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Jean Alain Boodhoo : « Fumer le cannabis est un rite mystique qui élève notre esprit»

Jean Alain Boodhoo, 48 ans, fait partie de ceux qui revendiquent le droit à la liberté religieuse depuis 2013. Ses dreadlocks enveloppés dans un bonnet vert, il les porte depuis l’âge de 16 ans. Ce père de cinq enfants ne jure que par cette philosophie, au sein de laquelle il dit avoir trouvé son équilibre.

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« Durant mon adolescence, je fumais des cigarettes, je buvais de l’alcool. Je n’avais pas de contrôle sur ma vie. Mais à travers la pratique du rastafarisme, j’ai trouvé la paix intérieure. Aujourd’hui, je me sens épanoui, je suis en paix dans mon esprit et dans mes actes. Le rastafarisme a été une planche de salut qui m’a sauvé des mauvaises fréquentations », confie-t-il.   

Le rastafarisme, fait comprendre Jean Alain Boodhoo, est une culture pacifique qui prône la paix et l’amour. « Que ce soit dans notre maison, avec nos épouses et enfants ou en société, le respect envers autrui est toujours présent. Nos maîtres mots sont l’ordre, la discipline, le respect, mais surtout la paix et l’amour. »  

Pour mieux faire comprendre les rastafaris et mettre à bas les stéréotypes, le père de famille donne un aperçu de son quotidien réglé comme une horloge. « Le matin, nous commençons notre journée par une prière. Ensuite, nous travaillons. Les rastafaris sont typiquement artistes, éleveurs, planteurs ou encore producteurs de miel, entre autres. Nous nous occupons de nos enfants. » 

Que ce soit dans notre maison, avec nos épouses et enfants ou en société, le respect envers autrui est toujours présent. Nos maîtres mots sont l’ordre, la discipline, le respect, mais surtout la paix et l’amour»

Et non, souligne-t-il, « nous ne faisons pas que fumer ». Toutefois, tout au long de la journée, « notre esprit est en état de prière et de méditation, et nous avons trois prières principales, à 6 heures, à midi et à 18 heures ». Au total, « nous comptons sept prières en une journée ». 

Dans la culture rastafari, fumer du cannabis est un sacrement pour se relier à Jah, le Dieu tout-puissant. Ils font référence à leur « messie », l’envoyé de Dieu, l’ancien empereur d’Éthiopie, Ras Tafari Makonnen, plus connu sous le nom d’Haïlé Sélassié, qui a régné de 1930 à 1974. « Fumer le cannabis est un rite mystique qui élève notre esprit pour nous rapprocher de Dieu. Il est primordial notamment durant le Nyahbinghi. Le rasta et le gandia vont de pair. »

Sollicité pour une explication sur les chants étonnés tout au long de la nuit durant leur grève, il explique que ce sont des chants Nyahbinghi, originaires de Jamaïque. Des revendications contre les colons, les oppresseurs, pour dénoncer les injustices. Ce sont également des louanges pour adorer le créateur Jah Rasta Farai. « Le Nyahbinghi, c’est notre ressource, notre énergie. nous nous fortifions grâce à ce rituel. Comme chaque personne qui pratique une religion pour avoir un équilibre dans la vie et être guidé par Dieu pour marcher sur le droit chemin, nous y avons droit aussi ! » 

 

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