Faits Divers

Il est dans un camp militaire: Damien, 24 ans, otage en Syrie avec ses deux enfants

Marie Clémence tient une photo de son petit-fils, qui, dit-elle, s’est fait piéger par sa copine sénégalaise (en médaillon).
Damien Souciant, 24 ans, un Français d’origine mauricienne, se retrouve pris en otage en Syrie. Sa grand-mère, Marie Clémence, lance un appel au ministère mauricien des Affaires étrangères pour lui venir en aide. Marie Clémence, 78 ans, est établie en France depuis 57 ans. Depuis sept ans, elle mène une lutte acharnée avec sa fille pour retrouver son petit-fils Damien Souciant, né d’une mère mauricienne et d’un père réunionnais. Selon la grand-mère, Damien et ses deux fils se trouvent actuellement dans un camp militaire en Syrie. Elle craint qu’il ne soit utilisé comme bouclier humain, ou même comme kamikaze. « Depuis sept ans, nous entamons des démarches auprès des autorités françaises et mauriciennes. J’ai rendez-vous avec le ministre Étienne Sinatambou dans deux semaines. J’espère qu’il pourra m’aider. Mon petit-fils a la double nationalité, française et mauricienne », raconte la grand-mère. Marie Clémence vient régulièrement passer ses vacances à Maurice, à Floréal. Elle est mère de deux filles et compte trois petits-enfants et six arrière-petits-enfants. Elle nous conte son calvaire. « Depuis l’âge de 13 ans, Damien flirte avec une Sénégalaise (alors âgée de 16 ans) qui fréquentait le même collège que lui à Nice. À 16 ans, Damien met enceinte sa copine sénégalaise. Il abandonne alors ses études pour de petits boulots jusqu’à ses 18 ans où il trouve un emploi d’agent de sécurité. »

Camp militaire

« Damien est convaincu par un proche de sa copine de se convertir à l’islam. Il nous a expliqué que son épouse l’aurait persuadé de se convertir pour une somme d’argent et il l’a fait », soutient Marie Clémence. Très vite, il a emménagé chez sa belle-famille sénégalaise. Ils auront un second enfant. « Cette histoire d’amour aura été de courte durée » affirme Marie Clémence. Sa femme sénégalaise a abandonné Damien avec un enfant, et elle est partie s’installer à Dakar avec un autre. En 2009, alors que sa mère et moi sommes en vacances à Maurice, Damien est allé retrouver sa femme au Sénégal. « Li dire moi li pe alle guette so zenfant Issack et li amenn Harold avec li. Nous n’avons plus eu de nouvelles de lui jusqu’en 2011. Il nous a appelés d’un téléphone satellitaire pour nous annoncer qu’il se trouvait en Syrie, dans un camp militaire. Ses deux enfants étaient avec lui. On lui aurait pris son passeport et il craignait qu’on l’oblige à mourir en martyre », soutient Marie Clémence. La mère de Damien a sombré dans la dépression depuis la disparition de son fils. Elle suit des traitements psychiatriques. C’est la raison pour laquelle la grand-mère mène seule ce combat malgré son âge avancé. « Je veux libérer  mon petit-fils et mes deux arrière-petits-fils de la Syrie. Nous avons rapporté cette triple disparition auprès des autorités françaises. De temps à autre, Damien nous appelle et nous réclame de l’argent ou des vêtements. Il dit ne pas pouvoir nous parler librement, car il serait surveillé. Il nous a tout simplement avoué que ses enfants et lui dormaient sous une tente dans un camp militaire. Il dit craindre pour leur sécurité. Il affirme avoir été piégé par cette Sénégalaise. Damien m’a expliqué qu’on lui aurait fait comprendre que s’il rentrait en France, il serait traité en terroriste », poursuit Marie Clémence. « J’ai frappé à de nombreuses portes, mais en vain. Je suis même arrivée jusqu’à la frontière syrienne, mais un passeur m’a réclamé 50 000 euros pour faire sortir Damien et ses deux enfants. Hélas, je n’ai pas cette somme. Je souhaite que les autorités mauriciennes, en collaboration la France, trouvent une solution. Je suis convaincue que les terroristes veulent utiliser Damien comme bouclier humain, en exerçant un chantage sur lui en utilisant ses deux fils. La dernière fois qu’il m’a appelé, il m’a indiqué qu’une personne prendrait soin de ses enfants s’il lui arrivait malheur. Li dire li manque nou terriblemen mais li prisonier avek so deux enfants », dit-elle tristement.
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