le Nouvel An symbolise la joie et le bonheur. Nous porterons des habits neufs avant de nous rendre à la pagode Kwan Tee, aux Salines, pour prier », confie-t-elle. S'enchaîne ensuite un cocktail toujours à Kwan Tee.

Accompagnée de son époux et ses deux filles, Dorinne va se rendre chez sa mère. « Les aînés occupent une place particulière dans la communauté chinoise. Nous allons déjeuner chez ma mère, car c’est la doyenne de la famille. Au menu, il n’y aura que des plats traditionnels et végétariens. Chaque élément de notre assiette, dont les champignons noirs, les brède kim choy et du vermicelle noir appelé fat choy, représente la prospérité et le bonheur. » Puis, il y a aura la distribution des foong pao. « Les aînés vont en offrir aux petits, à ceux qui ne travaillent pas ou encore ceux qui ne sont pas encore mariés »,précise Dorinne.

Dorinne et Louise s'accordent à dire que les célébrations s'étalent sur plusieurs jours. « Nombreux sont ceux qui vont camper ou séjourner dans des hôtels. »


Partage de gâteaux

Qui dit Fête du Printemps dit aussi douceurs et gâteaux. Les gâteaux chinois sont distribués avant la fête aux amis et proches. Outre les classiques gâteaux cravates, sipek, gâteau la cire, gâteau gingeli, plusieurs autres plus originaux sont distribués durant cette période de fête. C'est plus précisément une famille de la capitale qui en détient le secret. Les Chu Fung Leung commercialisent des gâteaux chinois traditionnels à Maurice. La gérante de la boutique, sise en plein cœur de China Town, explique que leurs gâteaux sont uniques.

« Ces gâteaux proviennent de Meixian. » Il y a les traditionnels gâteaux la lune, ronds ou rectangulaires, remplis d'une pâte aux graines de sésame noire, de farine de riz et d'autres ingrédients. Cette spécialité des hakkas existe en niet-kong et en chu chong kow parfumés à la banane, à la fraise et à l’ananas, plus souvent utilisés comme offrandes pour les fêtes.

« Nous avons préservé le côté traditionnel de ces gâteaux en y apportant notre touche personnelle dont les saveurs fruitées », souligne Lilin. Les gâteaux la cire des Chu Fung Leung sont aussi cuisinés de façon différente : « Nous y mettons des zestes d'orange pour relever le goût.»  Parmi les autres spécialités, il y a les gâteaux gingeli, les biscuits à base de papaye, les pistaches, le sésame, le pot pan (poutou rouge), les feuilletés fourrés aux lentilles ou haricots ou encore les nougats au sésame.


Le symbolisme expliqué

Le symbolisme de la Fête du Printemps remonte à la Chine Impériale, comme nous l'explique Bryan Lik Tung de Baie-du-Tombeau. « À un certain moment, l'empire de la Chine se trouvait sous l'emprise d'un démon qui avait privé la population de nourriture. Pour le chasser, on a trouvé tout ce qui pouvait faire de bruit pour le faire fuir. C'est alors que les pétarades sont nées. Dans la même veine, on s'est mis sous des draps pour le faire peur. Cette pratique a donné naissance à la danse du lion. »

Une fois le démon chassé, la population a retrouvé toute son opulence. « C'est pour cette raison que les Chinois célèbrent cette fête à travers une abondance de nourriture. C'est justement pour démontrer que la richesse est revenue après avoir vaincu ledit démon. Et les foong pao dans tout cela ? « Les foong pao sont des petites enveloppes qui contiennent de l'argent qu'on offre aux proches. C'est une invitation à la prospérité », fait ressortir Bryan. Au chapitre des pétarades, il explique que les pétards ne sont pas tirés au petit bonheur.

« Dépendant de votre horoscope chinois, il y a une heure spécifique pour faire éclater des pétards. Pour le savoir, il faut généralement se renseigner auprès d'une pagode. »

 

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