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La guerre à Gaza entre dans son 7e mois, des négociations attendues sur une trêve

Un enfant palestinien vendant un sac de légumes congelés sur un marché, avant les célébrations de l’Eid-ul-Fitr qui concluent le mois de jeûne musulman du Ramadan, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 avril 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe militant du Hamas.

Plus de 33 100 morts selon le Hamas, catastrophe humanitaire et plus de 120 otages encore retenus à Gaza. La guerre entre Israël et le mouvement palestinien entre dimanche dans son 7e mois avec les yeux rivés sur de nouvelles négociations de trêve au Caire.

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Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza mènent une attaque sans précédent dans le sud d'Israël entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des chiffres officiels. Plus de 250 personnes sont enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

En représailles, Israël lance des bombardements intenses sur le territoire palestinien avant une offensive terrestre permettant à ses soldats d'avancer du nord vers le sud du petit territoire assiégé. Selon le ministère de la Santé du Hamas, la plupart des 33.175 morts dans la guerre à Gaza sont des civils.

"Honte au monde entier. Les enfants meurent de faim", lance dimanche Labad, une mère de quatre enfants réfugiée chez des proches après la destruction de sa maison par des raids israéliens à Jabaliya (centre).

"Mon fils de 8 ans me demande à manger mais je n'ai rien à lui donner. Il n'y a ni farine, ni riz, ni même des conserves. Nous avons même mangé de la nourriture pour animaux et oiseaux. Bientôt nous allons manger de la poussière. Je souhaite la mort pour moi et mes enfants pour être libérés de ce tourment", dit-elle à l'AFP.

Malgré les inquiétudes de la communauté internationale face au risque de famine encouru par la majorité des 2,4 millions d'habitants à Gaza et les appels à une trêve, le Premier ministre Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à "la destruction du Hamas".

Mais il a aussi accepté d'envoyer le chef des services secrets, David Barnea, au Caire pour une énième session de négociations indirectes avec le Hamas via les médiateurs internationaux -Etats-Unis, Qatar, Egypte.

Sont aussi attendus dimanche au Caire, le chef de la CIA, Bill Burns, le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et une délégation du Hamas, selon le média égyptien progouvernemental Al-Qahera News.

Objectif: conclure un accord de trêve qui permettrait un arrêt des hostilités, des libérations d'otages en échange de prisonniers palestiniens, une aide humanitaire accrue tant nécessaire à la population désespérée de Gaza.

- Prudence -
Mais la prudence reste de mise car les positions des protagonistes sont toujours éloignées après plusieurs séries de négociations ces derniers mois restées sans résultat.

D'ailleurs le Hamas a dit samedi qu'il ne renoncerait pas à ses exigences pour un accord: "un cessez-le-feu complet", un retrait israélien de Gaza, un retour des déplacés, et un "sérieux" accord d'échange d'otages et de prisonniers palestiniens.

Une seule trêve a eu lieu depuis le début de la guerre, et elle a permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages en échange de détenus palestiniens.

Avant les nouvelles négociations, le président américain Joe Biden a appelé M. Netanyahu "à conclure un accord sur les otages", selon un haut responsable américain. Il a aussi demandé au Qatar et à l'Egypte "d'obtenir du Hamas qu'il s'engage à accepter un accord".

Considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris en 2007 le pouvoir dans la bande de Gaza, deux ans après le retrait d'Israël de cette petite bande de terre pauvre et surpeuplée qu'il a occupée pendant 38 ans.

Avant le siège total imposé le 9 octobre dernier, Israël soumettait le territoire palestinien à un blocus maritime, terrestre et aérien.

L'armée, qui poursuit ses opérations particulièrement dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé dimanche la mort de quatre soldats dans le territoire palestinien, portant à 604 le nombre de ses militaires tués depuis le 7 octobre.

Les frappes aériennes israéliennes ont elles continué dans la nuit contre Khan Younès et Rafah dans le sud.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 38 morts recensés ces dernières 24 heures.

Près de 1,5 million de Palestiniens, en majorité des déplacés, s'entassent à Rafah et craignent, en plus des bombardements, une offensive terrestre voulue par M. Netanyahu pour qui cette ville est le "dernier grand bastion du Hamas".

Une offensive à laquelle s'oppose son allié américain.

- "Six mois en enfer" -
En Israël, Benjamin Netanyahu fait aussi face à des pressions accrues. Samedi soir, une foule de manifestants à Tel-Aviv et dans d'autres localités a de nouveau réclamé sa démission et un accord sur les otages.

"Six mois en enfer", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par des manifestants.

A Rehovot, une ville du centre d'Israël relativement épargnée par les tirs de roquettes, Lena Dubrachevsky, une guide de 40 ans, raconte "vivre dans l'angoisse" avec ses enfants et qu'elle ne travaille plus faute de touristes.

Elle regrette que "des vies soient bouleversées" à Gaza mais impute la responsabilité aux "groupes terroristes".

Sur fond de tensions entre MM. Biden et Netanyahu liées à la conduite de la guerre par ce dernier, le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, est parti samedi à Washington rencontrer des dirigeants américains.

"Cela fait six mois que (l'armée israélienne) vise tout ce qui a l'air de bouger (...) A ce stade, cela ressemble vraiment à une guerre contre l'humanité", a déclaré sur la chaîne ABC le fondateur de World Center Kitchen (WCK), le chef américano-espagnol José Andrés.

Sept humanitaires de WCK ont été tués lundi dernier dans une frappe de drone israélienne à Gaza. L'armée a admis de "graves erreurs" de ses militaires et WCK a suspendu ses opérations dans le territoire.

Les ONG aident à décharger et distribuer les aides humanitaires à Gaza. Mais ces aides acheminées par voie terrestre, sont strictement contrôlées par Israël et arrivent au compte-gouttes.

© Agence France-Presse

 

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