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Fête du Travail : les enjeux du dernier 1er-Mai avant les élections générales

La fête du Travail sera célébrée. Le 1er-Mai est un grand rendez-vous annuel du calendrier des partis politiques. Ils se mobilisent pour la tenue de rassemblements et de meetings. Cette année, les yeux sont rivés sur les multiples rendez-vous car nous sommes à quelques mois des élections générales. 

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Pour Dharam Gokhool, ce 1er-Mai a un enjeu qui dépasse la politique : les problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés. « La hausse des prix et de l’inflation pose de nombreux défis. De nombreux travailleurs perdent leur emploi. Le plus grand souci concerne les jeunes qui ne trouvent pas de perspectives d’emploi et qui envisagent sérieusement de quitter le pays, ce qui est très préoccupant », affirme l’observateur en brossant un tableau sombre. 

Il faut, selon lui, une réflexion sur ces problématiques à l’occasion de la fête du Travail. Toutefois, il concède que sur le plan politique, il y a des enjeux très importants. « Lors des élections de 2019, seulement 37 % de la population ont soutenu le gouvernement, tandis que 63 % se sont abstenus ou ont exprimé leur opposition. Après cinq ans, les problèmes se sont accumulés, ce qui a conduit les partis de l’opposition à se positionner pour former une alternative gouvernementale », fait-il ressortir. 

Conflits

Dharam Gokhool souligne que les partis de l’opposition, qu’ils soient parlementaires ou extraparlementaires, font tout leur possible pour empêcher le gouvernement en poste de remporter un troisième mandat, malgré toutes les difficultés qu’il rencontre. « Les principaux enjeux de la vie publique et de la société engendrent inévitablement des conflits, mais il ne faut pas dramatiser ces divergences. C’est normal que les trois grands partis aient des différences, mais celles-ci sont amplifiées par les spéculations et les commentaires », estime l’observateur. 

Rassembleur 

Il ajoute que dans le monde actuel, marqué par des conflits récurrents, il est impérieux de trouver des solutions à travers le dialogue et la concertation. « L’alliance de l’opposition doit jouer le rôle de rassembleur pour empêcher le gouvernement en place de remporter un troisième mandat. Le Dr Navin Ramgoolam déploie beaucoup d’efforts, en rencontrant les dirigeants de l’alliance ainsi que les membres de son propre parti, et en déployant les moyens nécessaires pour réaliser cette alliance et jouer ce rôle unificateur », avance-t-il. 

Jocelyn Chan Low, historien et observateur, pense, lui, que l’enjeu de ce 1er-Mai est « très politique », d’autant que c’est le dernier premier mai avant les élections générales. « L’alliance entre le PTr, le MMM et le PMSD, si elle perdure, avait annoncé que ce serait le point de départ de sa campagne électorale. Il y aura probablement une surenchère politique lors de cette journée, qui sera le point de départ de la bataille électorale », explique-t-il. 

Moment solennel

Pour l’historien, un autre élément à prendre en compte est l’attente du rapport sur les anomalies concernant le salaire minimum, qui aurait dû être publié en mars. « Est-ce que le gouvernement et le ministère du Travail profiteront du 1er-Mai, moment solennel de la fête du Travail, pour le publier ? Ce serait l’occasion de montrer l’engagement du gouvernement envers les travailleurs », estime-t-il. 

Il est aussi d’avis qu’il serait intéressant de voir quelle sera la réaction des syndicats et quelles propositions ils présenteront lors de cette journée. « Ils pourraient également profiter de l’occasion pour exprimer leurs doléances et leurs attentes en vue des élections à venir », indique Jocelyn Chan Low. 

Attention détournée 

Cependant, il trouve regrettable qu’au lieu de se concentrer sur les travailleurs et leurs droits, « l’attention soit détournée vers la politique et les élections ». Il pense toujours que les élections auront lieu après la présentation du Budget. 

Toutefois, il est conscient qu’il peut y avoir des imprévus. « C’est difficile de prédire les évolutions politiques, notamment en cas de rupture entre le PMSD, le MMM et le PTr. Il faudra attendre pour voir comment la situation électorale évoluera », dit-il. 

Dimension significative 

Selon l’observateur Abdallah Goolamallee, vu que c’est le dernier 1er-Mai du premier mandat de Pravind Jugnauth comme Premier ministre depuis les élections de 2019, cela revêt une importance capitale, d’autant qu’il ne reste plus que quelques mois avant les élections générales. « Sa dimension est très significative. Tous les partis essaieront de se montrer en force pour démontrer leur préparation en vue des élections générales à venir », avance-t-il. 

Il poursuit que chaque année, le 1er-Mai est un moment crucial où la population qui devra aller aux urnes aura une indication des rapports de forces sur l’échiquier politique ainsi que les tendances électorales. « Le 1er-Mai attire l’attention de la population, d’autant que de nouvelles formations politiques ont émergé ces quatre dernières années. Tous les regards seront braqués sur ces partis afin de voir comment ils se positionnent et quelles annonces ils feront », explique Abdallah Goolamallee. 

Opportunité

Il pense que pour le gouvernement, le 1er-Mai est aussi l’occasion de montrer sa stabilité. « Au niveau de l’opposition parlementaire, il y a une certaine instabilité avec les divisions entre les trois partis. Ce qui pourrait indiquer une possible cassure. Ce serait intéressant de voir si le PMSD décide de quitter ou non l’alliance à la veille du 1er-Mai », dit-il, soutenant que le gouvernement peut capitaliser dessus. 

Les grands rendez-vous le 1er mai 2024

  • Vacoas : Alliance gouvernementale
  • Port-Louis : Alliance de l’opposition
  • Rose-Hill : Linion Moris 
  • Quatre-Bornes à Belle-Rose : Rezistans ek Alternativ qui s’associe à d’autres syndicats pour une marche pacifique. 
 

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