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Formation à Bordeaux : l’âge «avancé» de 10 médecins fait sourciller

De jeunes médecins ont envoyé une lettre au ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, pour dénoncer ce qu’ils considèrent être une « grande injustice ». Ils allèguent que des médecins choisis pour suivre une formation de trois ans à Bordeaux seraient trop âgés et en fin de carrière.

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La sélection d’une dizaine de médecins pour une spécialisation en médecine d’urgence est sujette à polémique. Le litige tourne autour de l’âge « avancé » de ces derniers à l’achèvement de cette formation.

Une lettre a été adressée le 8 décembre à cet effet, au ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain. Les dénonciateurs, qui se présentent comme de jeunes médecins, estiment faire l’objet d’une « grande injustice ».

Ils expliquent que le ministère de la Santé avait lancé un appel à candidatures en début d’année pour les médecins ayant accompli un certain nombre d’années de service. Ceux choisis bénéficieront d’une formation en médecine d’urgence, d’une durée de trois ans, assurée par le ministère de la Santé et le Mauritius Institute of Health (MIH), en collaboration avec l’université de Bordeaux. Le début de la formation est prévu pour janvier 2017.

Selon les jeunes praticiens, pas moins de 170 médecins avaient fait acte de candidature. 35 ont été retenus après une épreuve écrite organisée par le Centre hospitalier universitaire de La Réunion. Se sont ensuivies des interviews au cours desquelles 25 des 35 initialement retenus ont été choisis.

Les dénonciateurs allèguent que, parmi les médecins sélectionnés, dix n’avaient pas été retenus au départ. Ils affirment qu’en sus de ces 25 médecins, 14 Emergency Physicians ont, eux aussi, été choisis pour cette formation menant à une spécialisation en médecine d’urgence. Toutefois, la majorité de ces 14 médecins urgentistes seraient en fin de carrière.

«Un manque à gagner»

Selon la lettre, quatre ont déjà dépassé la soixantaine, alors que six autres sont âgés de plus de 58 ans. « Ce qui fait qu’à l’achèvement de la formation, quatre auront déjà atteint l’âge de la retraite (65 ans) et les six autres auront plus de 60 ans. Nous nous demandons comment ils vont pouvoir mettre à profit les connaissances et les compétences acquises lors de la formation, s’il ne leur reste que très peu de temps pour pouvoir servir la population. Sachant qu’une telle formation coûte en moyenne Rs 3 millions, nous considérons que ce sera un manque à gagner énorme pour le ministère, les patients et les contribuables en général », s’insurgent les signataires.

Ils estiment qu’il aurait été plus avisé de les envoyer suivre cette formation, car ils seraient de meilleurs « assets » pour le service de santé : « We feel that it would be more appropriate and in the best interest of the Service that, instead of the old physicians (those above 58 years old), we be given the chance to enroll for the course. We are all young and dynamic Medical Officers and we would have 30 years ahead to serve the Ministry in the field of Emergency Medecine. » 

Du côté du ministère de la Santé, l’on indique que cette formation a pour objectif de rehausser le niveau du Service d’aide médicale urgente (Samu) à Maurice et de perfectionner les urgentistes déjà en place. Ces derniers, indique le ministère, comptent déjà de nombreuses années de service.

Le ministère soutient que ceux qui auront atteint l’âge de la retraite pendant la formation ont été automatiquement disqualifiés. Il ajoute aussi qu’après les 14 Emergency Physicians/Senior Emergency Physicians, 26 médecins généralistes s’envoleront pour Bordeaux dans le cadre de cette formation.

 

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