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Ivan Collendavelloo : «La population doit apprendre à être patiente»

Pour le Premier ministre adjoint, ministre des Services publics et de l’énergie, 2017 a été l’année de l’énergie. Il affirme que Maurice a fait un grand pas vers les énergies renouvelables. Il revient aussi sur la politique et confirme que le Muvman Liberater est un partenaire loyal de l’alliance gouvernementale.

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Vous êtes installé au ministère de l’Énergie depuis 2014. Qu’avez-vous accompli en ces trois années? 
Lorsque je suis arrivé j’ai voulu axer mon mandat sur les énergies renouvelables. Le seul projet qui avait été mis en place par l’ancien régime et qui fonctionne c’est Sarako. Là aussi nous savons tous dans quelles conditions ce projet a été réalisé. Toutefois, je suis satisfait du travail de Sarako et de son fonctionnement. En 2014, mon objectif était d’augmenter la part des énergies renouvelables à 35 % d’ici 2030. C’est pour cette raison que nous avons ouvert la voie aux investisseurs. Il y a eu le projet d’éoliennes de Plaine-des-Roches, celui de Plaine-Sophie, de même que les projets  photovoltaïques de Mon-Choisy, de Petite-Retraite et de l’Espérance.

Le projet de Plaine-Sophie tarde à démarrer. Avez-vous pu débloquer la situation? 
Plaine-Sophie est un autre exemple que l’ancien gouvernement n’a rien fait. Les promoteurs voulaient abattre des arbres mais on leur a dit qu’il ne fallait pas sacrifier la nature au profit des hélices géantes. Nous avons débloqué la situation et les affaires au tribunal sont terminées. En 2018 les travaux débuteront. 

Pour revenir aux projets photovoltaïques, quelle sera la capacité totale des projets que vous avez mentionnés? 
Celui de Mon-Choisy est entré en opération en décembre 2016. Puis, ceux de Petite-Retraite et de l’Espérance en janvier 2017.  L’investissement total est à hauteur de Rs 334 millions pour huit Mégawatts (MW). En 2018, il y aura deux autres projets pour 22,5 MW et trois projets de 40,84 MW. Nous avons mis sur pied la compagnie CEB Green Energy. Elle a trouvé un accord avec la firme Sorex Solar pour une ferme photovoltaïque à Henrietta. Nous avons aussi 1 770 applications des zones résidentielles pour se connecter au réseau. Le Central Electricity Board (CEB)  a déjà approuvé 729 demandes. Nous avons un projet pour placer des panneaux photovoltaïques sur 2 000 maisons appartenant aux plus démunis. Le tirage au sort a été effectué parmi ceux qui se trouvent sur le registre social. Le photovoltaïque contribuera plus de 70 MW au réseau à partir de cette année.

Nous savons tous que l’énergie solaire est intermittente. Le CEB a-t-il trouvé une solution à cela? 
Nous savons que nous sommes une île qui subit la pluie, les cyclones, entre autres. Cette question a souvent été évoquée et il se trouve qu’entre-temps, le prix des batteries baisse sur le marché mondial. Les ingénieurs travaillent sur l’installation de batteries qui stockeront l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques et les redistribueront pendant la nuit.  

Au sujet du dossier eau quel bilan dressez-vous ? La station de traitement du Bagatelle Dam n’est pas prête alors que le réservoir est rempli. Et, la sécheresse frappe le pays. Comment expliquez-vous cette situation?
J’ai été choqué de voir qu’un hebdomadaire a écrit que le retard de la construction de la station est de ma faute. C’est le contraire. C’est une firme française qui a contesté la décision du Central Procurement Board (CPB) et nous avons dû arrêter les travaux à cause de ce litige. Ce qu’a écrit ce journal c’est de la fausseté et c’est antipatriotique. Maintenant je peux vous dire que la construction de la station progresse. Concernant la sècheresse, je négocie pour faire venir des stations mobiles par avion. Nous investissons beaucoup pour offrir de l’eau 24/7 et ce n’est pas un travail qui se fait en un jour.

Il y aussi des appréhensions par rapport à la reforme de la Central Water Authority (CWA). Comment comptez-vous gérer cela? 
J’irai bientôt à la rencontre des employés de la CWA pour leur dire qu’ils n’ont rien à craindre de cette réforme. Nous sommes obligés de passer par un partenaire privé pour gérer la CWA car nous perdons 50 % des eaux traitées. Il faut régler ce problème de gestion et de distribution et je veux que lorsque je fermerai les yeux, le problème d’eau ait disparu.

Et concernant la Rivière-des-Anguilles Dam?
J’ai supplié l’Agence Française de Développement pour qu’elle nous aide et des experts seront bientôt à Maurice.

Sur le plan politique, percevez-vous le Parti travailliste comme une menace, après la victoire d’Arvin Boolell? 
Lorsque j’écoute Arvin Boolell, je me dis que c’est une personne intelligente. Il n’est pas tombé dans le triomphalisme excessif. Il réalise lui-même que ce n’est pas une grande victoire. En 2014, le meilleur score du Parti travailliste était de 35,75 % alors qu’elle avait bénéficié des votes des partisans du Mouvement militant mauricien (MMM). Arvin Boolell a obtenu 35,11 %. Il faut réaliser qu’il s’agit là du Parti travailliste sans aucun partenaire en alliance. Le parti était, cependant, comme une équipe moyenne de première division qui joue face aux équipes de deuxième division. Imaginez s’il se frotte aux champions. S’il fait face au MSM/ML nous verrons s’il se croit toujours fort. On ne peut parler de victoire qu’à partir de 40 % et même 50 %.

Que pensez-vous de sa performance du MMM?
J’ai du chagrin pour les militants. Ils méritent mieux. Les jeunes députés de ce parti doivent réfléchir à leur avenir. Ils subissent des défaites successives et le MMM est dans une situation catastrophique. Il faut une réunification de la famille militante.

Vous parlez d’une famille militante avec ou sans Paul Bérenger? 
Je ne souhaite pas m’aventurer sur ce terrain. Mais attendons voir. J’espère que le MMM soigne ses blessures. D’ailleurs j’ai beaucoup de considération pour Paul Bérenger qui a été un grand leader de ce pays. J’ai aussi beaucoup de chagrin lorsque je vois que le Mouvement Patriotique s’acoquine avec le Parti travailliste. Mais je savais que cela allait se produire lorsque Arvin Boolell a assisté aux festivités d’anniversaire d’Alan Ganoo.

Concernant l’avenir du ML, comptez-vous rester aux côtés du MSM?  
Pour le moment le ML est partenaire en alliance et il n’y aucune rupture qui est prédestinée. Nous verrons lorsque les élections arriveront. Nous sommes réalistes, nous n’avons pas la grosse tête. Nous sommes un partenaire discipliné, loyal et respectueux. Il faut souligner que nous travaillons dur et vous allez voir que l’Ile Maurice de 2019 sera différente de celle de 2014. La population de Maurice doit apprendre à être patiente.

Que pouvez-vous dire sur le parcours du ML au sein du gouvernement? 
Ce n’était pas dans l’ordre des choses que le ML existe. Le MMM aurait pu continuer si certains leaders n’avaient pas décidé de mettre sur pied une folle opération pour conclure une alliance avec le Parti travailliste. Le ML continue sa lutte pour s’étendre à travers le pays et les antipatriotes doivent cesser de faire du mal au pays.

 

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