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Financial Crime Commission : le poste de No. 1 vaut son pesant d’or

Avec la FCC, le gouvernement veut améliorer la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent sale.

Alors que le projet de loi visant à créer la Financial Crime Commission est en préparation, les projecteurs sont braqués sur la personne qui sera chargée de diriger cette superstructure. 

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Il est fort probable que ce poste soit très convoité. La Financial Crime Commission (FCC) sera une superstructure avec un numéro 1 extrêmement puissant. Avec le pouvoir viendront des conditions d’emploi particulièrement avantageuses.

Le ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, Mahen Seeruttun, a annoncé, samedi, que le projet de loi est en phase de finalisation et sera présenté à l’Assemblée nationale à la rentrée parlementaire d’octobre. Cette nouvelle entité prendra sous son aile l’Independent Commission Against Corruption (Icac), l’Asset Recovery Investigation Division, qui est actuellement sous la responsabilité de la Financial Intelligence Unit (FIU), et l’Integrity Reporting Services Agency. Les conditions d’emploi de celui qui dirigera ce nouvel organisme iront de pair avec ces grandes responsabilités.

Au niveau des autorités, l’on avance qu’il est encore largement prématuré d’aborder ce sujet. « Nous en sommes encore à l’étape de préparation du texte de loi. Parler de qui deviendra directeur général et quelles seront ses conditions d’emploi... Nous n’y avons pas encore pensé », avance-t-on au Bureau du Premier ministre.

Une certitude cependant : le salaire sera supérieur à celui que touche actuellement Navin Beekarry, qui occupe le poste de directeur général de l’Icac. Au Parlement, le 25 avril dernier, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, avait révélé dans le cadre de la Private Notice Question que le salaire du grand patron de la commission anticorruption s’élevait à Rs 650 000 par mois. Ce chiffre n’a pas été ni confirmé ni démenti par le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Cette somme n’a également pas été réfutée par l’Icac.

« Les conditions seront forcément plus avantageuses que celles du directeur général de l’Icac. Le chef de la FCC ne pourrait logiquement pas percevoir une rémunération inférieure au numéro 1 d’un organisme relevant de sa responsabilité. De plus, il ne faut pas oublier que la FCC aura la responsabilité de trois organismes importants », confie notre source.

Ce que l’on sait, c’est que Navin Beekarry se positionne. D’ailleurs, en 2022, l’Icac avait soumis au gouvernement un rapport sur le fonctionnement de la FCC, et notamment sur le mode de nomination du directeur. Il était alors question qu’elle regroupe l’Icac, la Financial Services Commission (FSC) et la FIU, conformément à une promesse faite par l’Alliance Lepep qui a pris le pouvoir à l’issue des élections générales de décembre 2014. Il ressort maintenant que la FSC et la FIU ne devraient pas faire partie de l’équation. Concernant la FIU, cela ne concernera qu’un de ses départements.

Selon nos recoupements, l’ICAC proposait que la nomination du directeur de la FCC soit décidée conjointement par des représentants du gouvernement, de l’opposition et de la société civile. On ignore cependant, à ce stade, quelle formule sera adoptée. Si certains sont en faveur d’un appel à candidatures international, d’autres avancent que ce sera au Premier ministre, voire au président de la République, de procéder à la nomination du numéro 1 de la FCC, éventuellement en consultation avec le leader de l’opposition.

Toutefois, du côté de l’opposition, on plaide pour la plus grande transparence. L’on s’oppose également à ce que ce soit Navin Beekarry qui prenne le contrôle de l’institution. « Nous ne sommes pas du tout d’accord avec la nomination de Beekarry à la tête de la FCC. Ce serait un gaspillage d’argent car l’Icac est une institution qui a failli et qui n’a pas obtenu de résultats malgré un budget de Rs 350 millions. Ce serait simplement une loi sur papier », avance Khushal Lobine, député du PMSD.

Reza Uteem, président et député du MMM, déplore le dysfonctionnement des institutions chargées de la lutte contre la fraude, la corruption et le blanchiment d’argent. « Une FCC pourrait résoudre le problème, mais qui va diriger cette institution ? »

Shakeel Mohamed insiste sur la transparence et la méritocratie. Il promet que l’alliance PTr-MMM-PMSD présentera « un comité parlementaire composé de députés du gouvernement et de l’opposition, avec des questions posées aux candidats en public », à l’américaine.

 

 

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