Il est condamné vendredi et libéré un jour après - Le père : «Sa peine aurait dû être doublée»

Kevin Darga avait connu une fin atroce. Le 8 août 2013, cet habitant de Providence, Poste-de-Flacq, avait été victime d’une agression. Lors d’une altercation, ce pêcheur, alors âgé de 22 ans, a été brûlé vif par Soubiraj Baulroop. Ce dernier a plaidé coupable. Le vendredi 7 février, l’accusé a écopé de sept ans de prison, mais comme il avait déjà passé ces dernières années en détention préventive, sa peine a été déduite. Il a retrouvé la liberté le lendemain, soit le samedi 8 février. 

Mais pour la famille de Kevin Darga, cette sentence et la libération du meurtrier de leur proche sont loin de suffire. « Il aurait dû rester encore plusieurs années en prison. Sa peine aurait dû être doublée », s’indigne Gérard Darga, le père de la victime.

Voilà plus de six ans que leur vie a basculé. Il ne se passe pas un jour sans que Gérard Darga ne pense à son fils Kevin. « Il était marié et menait une vie paisible », explique son père. Il y a certaines nuits quand il dit avoir du mal à trouver le sommeil. 

« Des fois, je me réveille en sursaut. Je ressens un courant d’air et j’ai mes cheveux qui se dressent sur la tête, je ne sais pas comment l’expliquer, mais je sais que c’est mon fils. Je sens sa présence », raconte-t-il.

Le jeune homme allait devenir père. « Son épouse était enceinte de cinq mois quand le drame s’est produit. Quand il est mort, celle-ci a été profondément affectée et a perdu le bébé », ajoute la mère de Kevin Darga. 

Le 8 août 2013 est une date qui est à jamais gravée dans leur mémoire. « Mon fils a eu des ennuis à la gare. Cela s’est poursuivi jusqu’à devant la porte de son agresseur », relate Gérard Darga. 

« Soubiraj Baulroop a lancé un cocktail Molotov sur mon fils. Ce dernier ne l’a pas poignardé. Je ne comprends pas comment on l’a condamné à seulement sept ans de prison », poursuit-il. Grièvement brûlé, le jeune homme avait passé deux semaines à l’unité des grands brûlés de l’hôpital Victoria, avant de succomber. L’autopsie a attribué sa mort à une septicémie.

Soubiraj Baulroop a été arrêté. Depuis, il était en détention préventive. Il avait soutenu avoir été victime d’agression au cou et aux bras ce jour-là. Il avait aperçu un groupe de personnes devant sa porte et a souligné qu’il avait pris peur. Il a pris un récipient d’essence qu’il avait l’habitude d’utiliser pour un bateau de pêche et un morceau de bois enveloppé d’un tissu. Il a dit avoir mis le feu au morceau de bois, puis il l’a lancé en direction de Kevin Darga avec le récipient d’essence. Le jeune homme a pris feu. 

Dans son verdict, la magistrate Niroshini Ramsoondar a expliqué que la majeure partie des brûlures étaient sur le dos de la victime. Ce qui montre que le jeune homme avait le dos tourné à son agresseur. Elle a aussi souligné que la victime se trouvait à une dizaine de mètres de la maison de l’accusé. Elle a aussi pris en compte les brûlures au deuxième degré subies par la victime, la douleur et souffrance qu’il a dû endurer. 

Une fois libre, l’accusé est allé chez un proche dans un village de l’Est. « Toute cette affaire est derrière nous maintenant. Nous sommes aussi passés par des moments pénibles », s’est contenté de dire le frère de l’accusé.