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Jeshna Soornack : «La politique a détruit ma vie»

Jeshna Soornack quittant le quartier général du CCID en 2015.

Jeshna Soornack veut faire taire les rumeurs folles qui la suivent depuis que sa mère Nandanee s’est retrouvée sous le feu des projecteurs après son fameux « ou kone kisana mo ete ? ». La jeune femme veut briser l’omerta autour de la relation qu’entretenait sa mère avec l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. 

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Si on ne connaissait pas son patronyme, nul ne se douterait qui elle est. Jeshna Soornack ne conduit pas de grosses berlines. Elle ne s’habille pas chez Prada. Elle ne se cache pas derrière de grandes lunettes à verres fumés typiques des « Madames de ». À 26 ans, cette enseignante du pré-primaire mène une vie des plus ordinaires. Elle fait aussi du social. Avec son compagnon, elle mène une vie de couple stable. Si elle a choisi de sortir de son mutisme aujourd’hui, c’est parce qu’elle affirme qu’elle en a assez d’être jugée et critiquée pour les actes de ses proches. « Les gens qui me critiquent ne me connaissent pas. Ils ne savent pas qui je suis. Je trouve cela injuste… Je ne veux plus qu’on me voit comme la fille de… » 

Jeshna Soornack a choisi de vivre dans l’ombre parce qu’elle sait ce que cela fait d’être perpétuellement au-devant de la scène. D’emblée elle soutient que la politique ne l’intéresse pas. Pour l’avoir côtoyée pendant une bonne période de sa vie, elle peut dire qu’elle a détruit sa vie. « J’étais encore petite quand ma famille a été plongée dedans. À l’âge de 16 ans, je me suis rendue à l’étranger pour faire des études. J’avais d’autres ambitions. Je me voyais faire autre chose de ma vie », confie la jeune femme. 

Pourtant, elle avoue qu’elle a travaillé pendant quelques années pour Airway Coffee. La même entreprise qui a fait polémique et qui avait pour principale actionnaire Nandanee Soornack, proche du Premier ministre d’alors. 

Airway Coffee avait connu une ascension fulgurante, avec un chiffre d’affaires supérieur à Rs 100 millions des années durant. Créée en mars 2009, elle sera la seule entreprise à offrir un service de restauration à l’aéroport de Plaisance, et ce pendant plusieurs années. En 2014, l’entreprise subit un crash. Le nouveau gouvernement découvre qu’elle ne payait plus le loyer de ses emplacements ni sa consommation d’électricité et d’eau à l’aéroport depuis juillet 2011. Avec une dette de Rs 83 141 323, Airway Coffee est mise en liquidation. 

Confessions

Jeshna Soornack soutient qu’elle n’y était qu’une simple employée. Elle occupait le poste d’assistante Chief Executive Officer et elle agissait aussi comme Graphic Designer. « C’est ma mère qui se chargeait des affaires internes et de l’administration. Elle s’occupait de tout. » Au cœur des confessions, cette question est revenue sur le tapis : « Qu’en est-il de cette soirée du 2 au 3 juillet 2011 dans le bungalow de Roche-Noires ? »

Sans langue de bois, Jeshna Soornack se livre sur cet épisode. « Ma maman m’avait invitée. C’était une petite fête. Il y avait des amis et des proches. Il y avait aussi Navin Ramgoolam, ma maman, Rakesh Gooljaury et son épouse Natacha ainsi que d’autres personnes. J’y étais jusqu’à 23 heures environ. Lorsque je suis partie, il n’y avait que Navin Ramgoolam et ma maman dans le bungalow. Le lendemain matin, j’ai reçu un appel de ma mère me parlant d’un vol perpétré au bungalow. Le voleur, qui était entré par une fenêtre, était armé. Ma mère était toute traumatisée », raconte la jeune femme. 

« J’aime mon pays. J’aime la société mauricienne, hormis pour les rumeurs qui ont encore la peau dure. Quand on ne connaît pas quelqu’un et son histoire, c’est très injuste de le juger. C’est principalement ce qui m’a incitée à m’éloigner de certaines choses. Dès qu’il y avait quelque chose, on me taggait de ‘fille de’ », explique-t-elle. 

Jeshna Soornack pense qu’il y a d’autres jeunes qui vivent peut-être la même situation qu’elle. « Je leur conseille de rester positifs malgré les obstacles. Ils doivent faire preuve de courage, car ce que j’ai vécu est vraiment traumatisant », conclut-elle.

Navin Ramgoolam : « Qui est l’homme à abattre ? 

Le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, réagit après l’interview exclusive de la fille de Nandanee Soornack sur Radio Plus le vendredi 27 septembre 2019. « Mo tret sa avec tou mepri ki li merité. Kisana l’homme à abattre ? Servi ou logique », s’indigne Navin Ramgoolam qui a participé à un dépôt de gerbes devant la statue d’Anjalay Coopen dans l’enceinte de la cour commerciale à Port-Louis. 

Dans cette interview, Jeshna Soornack fait des révélations sur la relation de ‘couple’ entre sa mère Nandanee Soornack et l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. « Depi longtemps mo pe dire pou ena ban video clips ki pe preparer par ban Israéliens, ban fake news pou asté dimoune. Kifer hein ? Kifer la veille election ? » se demande le leader du Parti travailliste.

À une question de la presse à savoir si le PTr compte répliquer, Navin Ramgoolam a laissé entendre ceci : « Nou ava guetter couma campagne la pou aller. »

Interrogé sur le jugement de la cour intermédiaire qui a prononcé un verdict d’acquittement en faveur de l’ancien vice-Premier ministre, Showkutally Soodhun, Navin Ramgoolam affirme qu’il n’a « pas lu le jugement ». Il soutient toutefois que « mo penser tapela existé. »

 

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