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Fin de cycle secondaire : une année 2023 marquée par des défis

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L'année scolaire du cycle secondaire, qui a pris fin le jeudi 26 octobre, a été marquée par de nombreux défis, à la fois pour les enseignants et les élèves.

Le rideau est tombé sur l'année académique au secondaire, laissant place à l'attente pour les élèves dont les résultats détermineront leur passage en classe supérieure en janvier 2024. 

La Dr. Vyshalee Bundhun, cheffe de département de français au Bhujoharry College La Tour Koenig.
La Dr. Vyshalee Bundhun, cheffe de département de français au Bhujoharry College La Tour Koenig.

Harrish Reedoy, le président de la United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU), rappelle que suite à la pandémie de la Covid-19 en 2020, le calendrier scolaire de 2023 a dû être révisé pour s'adapter à la nouvelle normalité. Ensuite, il a été restructuré pour revenir à un calendrier scolaire traditionnel s'étalant sur une année entière. « Le changement dans le calendrier nous a contraints à réviser notre planification, afin de garantir la réalisation efficace du programme d'études », indique-t-il.

Une évolution majeure en 2023 a été la décision de Cambridge Assessment International Education (CAIE) de mettre fin à la pratique de l'octroi de notes généreuses à cause de la pandémie lors des examens du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) à partir de cette année. Harrish Reedoy avance : « Ce changement a exigé une réaction rapide de la part des élèves et des enseignants pour s'adapter. Il s'agissait d'une étape nécessaire pour préserver l'intégrité du système éducatif ».

 Pour sa part, le président de la Government Secondary School Teachers' Union (GSSTU), Yugeshwar Kisto, met en avant la flexibilité et la résilience dont ont fait preuve les acteurs de l'enseignement au cours de cette année académique. Il souligne également l'importance cruciale de l'adaptation des pratiques à un environnement en constante évolution, ajoutant : « La remise à niveau a été un élément clé de cette année, suite à l'annonce de CAIE selon laquelle les évaluations seront désormais basées sur des critères plus rigides. Cette démarche a nécessité des ajustements importants dans les méthodes pédagogiques, mettant en lumière l'engagement exceptionnel des enseignants pour faciliter l'apprentissage dans ces nouvelles conditions ».

Quand la météo joue les trouble-fêtes

Au premier trimestre de 2023, des perturbations ont été enregistrées en raison d'alertes de fortes pluies, entraînant la prolongation du premier et du deuxième trimestre. Harrish Reedoy souligne l'importance de prendre des mesures pour rendre le système éducatif plus résilient, déclarant : « Pour l'avenir, il est crucial d'envisager des cours en ligne et de renforcer la résilience du système éducatif, sinon, nous pourrions faire face à une situation similaire l'année prochaine. L'éducation en ligne doit être priorisée pour assurer la continuité de l'apprentissage en période de crise ».

Le président de l’Education Officer’s Union (EOU), Arvind Panchoory, reconnaît que malgré les perturbations causées par des congés imprévus et des pluies torrentielles, les enseignants ont fait preuve d'un dévouement exemplaire. Face à des effectifs limités, leur professionnalisme a brillé dans l'accompagnement des élèves. Il affirme que les enseignants ont offert une éducation de qualité aux élèves et que l'EOU travaille constamment à améliorer les conditions de travail des enseignants pour garantir une meilleure qualité d'enseignement et de vie professionnelle.

Examens

Cette année, une préoccupation majeure a été le début précoce des examens du CAIE en septembre, par rapport à novembre il y a quelques années. Le président de l’UDRRU affirme que ce changement perturbe non seulement le processus d'enseignement et d'apprentissage au cours du troisième trimestre, qui est crucial, mais entraîne également des problèmes administratifs pour l'organisation des examens internes dans les collèges publics. Il soutient que la raison est que le Mauritius Examinations Syndicate (MES) recrute des éducateurs du State Secondary School (SSS) pour travailler à ces examens.

« Cette situation démontre clairement le manque de planification de la part du MES qui recrute des éducateurs du SSS à la veille des examens du CAIE et du National Certificate of Education (NCE). Nous avons également dû gérer le système avec une pénurie d'enseignants dans certaines matières. Cela a été un sujet de préoccupation non seulement pour le ministère, mais aussi pour les recteurs, car nous sommes à l'avant-garde et répondons aux questions des parents. Dans une certaine mesure, nous avons pu nous débrouiller avec l'aide d'éducateurs qui ont pris des classes supplémentaires pour remédier à la situation ».

Yugeshwar Kisto souligne qu’en ce qui concerne le contenu, les enseignants ont continué à mettre l'accent sur les matières fondamentales comprenant les sciences, la comptabilité, les arts et langues, et la technologie de conception, tout en adaptant leur approche pour garantir une éducation complète et équilibrée, malgré les perturbations. « L'importance des évaluations standardisées demeure, surtout dans l’engendrement des questions pour les élèves. Il est essentiel de veiller à ce que les évaluations soient équitables, valides et fiables. Cette année a nécessité des approches innovantes pour gérer les examens, mais il est primordial de maintenir l'intégrité des évaluations », dit-il.

Taux de réussite au NCE

Le taux de réussite au National Certificate of Education (NCE) pour les élèves de l’Extended Programme (EP) était insatisfaisant en 2022. Pour y remédier, diverses stratégies ont été utilisées pour remédier à la situation en 2023. À l’avenir, il est essentiel de continuer à s’adapter aux circonstances changeantes. Harrish Reedoy souligne qu’il est important de continuer à faire des efforts en rendant le système éducatif plus résilient, notamment en améliorant les méthodes d’enseignement en ligne. « Il est crucial que les autorités éducatives se coordonnent efficacement, notamment en ce qui concerne les calendriers d'examens, afin de minimiser les perturbations de l'enseignement et de l'apprentissage. ».

Recrutement d’enseignants

Cette année a été marquée par le manque d’enseignants dans plusieurs matières. C’est ainsi que les pédagogues estiment que le recrutement d’éducateurs devrait être une priorité pour le ministère de l’Éducation pour l’année académique 2024.

Espoirs et attentes

La Dr. Vyshalee Bundhun, cheffe de département de français au Bhujoharry College La Tour Koenig, exprime sa réflexion sur les expériences qui ont marqué ce parcours académique et les perspectives pour l'avenir alors que l'année scolaire touche à sa fin. Selon elle, « l'année écoulée a été remplie de moments mémorables, de défis et de réussites, mais le point culminant incontestable a été la résilience inébranlable dont ont fait preuve les élèves, les enseignants et les parents ».

Concernant 2024, notre interlocutrice parle d’« espoirs et d’attentes ». « Nous anticipons une année marquée par une croissance continue, tant sur le plan académique que personnel. Nous avons hâte de cultiver un environnement où la curiosité est encouragée, où les élèves sont incités à explorer, à questionner et à apprendre. Nous espérons que cette année sera caractérisée par l'adoption de méthodes d'enseignement novatrices et de nouvelles technologies qui amélioreront l'expérience d'apprentissage pour tous les acteurs impliqués. En 2024, notre objectif est de renforcer les liens au sein de notre communauté scolaire en favorisant une atmosphère empreinte de compréhension, d'empathie et d'inclusion. Nous aspirons à créer un environnement où chaque élève se sent valorisé, soutenu et capable de réaliser son plein potentiel », conclut-elle..

Témoignages d’élèves 

Naiylah Thelma, élève en Grade 10 au John Kennedy College (JKC) et présidente de UNITY Mauritius.

Naiylah Thelma« Enfin ! Les vacances sont là, mais l'école va sans doute me manquer avec tous ces bons moments passés dans mon collège, entourée de mes camarades et soutenue par mes professeurs. Ne plus pouvoir passer du temps avec mes amis va laisser un grand vide en moi. Certes, c'est un grand soulagement de ne plus avoir d'examens, mais l'apprentissage ne s'arrête pas pour autant. Ce ne sera certainement pas la même chose de le faire seul. Les activités organisées par mon collège vont aussi me manquer, car c'était pour moi une façon de m'exprimer et de me défouler. Le fait que mes professeurs ne seront plus là pour m'aider crée un sentiment de perdre ma deuxième famille ».


Mayur Ramchurn, élève en Grade 13 au Collège du Saint-Esprit.

Mayur Ramchurn« Alors que je vais bientôt quitter le collège, après ce tout dernier troisième trimestre, un tourbillon d'émotions m'envahit. Les années passées ont été un parcours de croissance, de découverte de soi et d'innombrables souvenirs entre amis et l'encadrement du collège qui ont façonné mon identité. Les salles de classe, les amitiés et les défis ont tous joué un rôle essentiel pour me préparer au prochain chapitre, 'le fameux monde du travail'. Quitter le Saint-Esprit, c'est comme dire au revoir à une deuxième maison, un endroit où j'ai ri, appris et parfois trébuché. Les conseils des enseignants, la camaraderie considérée plus comme une fraternité et le soutien de ma famille ont été mes piliers de force. Avec un certificat en main, je me lance dans le monde, armé de connaissances et d'aspirations. C'est un mélange d'excitation et d'appréhension, alors que je m'aventure dans de nouveaux territoires, impatient de faire face à ce qui m'attend ».

 

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