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La longue histoire du MMM a toujours été émaillée de nombreuses démissions

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Le temps n’est pas au beau fixe au sein du Mouvement Militant Mauricien alors que les élections générales approchent. Le Bureau Politique et le comité central du parti mauve devront relever un défi de taille, remettre le MMM sur les rails.

«C’est un sentiment de tristesse qui m’anime», a déclaré Paul Bérenger qui n’a pas caché sa tristesse face à la presse, le lundi 26 août dernier. Les membres du Bureau politique des mauves s'étaient réunis en urgence, en début de soirée, après la démission de cinq membres (Ahmad Jeewah, Jai Prakash Menoowa, Viren Ramchurn, Sanjeeven Permall, Hurmila Routho). Deux démissionnaires sont venus s’ajouter à la liste depuis la réaction de Paul Bérenger, à savoir Govinden Venkatasami et Cherylle Rayapen.

 

Pour autant, dans l’histoire politique du MMM, les démissions ont toujours émaillé la vie du parti mauve.

 

Le MMM commence déjà à faire parler de lui en 1970, avec un Paul Bérenger, conseiller syndical. Heeralall Bhugaloo dirige le parti. Fondateurs du MMM, les frères Jeerooburkhan sont les premiers à tourner le dos aux instances dirigeantes du parti. La raison avancée pour expliquer leur décision est la volonté du parti de se présenter à cette époque à ces premiers scrutins électoraux. De leur côté, les frères Jeerooburkhan sont contre cette tendance qui s’affiche dans les rangs du MMM.

 

En 1973, premier clash au MMM et départ de Dev Virahsawmy, fondateur et élu premier député du parti mauve. Il crée à cette époque le MMM-SP (Socialiste Progressiste). Il ramène avec lui d’autres membres du MMM, dont Alain Laridon, Bam Cuttayen et Heerall Bhugaloo, qui va être remplacé par Anerood Jugnauth à la présidence du MMM.

Dev Virahsawmy
Dev Virahsawmy

 

De 1976 à 1982, le MMM entre en force à l’Assemblée nationale, avec 34 députés élus. Plusieurs démissions sont officialisées durant cette période, comme celles de Vijay Vencatasamy, Vijay Jandoosingh, Jean-Claude Augustave, Sooresh Moorba et de Jack Bizlall, en octobre 1980, qui décide de prendre le large.

 

Toujours en 1980, Sheila Bappoo, alors à la présidence du MMM s’en va. A l’approche des élections de 1982, d’autres membres du MMM, à l'instar de Lindsey Collen, font de même et s’engagent dans Lalit. Ram Seegobin crée donc Lalit, et qui aujourd’hui encore selon lui a la même idéologie politique ainsi que les mêmes objectifs pour les travailleurs qu’à ses débuts. La même année, l'histoire du MMM-SP prend fin avec le retour au bercail et l’arrivée de plusieurs nouveaux membres au MMM, dont Alan Ganoo, qui est désigné Speaker de l’Assemblée nationale.

Ram Seegobin
Ram Seegobin

 

En 1983, Vishnu Lutchmeenaraidoo quitte le bateau mauve pour rejoindre, au moment de la deuxième scission, le MSM naissant d’Anerood Jugnauth qui a choisi de tracer sa route en dehors du MMM. Avant cet épisode, une crise interne aboutit à l’exclusion de certains membres du parti, dont Dev Ramano. Quelque temps après, le parti se sépare en deux de la direction à la base militante, avec des membres du MMM qui rejoignent Anerood Jugnauth pour la création du MSM. Ils sont notamment Kader Bayat et Madun Dulloo.

Vishnu Lutchmeenaraidoo
Paul Bérenger et Vishnu Lutchmeenaraidoo

 

cassure

En 1991, l’alliance MMM-MSM est victorieuse des élections en 1991, avec 57 sièges remportés sur 60. Un an après, l’alliance gouvernementale se fracture et entraîne une troisième scission ouverte au sein du parti. Plusieurs membres du MMM vont créer le Renouveau militant mauricien (RMM). Dans la longue liste des partants, il y a : Jean-Claude de l’Estrac, Swaley Kasenally, Prem Nababsingh, Kailash Ruhee, Jerome Boulle, Amédée Darga, Prem Koonjoo entre autres. Les nouveaux militants du RMM soutiennent que la rupture avec le MMM n’est pas arrivée à cause de la révocation de Paul Bérenger du gouvernement, avec à sa tête Sir Anerood Jugnauth, en août 1993. Ils font part de fortes divergences en interne au sein du MMM sur d’autres sujets pour analyser les raisons de la cassure.

Jean-Claude de l’Estrac
Paul Bérenger et Jean-Claude de l’Estrac

La Cour Suprême est même invitée à intervenir pour savoir qui de Paul Bérenger et ou de Prem Nababsing peut se servir du sigle MMM, le symbole cœur et la couleur mauve. En 1993, huit membres du MMM claquent la porte du bureau politique du MMM.

Prem Nababsing
Prem Nababsing

 

En 1997, c’est l’alliance PTr-MMM qui se brise à son tour. Rashid Beebeejaun est le seul membre du MMM à partir pour se diriger vers le PTr. En 2005, Eric Guimbeau, qui ne veut plus faire partie du MMM, se rallie au PMSD. Et en 2014, des militants mauves disent non à toute alliance PTr-MMM, et ce, avant les élections générales. Vishnu Lutchmeenaraidoo, Ivan Collendavelloo et Sangeet Fowdar abandonnent le MMM pour fonder le Muvman Liberater qui choisira ensuite de rejoindre l’alliance Lepep de 2014.

Après le cuisant revers de l’alliance PTr-MMM aux dernières élections, certains décident de former le Mouvement patriotique en 2015. Alan Ganoo, Kavi Ramano, Joe Lesjongard, Raffick Sorefan et Jean-Claude Barbier font partie de ceux-là. Steve Obeegadoo et Pradeep Jeeha en 2018 prennent également leurs distances en créant le Mouvement Patriotique.

 

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