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Gaming : quand les femmes se laissent prendre au jeu

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Les jeux vidéo sont-ils réservés aux hommes ? Que nenni ! Geek ou pas, ces jeux attirent de plus de plus. À Maurice, elles sont une petite communauté de femmes à se passionner pour le gaming. Nous les avons rencontrées.

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Dominique Daurat.

Elles peuvent rester des heures devant un écran. Elles se font des amis en jouant en ligne. Elles discutent des jeux vidéos comme d’autres parlent de maquillage et des dernières tendances. Nul besoin d'être une accro de la manette pour intégrer la communauté des femmes gamers.

Dominique Daurat, une doctoresse de 27 ans, en fait partie. Elle a connu les premières consoles. Elle jouait alors à Super Mario. « J’étais encore à l’école primaire et je voyais jouer mon grand frère et ses amis. Quand nous avons eu notre premier ordinateur, nos parents nous ont encouragés à apprendre à l'utiliser et nous jouions uniquement pendant notre temps libre sur de vieux titres comme Diablo 1, Age of Empires, Need for Speed. »

Aujourd’hui plus que jamais, Dominique s’affirme dans cet univers masculin. « Certains joueurs en ligne peuvent vous traiter différemment et c'est parfois agaçant mais avec le temps, nous avons appris à nous faire accepter », affirme-t-elle. Fan d'Assassin's Creed Odyssey et de Shadow of the Tomb Raider, Dominique consacre plusieurs jours par semaine au gaming, en sessions de deux ou trois heures.

Se faire des amis

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Giresha Jagai.

« J’aime pouvoir me plonger dans un autre univers et incarner un aventurier, guerrier ou mage. C'est à la fois excitant et relaxant. Certains jeux demandent aussi de la concentration et de la pratique et rien ne bat le sentiment de vaincre un 'final boss' ». À travers les jeux en ligne, elle s’est également fait des amis. Dominique estime que les jeux vidéos, en plus d’être amusants, améliorent la coordination.

À 24 ans, Giresha Jagai, administratrice d’entreprise, est fan de TPS (third person shooter) comme Tomb Raider, Uncharted, God of War, des Open worlds et de RPG (role playing games) comme Assassin's Creed, GTA, Horizon Zero Dawn. Les jeux d’horreur, comme elle les appelle, tels que Résident Evil et les racing games, comme Need for Speed et Forza, n’ont aucun secret pour elle. « J’étais toute petite lorsque j’ai découvert le gaming. Mon oncle avait une PS1 et j'ai tout de suite été intriguée.  » Timide et curieuse, c’est à travers les jeux vidéo, qu’elle développe son âme d’aventurière et d’exploratrice.

Giresha décide alors de faire face aux stéréotypes. « Les gens ne nous prennent pas toujours au sérieux, mais cela ne nous démotive pas et ne change en rien notre amour pour le gaming. » Fascinée par les histoires, les personnages, les paysages de rêve, les lieux insolites à découvrir, les objets rares à collectionner, la jeune femme est totalement imprégnée de cet univers de geek. « J'aime aussi grandir avec les protagonistes de jeux vidéo, me concentrer sur un objectif et le réaliser, tout en essayant de battre mon propre record ou celui de mon adversaire d'une manière saine et amusante. » Pour Giresha, le gaming permet de cultiver l’enfant en chacun de nous. « Il suffit de l’assumer et ne pas avoir honte de l’enfant 'nerd' et timide qui sommeille en nous. »

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Teshmi Gutty.

Teshmi Sing Gutty a un nom virtuel : Deathblooms. Cette creative engineer de 27 ans est initiée aux jeux vidéo par ses deux grands frères alors qu’elle n’a que six ans. Dans son adolescence, elle se découvre une passion pour les jeux vidéos sur PC. « C’était Counter Strike, Call of Duty, The Sims 1 et plein d'autres que je m'achetais grâce à mon argent de poche que j’économisais, confie la gamer. Je me souviens de l'excitation, quand je rentrais de l’école, de pouvoir regarder mes frères jouer et de se passer la manette à tour de rôle. »

C’est grâce à la rencontre de collègues gamers qu’elle comprend l’univers du multiplayer en ligne. Teshmi confie dilapider ses économies dans ce qu’elle décrit comme son péché mignon. « Aujourd’hui, être une gamer n’est plus synonyme d’être solitaire, antisocial et bizarre, et les préjugés disparaissent. »

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Sheryl Lingachetti.

Elle joue en équipe presque tous les jours avec une communauté mauricienne, Esports Faction. « Les matchs nocturnes sont mon évasion après une journée de travail. » Elle est passée de hardcore gamer à causal gamer. « J’aime le sentiment d'évasion, de divertissement, de nostalgie, de bonheur et de mélancolie que me procure le gaming. »

« Une gamer avide qui vit ses passions. » C’est ainsi que se décrit Sheryl Lingachetti, 30 ans, ingénieur et manager informatique. À 5 ans, pendant que d’autres filles de son âge jouaient à la poupée, elle avait déjà une manette en main et jouait avec ses cousins à des jeux comme Super Mario et Space Invaders. Ce n'est qu'au collège que Sheryl découvre la Playstation 1. « C’était le coup de foudre instantané sur JRPG, Final Fantasy, Tales Series, Dragon Quest, et tant d'autres. Je passais des heures dans ces mondes. C’était comme voyager tout en restant dans le confort de son canapé ». Elle choisit d’ailleurs la filière multimédia pour ses études tertiaires. Sur son PC, sa Vita ou son mobile, Sheryl ne rate pas une occasion de jouer tous les jours. Ses craze du moment : Overwatch et Black Desert Online. « J’aime l'aspect communautaire, faire de nouvelle rencontres au fil des jeux. J’aime aussi pouvoir incarner les personnages dans une multitude d'univers et vivre des centaines de vies ».

 

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