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Ils voulaient réoccuper les rues de la capitale samedi: les marchands ambulants font marche arrière

Certains colporteurs entendaient reprendre leurs activités dans les rues de Port-Louis samedi, malgré l’interdiction des autorités. Ils y ont finalement renoncé, en attendant des discussions avec des responsables du gouvernement. Il est presque 15 heures lorsque nous arrivons à la rue Decaen. Quelques marchands ambulants, principalement de légumes et de fruits, sont là. En revanche, sur le site de la place de l’Immigration, pas un seul marchand ne s’est installé. Ceux de la rue Decaen ne sont guère satisfaits. « Je suis ici depuis ce matin. Je n’ai vendu qu’un seul sachet de gâteaux. Mes clients ne savent pas que je suis ici », déplore Santa, qui vend des gâteaux sur les trottoirs. Cette situation, dit-elle, est compliquée. « J’ai de lourdes responsabilités et des dettes que j’essaye tant bien que mal d’éponger. » Depuis lundi, les marchands ambulants n’ont plus le droit d’opérer dans les rues de la capitale. Les autorités ont mis à leur disposition trois sites de relogement : rue Decaen, place de l’Immigration et rue Monneron, à côté du bâtiment de la LIC. Les  marchands avaient décidé, vendredi soir, de reprendre place dans la rue, mais ils se sont finalement ravisés. Un peu plus loin, à l’avenue John Kennedy, il n’y a pas de marchands. Un samedi pas comme les autres pour l’endroit ! Toutefois, certains tentent de braver l’interdiction d’opérer. à l’instar de Reaz, qui est posté près de Rogers House. « Je n’ai guère le choix. J’ai une famille à nourrir. Là où on veut nous reloger, ce n’est pas approprié », déplore-t-il. Marie-Lourdes, elle, affirme n’avoir toujours pas reçu la lettre de confirmation de son relogement. Mère de trois enfants, elle n’a d’autre choix que de prendre des risques en continuant à travailler. Comme elle, ils sont nombreux à jouer au chat et à la souris avec les policiers. Près du marché central, on note une forte présence des marchands ambulants. Encore une fois, ils sont aux aguets, car la police veille au grain. Celle-ci n’hésite pas à saisir les marchandises de ceux qui ne respectent pas les consignes du ministère des Collectivités locales et de la mairie. Leur objectif : empêcher les marchands ambulants d’opérer dans les zones interdites.  
   

Oumar Kholeegan lord-maire: «Hors de question qu’ils continuent à travailler dans la rue»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15614","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-26258","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Oumar Kholeegan"}}]]Pourquoi être venu de l’avant avec le projet de relogement des marchands ambulants ? Nous savons tous dans quelles conditions travaillaient les marchands, à même la rue, sans aucune aménité ou sécurité. Le but est de donner un lieu sûr aux marchands ambulants et assurer une plus grande fluidité de circulation aux usagers de la route. Je lance un nouvel appel aux marchands ambulants qui se sentent délaissés, venez sur ces sites. Si certains ne se sont pas encore enregistrés auprès de la municipalité, ils peuvent encore le faire. Les marchands ambulants n’ont, néanmoins, pas de mots très flatteurs pour ces sites de relogement… Actuellement, les marchands ambulants n’ont rien. Ils doivent parfois opérer dans le caniveau. Nous leur offrons une place temporaire. Pourquoi ne pas les laisser travailler sur la rue, du moins jusqu’à ce que le projet de relogement définitif soit finalisé ? Impossible de faire une chose pareille. Nous avons été en mesure de libérer les rues de Port-Louis. Vous pouvez aller voir. Il y a aussi un jugement de la Cour suprême, qui a statué que les marchands ambulants n’ont pas le droit de travailler dans un rayon de 500 mètres autour du marché central. Il est hors de question qu’ils continuent à travailler dans la rue.  
 

Hydar Ryman porte-parole des marchands ambulants: «Que l’on nous laisse travailler !»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15615","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-26259","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Hydar Ryman"}}]]Vous aviez menacé de revenir dans la rue, samedi, mais vous vous êtes, par la suite, ravisés. Pourquoi ? Vendredi, nous avions pris la décision de demeurer devant le bâtiment Emmanuel Anquetil en signe de protestation. Nous avions pris une décision collective, car plusieurs de ces marchands n’avaient plus à manger et étaient à court d’argent. Samedi matin, en tant que porte-parole des marchands, j’ai personnellement entamé des démarches. J’ai eu une conversation avec la PPS Roubina Jadoo-Jaunbauccus. Je lui ai demandé de pouvoir discuter avec des dirigeants du MSM, afin de leur faire part de nos revendications. Elle m’a fait comprendre qu’il ne fallait pas défier les autorités et que le nécessaire serait fait. Nous avons donc décidé de donner 48 heures aux autorités avant de prendre une décision. Qu’est-ce que vous demandez exactement ? Nous savons qu’il y a un projet pour transformer la capitale en Smart City. Il y aura des réaménagements à la gare Victoria et à la place de l’Immigration. Nous savons que le projet prendra au moins 18 mois avant d’être réalisé. Nous demandons donc un moratoire. Qu’on nous laisse travailler dans nos lieux habituels, entre-temps. Et si vos démarches n’aboutissent pas ? Nous nous mobiliserons toujours, dans ce cas. Il faut que la population sache que nous ne faisons pas de démagogie. Nous recherchons seulement son soutien pour notre cause.
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