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La mère de Vilasha : «Monn avoy mo tifi kouma doulinn, so lekor kinn retourn lakaz»

Les lieux du crime, à Camp La Serpe, Moka. Poornima Puchooa (à g.) pleure la disparition de sa fille Vilasha.

Elle subissait en silence les coups de son époux violent. Mais lundi soir, lors d’une énième dispute, Vilasha Sooriah y a laissé la vie. Sa mère Poornima Puchooa raconte son impuissance face au calvaire qu’elle subissait.

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La douleur, cette douleur que seule une mère peut ressentir, la tenaille. Sur son visage, les ravages de la colère, de la tristesse, d’une peine incommensurable, de l’horreur. Sa fille Vilasha, 39 ans, n’est plus. Elle a trouvé la mort dans des circonstances atroces, battue et ébouillantée par son époux, Soovendra Sooriah, un maçon âgé de 42 ans. Son corps sans vie a été retrouvé dans la maison conjugale, à Camp La Serpe, Moka.

Aujourd’hui, Poornima Puchooa n’a que ses yeux pour pleurer. « Monn avoy mo tifi kouma enn doulinn, se so lekor kinn retourn dan mo lakaz », dit-elle, la voix étranglée de sanglots.

Oui, elle savait que Vilasha subissait la violence de son époux. Cette dernière prenait soin de dissimuler les marques sur son corps et son visage, de peur que son époux ne pense qu’elle aurait dévoilé à ses proches le calvaire qu’il lui faisait subir. En effet, elle craignait la colère de son époux. « Mem li pa ti pe rakont nou, nou ti trouv mark lors so figir ek so lekor », raconte Poornima Puchooa. Mais elle était impuissante devant le calvaire qu’endurait sa fille auprès de Soovendra Sooriah.

Un proche de Vilasha raconte qu’il y a quelques années, elle s’était présentée chez sa mère avec des dents cassées : « Ar bate ledan ti kase sa. » Mais Vilasha ne voulait pas briser son ménage pour préserver ses enfants. Elle était mariée à Soovendra Sooriah depuis une vingtaine d’années. De cette union, deux fils, aujourd’hui âgés de 17 et 20 ans, ont vu le jour. Poornima Puchooa se désole de n’avoir rien pu faire pour empêcher ce drame. « Sak fwa ti pe dir mo tifi kit li kit li, li retourn ar li em », regrette-t-elle.

Dans le voisinage du couple, Soovendra Sooriah est décrit comme un homme violent, de qui l’on préfère garder ses distances. « Pou enn nanye ditou li koumans lager, zoure », lâchent des voisins.

Le drame s’est joué lundi soir, lors d’une énième dispute concernant une relation extraconjugale qu’entretenait Soovendra Sooriah. La situation s’est envenimée. Vilasha a également reproché à son époux, qui était à ce moment-là sous l’influence de l’alcool, d’être financièrement dépendant d’elle, car il ne travaillait presque plus depuis un certain temps déjà. Employée comme attendant dans une école du quartier, Vilasha assurait les dépenses du foyer. 

Lors de la dispute, Soovendra Sooriah s’est déchaîné sur la mère de ses deux enfants, avant de saisir un récipient d’eau bouillante et d’asperger Vilasha. La femme de 39 ans a succombé, et son époux l’a recouverte avec des draps peu après. 

Alertée par des proches de la trentenaire, la police s’est présentée au domicile du couple. Dans un premier temps, Soovendra Sooriah a voulu faire croire aux policiers que son épouse Vilasha allait bien. « Linn soule, li pe dormi », aurait-il laissé entendre aux policiers. Mais une vérification sur les lieux a permis de démasquer le maçon. 

Soovendra Sooriah, toujours sous influence de l’alcool, a été arrêté. Face aux limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Moka, il est passé aux aveux. L’enquête est menée par l’équipe de l’assistant surintendant de police Jheengut de la CID de Moka.

 

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