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Fléaux de société : drogues et trafics en tous genres

Vijayen Moothoo et Rooben Nair Le constable Vijayen Moothoo et le sergent Rooben Nair.

Deux affaires de drogue ont secoué l’actualité cette semaine. Un Français a été arrêté lundi, avec de la cocaïne, de l’ecstasy et du crack. Jeudi, deux policiers ont été pris en flagrant délit alors qu’ils tentaient de vendre de la méthamphétamine. Le marché semble assez vaste et demandeur de divers types de drogues.

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Le sergent Nair et le constable Mootoo restent en détention

Après leur arrestation pour avoir tenté de vendre 36 grammes de crystal meth à des limiers de l’Adsu, le sergent Rooben Nair et le constable Vijayen Mootoo ont été maintenus en détention policière. Ils ont comparu au tribunal de Curepipe vendredi. L’Adsu a procédé à une nouvelle interpellation vendredi. Il s’agit d’un mécanicien résidant à Vacoas. Une parade d’identification est prévue. C’est l’un des suspects à avoir incriminé le mécanicien. Quant au sergent Rooben Nair et au constable Vijayen Mootoo, arrêtés pour avoir tenté de vendre 36 grammes de crystal meth à des limiers de l’Adsu, ils ont été maintenus en détention policière. Ils ont comparu au tribunal de Curepipe vendredi. L’enquête est menée par le chef inspecteur Jagai, sous la supervision du surintendant de police Azimah et du Deputy Commissioner of Police Bhojoo.

  • Ecstasy, la camede la jeunesse huppée

Sur la piste de danse d’une boîte de nuit de Grand-Baie, une adolescente étrangère en vacances se déhanche. Mais il lui manque encore quelque chose pour que la soirée soit parfaite. Alors elle n’hésite pas à aborder les Mauriciens présents : « I need drugs, ecstasy », lance-t-elle. Cette scène s’est déroulée la semaine dernière.

L’ecstasy est une drogue très prisée dans les millieux festifs. Destinée à une audience huppée, elle est surtout écoulée lors de rave parties ou de soirées privées. Elle agit comme stimulant. Elle produit un effet énergisant intense. Cette drogue provoque aussi des hallucinations et des distorsions du champ visuel.

Pas plus tard que lundi, l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) a saisi 89 comprimés d’ecstasy sur le Français Nicolas Olivier Brier, à sa descente d’avion, à l’aéroport.

  • Méthamphétamine cristal dangereux

Jeudi, le sergent Rooben Nair de la Very Important Person Security Unit (VIPSU) et le constable Vijayen Mootoo, affecté à la Criminal Investigation Division (CID) de Quatre-Bornes, ont été pris la main dans le sac. Ils tentaient de vendre 36 grammes de crystal meth (autre nom de la methamphétamine) à des membres de l’Adsu. La valeur marchande de cette drogue est estimée à Rs 500 000.

La crystal meth est très rare à Maurice. Dans les milieux de la brigade antidrogue, on laisse même entendre que c’est la toute première fois que de la methamphétamine a été saisie sur le sol mauricien.

Cette drogue synthétique psycho-stimulante provoque une euphorie et une forte stimulation mentale. Elle est hautement addictive si on en prend une quantité supérieure aux dosages médicinaux. Selon certains scientifiques, si vous prenez une fois de la crystal meth, votre taux de rechute est de 80 % à vie ! Votre corps et votre cerveau auront toujours un sentiment de manque par rapport à cette drogue.

Pure, elle se présente sous une forme solide, cristalline (d’où son nom de crystal), incolore et inodore qui peut rappeler du verre cassé ou de la glace. Les effets de la méthamphétamine durent de 8 heures à 24 heures. Elle se fait encore sentir dans le corps pendant au moins trois jours. Elle peut causer des comportements violents, des troubles du sommeil, une dépression du système immunitaire et de l’asthme. 

  • Drogue synthétique : à l’assaut des collèges

« Mo pa ti bien ditou. Monn fim sinte, enn lot plezir sa. Apre, bizin pran sa parski pa pe gagn gandia », témoigne un habitant de la capitale. La drogue synthétique a envahi le marché mauricien ces deux dernières années. Connue sous plusieurs noms (Ben Laden, Black Mamba, C’est pas Bien, Bat dan latet, Bang Bang, Strawberry…), elle fait fureur auprès des jeunes surtout et même auprès des collégiens en raison de son prix : un pouliah de drogue synthétique est vendu entre Rs 200 et Rs 250. On en trouve même en prison. Le 2 septembre, 14 sachets de drogue, et notamment 18 grammes de drogue synthétique, avaient été retrouvés dans une cellule à la Prison centrale.
De nombreux consommateurs de drogue synthétique se sont plaints de troubles de santé. Certains avancent même que la drogue synthétique est liée à la mort d’usagers. Ainsi, le 25 août, un jeune homme de 18 ans est décédé après avoir passé plusieurs jours à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Rose-Belle. Le médecin de service avait référé l’affaire à la police, soupçonnant une prise de drogue de synthèse. 

  • Cocaïne, la drogue des riches

Lors de l’arrestation du ressortissant français Nicolas Olivier Brier lundi, l’Adsu de l’aéroport a retrouvé, dans ses valises, 1,3 kilo de cocaïne, estimé à Rs 36 millions, ainsi que 89 comprimés d’ecstasy et 600 grammes de crack. Si l’héroïne est plus commune chez les toxicomanes, la cocaïne, elle, serait destinée à une clientèle spécifique : les riches. « Elle est consommée dans des milieux très fermés. Elle ne fait pas l’objet d’un trafic, contrairement à l’héroïne », nous a-t-on expliqué.

Ally Lazer, travailleur social: «Les trafiquants ne cessent de se réinventer» 

« Le marché des stupéfiants est dicté par la loi de l’offre et la demande. Aussi longtemps qu’il y aura de la drogue sur le marché, les consommateurs, indistinctement de leur milieu social, voudront essayer. Il faut rappeler que vers la fin des années 70, l’opium était présent sur le marché. Peu de temps après, il a disparu, cédant la place à l’heroïne. De la même manière, il y a trois ans, la drogue synthétique a fait son apparition sur le marché. Depuis, les travailleurs sociaux mènent une campagne sans relâche pour sensibiliser aux risques des drogues de synthèse. De ce fait, les trafiquants contre-attaquent, ils se réinventent en introduisant d’autres types de drogues sur le marché. »

DCP Choolun Bhojoo : politique de zéro tolérance

Au sein de l’Adsu, c’est une politique de « zéro tolérance » qui est prônée, clame haut et fort le Deputy Commissioner of Police (DCP) Choolun Bhojoo, directeur de la brigade antidrogue. « Nos hommes sont sur tous les fronts pour venir à bout du trafic de drogue. Nous lançons un appel aux membres du public afin qu’ils collaborent avec nous dans ce combat. Si quelqu’un dispose d’informations liées au trafic de drogue, il peut demander à l’Information Room de la police de le mettre en contact avec un haut gradé et la confidentialité est assurée. »

Héroine : combien ça coûte

  • 1 kilo : Rs 15 millions
  • La livre/500 gms : Rs 7, 5 millions
  • 1 gramme : Rs 15 000
  • Un demi-quart : Rs 500
  • Une dose : Rs 200  (taux de pureté : 3 % à 5 %)

 

 

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