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Inondations à Mont-Goût - Kessen Rengasamy : un policier au grand cœur

Une image qui a fait le tour de la Toile.
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C’est sous une pluie battante, à Mont-Goût lundi, qu’une patrouille policière faisait une reconnaissance des lieux. Soudain, le constable Kessen Rengasamy, âgé de 24 ans et comptant quatre années de service, a aperçu un homme en difficulté, surpris par la rapide montée des eaux. Il n’a pas hésité une seconde à lui porter secours.

Le constable Kessen Rengasamy n’est pas resté insensible  devant la scène qui se jouait sous ses yeux. « Monn sorti dan van, monn mont lor keson, monn donn li mo lamin, monn dir li vini. »

Comme l’homme éprouvait des difficultés à se déplacer dans l’eau froide et boueuse, le jeune policier a enlevé ses chaussures avant de marcher dans cette route inondée. « Monn al sers li, monn lev li pou so lipie pa tranpe », a confié le constable à Le Dimanche/ L’Hebdo. Ce geste a fait le tour de la Toile et les internautes n’ont pas manqué de saluer les efforts du policier.

Kessen Rengasamy ne porte pas l’uniforme par hasard. Il est de ceux qui comptent faire honneur à la force policière. « C’est mon métier de rêve. Quand j’étais gosse, je faisais des parades comme celles que font les policiers. »

Pas éligible

Au fil des années, Kessen Rengasamy réalise qu’il n’est pas éligible à porter l’uniforme. « J’étais en-dessous du poids requis », nous avouera-t-il. Toutefois, le jeune homme ne baisse pas les bras. « Je me suis donné à fond dans la musculation, afin de respecter les critères pour se faire accepter comme policier », relate-t-il.

Le jeune policier et sa partenaire dans la vie.
Le jeune policier et sa partenaire dans la vie.

Après avoir participé à des tests, le 31 décembre 2013, un véhicule de la police s’est arrêté devant sa porte.  « Mon père croyait que j’avais eu des ennuis », raconte Kessen Rengasamy, mais c’était loin d’être une mauvaise nouvelle. « J’ai reçu ma lettre pour intégrer la force policière. Nous étions tous sous le coup de l’émotion ; nous étions très heureux ce jour-là », se souvient notre interlocuteur.

L’heure était à la formation. Kessen Rengasamy a connu six mois de training intense. « Je n’ai pas abandonné, car je voulais à tout prix intégrer la force policière », dira-t-il.

Après tant d’efforts, le jeune Kessen pouvait enfin pousser un ouf de soulagement : dorénavant, il pouvait porter l’uniforme.

 Lors des quatre dernières années, le constable Kessen Rengasamy a œuvré dans l’ombre. « Un jour, il fallait enlever une branche cassée et, comme les pompiers mettaient du temps à arriver, je suis monté sur un porte-conteneur pour la détacher. Cela avait surpris mon supérieur hiérarchique, qui était en ma compagnie », se souvient le policier.

Le constable Kessen Rengasamy n’a pas froid aux yeux. « Un de mes collègues se trouvait en difficulté lors d’une opération à Cité EDC, Pamplemousses. Je n’avais qu’une matraque avec moi et je suis quand même intervenu. L’essentiel, c’est de savoir choisir ses mots dans des situations tendues », explique notre interlocuteur.

Même si Kessen Rengasamy ne compte que quatre années de service au sein de la force policière, c’est avec sérénité qu’il porte l’uniforme chaque jour. « Je me rends au travail avec l’intention d’instaurer la confiance auprès des membres du public jour après jour. Si, dans le futur, je suis appelé à intégrer le Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM), je serai encore plus heureux. »

Le jeune policier ne compte pas finir sa carrière comme constable de police. « Je veux gravir les échelons au sein de la force policière. Mon but est de venir en aide au public », lâche le constable Rengasamy. « Kan mo pe sorti lakaz toulezour, mo kone mo ena zis ler sorti, me pena ler rant lakaz. » Cet agent de police est bien parti pour faire honneur à l’uniforme.


Savitree Rengasamy : « Je suis fière de mon fils »

Kessen Rengasamy a intégré la force policière il y a quatre ans.
Kessen Rengasamy a intégré la force policière il y a quatre ans.

« Je suis fière de mon fils.Nous lui avons inculqué les valeurs humaines et le sens de la discipline. Je suis très contente quand j’ai vu comment il est venu en aide à cette personne », affirme Savitree Rengasamy à Le Dimanche/ L’Hebdo. Pour cette mère de famille, « mon fils a un bel avenir au sein de la force policière, car c’est le métier qu’il a toujours voulu faire ».


De Pamplemousses à la DSU du Nord

La nouvelle du transfert du constable Rengasamy du poste de police de Pamplemousses vers la Divisional Supporting Unit (DSU) du Nord de l’île a choqué plus d’un. Cela intervenait juste après qu’il est venu en aide à l’homme qui s’était retrouvé en difficulté après la montée des eaux à Mon-Goût, lundi dernier. « Zot met mwa la mo pou travay », a affirmé cet agent de police. Il nous revient que l’ordre de transfert avait déjà été émis avant cet épisode à Mon-Goût. « C’est faux de dire qu’il s’agit d’un transfert punitif. Il fallait des hommes pour intégrer la DSU du Nord après un exercice de transfert. C’est ainsi que le constable Rengasamy a été choisi », nous explique un haut gradé de la police.

 

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