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Incendie des champs de canne : conséquences désastreuses pour les petits planteurs

La culture de la canne à sucre par les petits planteurs se meurt lentement. C’est l’avis de certains planteurs qui déplorent un manque de protection en cas d’incendie. Ils critiquent aussi la manière dont se déroulent les enquêtes policières.

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« La rentabilité de la culture dépend d’une bonne récolte, douze mois après la plantation, déclare D. Venkataswami, un planteur de Cottage. Toutefois, certains d’entre nous ne peuvent plus profiter du fruit de leur travail. Les incendies dans les champs nous préoccupent beaucoup. Des flammes ont ravagé mon champ à trois reprises. Je crois fermement qu’il s’agissait d’actes criminels. D’ailleurs, j’ai porté plainte au poste de police de l’endroit. Hélas, aucune suite n’a été donnée à ces démarches », déplore le planteur. « Ce qui agace le plus les agriculteurs, ce sont les enquêtes classées, et le terme ‘incendie sauvage’  utilisé par la police pour qualifier ces actes. L’incendie ne se déclare pas tout seul en période hivernale. Et par coïncidence, cela se passe toujours au même endroit », peste notre interlocuteur.

Les planteurs déplorent en outre le triste sort réservé aux tiges brûlées. « Les cannes prématurées brûlées doivent être coupées avant d’être vendues au moulin. Le paiement se fait en fonction de la quantité livrée. Mais si cela intervient avant la saison de la récolte, la qualité des cannes est médiocre. Les usines ont le choix d’accepter le produit ou de le retourner aux planteurs. Cela représente un déficit financier majeur pour ces personnes qui se tuent à la tâche pour préserver leurs cultures. Nos coûts ne s’arrêtent pas à la seule culture, il faut aussi trouver des ouvriers pour la coupe, un camion pour livrer les tiges à l’usine. Tous ces services ne sont gratuits », ajoute D. Venkataswami.

«Les planteurs réclament plus de soutien de l’État, tout comme l’État a besoin de nous pour augmenter la production du sucre à Maurice. Les agriculteurs doivent être aidés pour assurer la survie de cette industrie cannière», déclare notre interlocuteur. Le Sugar Insurance Fund Board (SIFB) assure que son rôle est de soutenir les planteurs. « En cas d’incendie, explique un officier, il y a des principes à considérer. Si le feu est déclaré durant la coupe, le planteur ne recevra aucune aide. En revanche, avant la saison de récolte ou après, il est éligible à une aide financière, si son nom figure dans notre registre.» Le SIFB conseille aux planteurs dont le champ a été incendié de porter plainte au poste de police avant d’avertir le SIFB dans les plus brefs délais.

 

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