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Grand Journal de Radio Plus: Bhadain et Uteem s’affrontent sur l’avenir de l’offshore

Les échanges entre le ministre des Services financiers et le président de la commission économique du Mouvement militant mauricien ont viré à l’affrontement verbal. Roshi Bhadain et Reza Uteem se sont dit leurs quatre vérités sur les plans personnel, politique et économique. Le thème du Grand Journal de Radio Plus, le jeudi 12 mai, animé par Nawaz Noorbux et Jean-Luc Emile, a porté sur le nouveau traité fiscal entre Maurice et l’Inde et l’impact des amendements sur l’offshore mauricien. Est-ce la fin d’un secteur qui a, jusqu’ici, bénéficié de protections et de concessions ? Une irresponsabilité politique ? Un fiasco ? Extraits.

Le pourquoi des amendements

Roshi Bhadain (R.B) : L’Inde nous a fait comprendre qu’elle est en train de réviser les traités avec tous les pays. Si cette révision n’est pas bouclée avant le 1er avril 2017 – date à laquelle les General Anti-Avoidance Rules entrent en vigueur –, l’Inde nous servirait une Notice of Termination of Treaty. Une décision unilatérale. (...) Nous avons réussi à sauvegarder l’intérêt de tous les investissements jusqu’au 1er avril 2017. Sur les deux prochaines années, il y aura un abandon progressif avec la moitié des droits de taxer les plus-values allant à l’Inde. (...) Au-delà du traité, nous avons eu une subvention de Rs 12,7 milliards pour des projets de développement. Reza Uteem (R.U) : Ces dix dernières années, Maurice a fait beaucoup de concessions au gouvernement indien. (...) Quand l’Inde a dit que (l’offshore) n’a pas de substance, nous avons passé une loi. Nous savions que tôt ou tard l’Inde aurait révisé le traité. (...) En septembre 2015, Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors ministre des Finances, a dit qu’il n’allait pas signer l’accord et que des négociations sont en cours. En novembre 2015, le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, est parti en Inde. (...) Roshi Bhadain est parti donner le droit de taxer à l’Inde. (...) Les opérateurs – avocats, comptables et compagnies de gestion – ne comprennent pas pourquoi on a tué leur gagne-pain. R.B : Lors de ma rencontre avec Arun Jaitley, le ministre des Finances indien, je lui ai dit qu’on ne peut avoir une fin abrupte au traité, d’où une période transitoire de trois ans, au cours de laquelle on mettra sur pied le Mauritius Financial Centre. Les deux intervenants ont croisé le fer sur le volet politique, Roshi Bhadain ciblant le MMM avec un « ta, mars marse ta » à l’intention de Reza Uteem.

Rs 12,7 milliards, don ou compensation ?

R.B : Du tout. Les négociations avec l’Inde ont porté sur une série de dossiers – et non seulement sur le traité de non-double imposition fiscale – où nous avons demandé l’assistance indienne. C’est là où Reza fait fausse route. Car Maurice a un niveau d’endettement élevé. On ne peut plus emprunter de l’argent pour des projets de développement. Le gouvernement précédent a réalisé des projets d’infrastructures qui dévoilent des fissures aujourd’hui. (...) Lors de la présentation du Budget, c’est pour cette raison que Vishnu Lutchmeenaraidoo a mis l’accent sur le secteur privé. (...) Pour Heritage City, par exemple, on n’a pas l’argent. Nous avons traité longuement avec l’Arabie saoudite et l’Inde. (...) Nous avons expliqué à l’Inde notre situation. L’Inde nous a déjà aidés pour le centre de convention de Pailles, l’hôpital Jawaharlal Nehru et la cybercité. R.U : Commençons par rétablir les faits. (...) Le rapport d’une organisation financière internationale affirme que, depuis 2015, la dette publique sous son gouvernement s’est détériorée, ce à la suite de la mauvaise gestion de l’affaire BAI par son ministère. De fait, le gouvernement a dû contracter un emprunt de Rs 3,5 milliards avec la Banque centrale. (...) Il y a eu une offre de Rs 4,4 milliards pour les actions dans Britam (société kenyane). Cela n’a été fait que sur Rs 2,9 milliards. Par son incompétence, le gouvernement a fait perdre Rs 1,5 milliard au pays. Le gouvernement a pris la décision d’investir Rs 3 milliards dans la MauBank. (...) Tous les ministres des Finances dans le passé ont rejeté l’offre de compensation. Car, en 2014, la contribution du secteur au PIB a été de Rs 35 milliards. (...) Le problème, c’est qu’il n’y a qu’une seule vérité. C’est ce que Roshi veut. Tous les anciens ministres des Finances qui ont résisté aux pressions indiennes, ce sont des nullités. Je n’ai aucun doute que dans la tête de Roshi Bhadain, c’est le meilleur deal qu’on a pu avoir. (...) On aurait du prendre un safety package, de l’argent pour aider le secteur financier. Le ministre des Services financiers n’a pas cessé de l’interrompre : « Ase koz ou ninport. Kouma li kapav dir li perdi ? Se enn mank a gagne, pa lapert. Ase koz manti. Ou finn poz li kestion lor Rs 12,7 milliards, li pe fer demagozi. Mo pe ale mwa, kontign koz ar li. (...) Aster mo konpran kifer MMM pa o pouvwar ek zame pou o pouvwar. » R.B : Prendre de l’argent pour financer le Voluntary Retirement Scheme dans l’offshore ? C’est Rs 12,7 milliards qui seront investies dans l’économie du pays, qui auront un effet multiplicateur. (...) On doit investir dans des projets qui génèrent des revenus. Les mo koze do mo garson. Kan ou vinn o pouvwar ou ava fer ou. Zordi mwa ki fer. Ou pa pe fer. Kontign kritike. Nous allons attirer des compagnies d’assurances, des firmes d’avocats, et des personnes riches. Elles amènent tout l’argent qui circule dans l’offshore. Le Global Business n’est pas que la taxe. Tout n’est pas centré sur la taxe. (...) L’emploi n’est pas menacé. Nous ne sommes pas dans une position désavantageuse. C’est la panique à Singapour. Nous apportons de la certitude aux investisseurs. Singapour ira voir l’Inde pour demander un traité sur les mêmes conditions. R.U : Les investisseurs iront à Singapour parce que c’est un centre financier reconnu. (...) Il y aura des pertes d’emploi. C’est automatique. C’est à cause de cela que tous les opérateurs du secteur ne comprennent pas comment le ministre a accepté ce que Vishnu Lutchmeenaraidoo a refusé. Les interruptions venant de Roshi Bhadain se succèdent concernant les transactions de Reza Uteem. On lui coupe le micro à cet instant. R.B : Ou kone ki ou fer? Sikoum sa ou kontan Vishnu Lutchmeenaraidoo, repran li kot ou papa. Li sorti kot li sa. So bann prodwi sa. Li pe dir ou Lutchmeenaraidoo ti dir non. Zordi li, Vishnu Lutchmeenaraidoo, Sithanen zot pe trouve ki pa ti bizin fer nanye. (...) Je vous donne l’exemple d’une compagnie. Des dividendes de 62 millions de dollars en trois ans sous forme de dividendes à deux directeurs d’une compagnie de gestion. Il n’y a qu’une poignée de personnes – des fat cats – qui en ont bénéficié au détriment du peuple. Ki fer MMM so leker pe fer mal ? Les échanges se sont poursuivis sur le même ton. à un moment donné, chacun a donné sa version des faits concernant les affaires le concernant : Reza Uteem sur la création d’un trust pour ses actifs et Roshi Bhadain sur ses engagements financiers avec la défunte Bramer Banking Corporation. [row custom_class=""][/row] [row custom_class=""][/row] [row custom_class=""][/row] [row custom_class=""][/row]
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