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Importation de drogue : quand les trafiquants utilisent de faux noms de destinataires

220 grammes de cannabis étaient cachés dans une boîte censée contenir du café.
  • Des complices dans certaines entreprises de livraison de courrier

Les importateurs de drogues utilisent souvent diverses astuces, notamment le recours à de faux noms ou de fausses adresses pour ne pas se faire épingler. Et ils auraient également des complices…

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La ruse est bien connue des enquêteurs de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). Certains importateurs de drogue utilisent de faux noms de destinataires et/ou de fausses adresses pour recevoir des colis illicites de l’étranger, souvent avec le concours de complices rémunérés, dans le but de ne pas être inquiétés au cas où la douane intercepterait le paquet à l’aéroport.

C’est le cas d’un colis adressé à une certaine Shakira Ajelasi, qui est arrivé mardi en provenance d’Afrique du Sud par le vol SA190. À l’intérieur, la Customs Anti-Narcotics Section de la Mauritius Revenue Authority a découvert 220 grammes de fleurs de cannabis séchées, ainsi que neuf paquets de cigarettes et plusieurs carnets de feuilles de papier à rouler. La drogue, d’une valeur marchande estimée à Rs 225 000, était cachée dans une boîte en fer blanc censée contenir du café. Comme le veut la procédure, l’Adsu a pris le relais.

Après vérification, il s’est avéré que Shakira Ajelasi était un nom fictif. Jeudi, la brigade antidrogue a organisé une opération de livraison contrôlée à l’adresse indiquée, à Pointe-aux-Canonniers. Sabrina Fernandez, une ressortissante sud-africaine installée à Maurice depuis quelques années, a été placée en état d’arrestation quand elle a réceptionné le colis que lui apportait un policier sous couverture. Elle se trouvait dans son appartement en compagnie d’Henry Anyalagbu, de nationalité nigériane. Lors de la perquisition du logement, l’Adsu a trouvé un sac en plastique renfermant du cannabis. Les deux suspects font l’objet d’une accusation provisoire de trafic de drogue et sont maintenus en détention.   

Rs 10 000 pour le livreur

Si Sabrina Fernandez a utilisé un faux nom, elle s’est fait envoyer le colis à son domicile. D’autres importateurs plus malins prennent davantage de précautions. Le recours à de fausses adresses est monnaie courante, nous révèle une source au sein de la brigade antidrogue : « Il peut s’agir d’une maison inoccupée ou d’un terrain vague. Ils choisissent un endroit qu’ils peuvent facilement surveiller. » Les trafiquants identifient aussi des habitual parcel receivers, c’est-à-dire, des particuliers qui commandent fréquemment divers produits à l’étranger. Dans ce dernier cas, ce sont les noms et adresses de ces personnes qui sont utilisées.

Ces stratagèmes requièrent la complicité d’un employé d’une société de livraison de courrier. « Celui-ci fournit à l’importateur la date et l’heure précise de la livraison, ou détourne le colis de sa destination initiale pour le remettre en mains propres à l’importateur réel, qui le rémunère en échange », explique notre interlocuteur à l’Adsu. 

En novembre 2021, un colis venant d’Italie et contenant 2,1 kg de drogue synthétique avait été intercepté au Parcel Office de Plaine-Magnien. La déclaration officielle faisait état de compléments protéinés destinés aux bodybuilders. L’importateur, Salman Bauhadoor, avait sollicité l’aide d’un livreur d’un service de courrier rapide. La brigade antidrogue avait pu mettre la main sur cet employé. Lors de son interrogatoire, il avait expliqué que Salman Bauhadoor lui avait offert Rs 10 000 pour récupérer le colis et le lui livrer. 

 

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