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La difficile épreuve des Dongoo à Lallmatie : une fille souffrant d’un handicap sévère vit seule avec sa mère de 82 ans, atteinte d’Alzheimer

Aarti et sa mère, quand celle-ci pouvait encore faire des courses.
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À Laventure, un joli village situé sur la frontière entre les districts de Flacq et de Rivière-du-Rempart, vivent Aarti Dongoo, 48 ans, et sa mère, 82 ans. En comparaison à notre première visite chez elles, en 2016, leur condition de vie a empiré, surtout sur le plan physique.

En cinq ans, bien des choses ont changé. Cinq années qui semblent une éternité pour Aarti Dongoo, 48 ans. Cinq années qui s’apparentent à une peine d’emprisonnement. Naine et sévèrement handicapée, elle est aujourd’hui prisonnière d’un fauteuil roulant. Sa mère, 82 ans, sur laquelle elle comptait au quotidien, se retrouve, elle, prisonnière de son esprit ; elle souffre d’Alzheimer.

Je reste dans ma chambre (NdlR, une pièce minuscule) et ma mère dans la sienne. Je ne peux me rendre dans sa chambre, ni elle dans la mienne "

Mère et fille vivent confinées, malgré elles, à leur domicile à Laventure. « Je reste dans ma chambre (NdlR, une pièce minuscule) et ma mère dans la sienne. Je ne peux me rendre dans sa chambre, ni elle dans la mienne », raconte Aarti Dongoo. 

Il y a encore cinq ans, elle pouvait se déplacer à l’aide d’un déambulateur. Elle pouvait même, malgré son handicap, cuisiner, donner un coup de balai dans la maison et faire la lessive. Ce n’est plus possible aujourd’hui. 

Aarti habite Laventure, connu comme le village de la simplicité.
Aarti habite Laventure, connu comme le village de la simplicité.

Quant à sa mère, son état de santé s’est également détérioré. Non seulement elle est devenue dure d’oreille, mais en plus, elle souffre d’une maladie neuro dégénérative. Alors que l’octogénaire s’occupait d’Aarti avant, désormais c’est elle qui a besoin d’aide. Aarti Dongoo paie une garde-malade, grâce à l’argent de sa pension, pour veiller sur sa mère.

Elles sont seules dans cette maison, sans personne pour les aider. Les sœurs d’Aarti viennent les voir de temps en temps. À un certain moment, le frère d’Aarti avait même quitté son travail pour s’occuper d’Aarti. Cette dernière explique que jusqu’à 2016, avant qu’il ne décède, c’est son frère, l’unique garçon de la fratrie de six enfants, qui prenait soin d’elle et de leur mère. 

C’était un vrai bonheur, dit-elle, pour l’es soutenir. Malheureusement, il a sombré dans le désespoir, après que son épouse a succombé à des complications de santé. Il a alors commencé à boire excessivement jusqu’à en mourir.

Le père d’Aarti est, lui, décédé il y a vingt-cinq ans. Il était planteur de canne à sucre et disposait d’un terrain accordé à bail. Il se faisait aider par sa femme, qui était alors bien plus fringante. « Quand il était encore vivant, la vie était très différente. Il prenait la peine de me faire sortir un peu, il m’emmenait faire un tour en louant les services d’un taxi. Aujourd’hui, il n’y a personne pour faire cela pour moi… » soupire Aarti Dongoo.

Aide de l’État

Au niveau de l’État, l’on prend en charge les personnes se trouvant dans la situation d’Aarti Dongoo. Il faut, pour ce faire, que la personne s’enregistre auprès du dispensaire de sa localité, à la suite de quoi un officier la conseillera sur les démarches à effectuer pour obtenir les services dont elle a besoin.

Une indifférence qui fait mal

La quadragénaire avoue souffrir non seulement sur le plan physique, mais aussi mental. Elle ne peut souscrire à un plan d’assurance-vie, ne peut acheter à crédit… Tout cela lui est refusé en raison de sa condition physique et la crainte qu’elle ne puisse honorer ses engagements. « C’est très regrettable. »

Il y a un certain temps, Aarti Dongoo arrivait à confectionner des produits artisanaux et elle rêvait même d’ouvrir un magasin. Elle souhaite que les femmes porteuses d’un handicap soient mieux assistées, quand elles veulent lancer une petite entreprise.

Cette indifférence fait mal à la quadragénaire. Non seulement les ONG ou d’autres sociétés de bienfaisance ne semblent pas s’intéresser à leur sort, mais les habitants du village non plus. Laventure est connu comme « le village de la simplicité ». Aarti Dongoo aurait souhaité qu’il soit aussi connu comme « le village de la fraternité ». Une fraternité qui apporterait un peu de couleur à l’existence terne de mère et fille, qui fixent le plafond ou le sol à longueur de journée. Prisonnières d’une vie qu’elles auraient souhaité autre…

Appel à l’aide

Mère et fille ont besoin d’aide. Et c’est un appel que lance Aarti Dongroo. « La maison date de très longtemps. Elle n’est pas adaptée à ma situation. En plus, elle a besoin d’être rénovée. Quand il pleut, elle fuit de partout. Je ne peux la rénover avec ma pension. C’est la raison pour laquelle je lance un appel à l’aide. Je demande qu’on m’aide à rénover la maison, ce qui allégera nos difficultés. »

À un certain moment, elle avait aussi lancé un appel pour que la petite cour soit mieux clôturée. Elle cherchait une haie métallique qu’on installerait sur le petit mur en blocs existant.

 

 

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