Faits Divers

La route qui tue : douleur et colère des familles endeuillées

Douleur et  colère  des familles endeuillées Fazila Bibi Dahoo, Satianand Damree, Louis Andy Wedley Onezime et Vijay Raj Woochit

La route continue à tuer, malgré les campagnes de prévention et le durcissement de la loi. Encore des accidents fatals enregistrés et des familles anéanties. Les victimes laissent derrière elles des proches plongés dans la douleur. Témoignages.

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Nazir : « Ce chauffeur nous a enlevé notre joie de vivre »

Nazir, 45 ans, est bouleversé après avoir perdu sa mère Fazila Bibi Dahoo (63 ans) dans un accident de la route dimanche. Fazila Bibi Dahoo voyageait sur une motocyclette pilotée par son époux Ameer Hamjah (69 ans) quand à la jonction d’Old Flacq Road et de Calebasses Link Road, ils sont entrés en collision avec une BMW conduite par un habitant de Notre-Dame, âgé de 27 ans. Transportée à l’hôpital, Fazila a rendu l’âme peu après.

Son fils Nazir ne cache pas sa colère. « Nous sommes tous sous le choc. Ce chauffeur nous a enlevé celle qui faisait la joie de notre famille. Mon père qui avait quitté l’hôpital contre avis médical pour qu’il puisse assister aux funérailles de ma mère, a dû être hospitalisé de nouveau. Il arrive difficilement à surmonter cette épreuve. Il nous a confié que peu de temps avant l’accident ma mère lui a dit : ‘Kifer sa sofer la pe roul vit koumsa?’ Et à peine quelques secondes après, ils ont été renversés par la BMW », raconte Nazir.

Le quadragénaire explique que ses proches essaient de se montrer forts pour consoler son père Ameer. « Mon père et ma mère sortaient toujours ensemble. Ils étaient comme des meilleurs amis. Ma mère était la lumière de la famille. Je souhaite que mon père se remette rapidement de ses blessures. Nou pe bizin remont so moral », se désole Nazir. Selon ses dires, ses parents revenaient de Mer-Rouge après avoir assisté à une exposition quand l’accident s’est produit.

Le conducteur a été testé négatif à l’éthylotest. Il répond d’une charge provisoire d’homicide involontaire et est actuellement en liberté conditionnelle.        

Doris : « Ti enn diaman sa garson la »

À Petite-Rivière, la même tristesse a envahi la famille Onezime après la perte de Louis Andy Wedley Onezime (27 ans). Ce dernier a rendu l’âme le 11 août dernier, deux semaines après avoir été victime d’un accident de la route. Il circulait à moto, le 28 juillet dernier à Quatre-Cocos, quand il est entré en collision avec une fourgonnette. Le jeune homme se rendait chez sa fiancée à Trou-d’Eau Douce.  Il avait prévu de l’emmener au cinéma. Doris, la fiancée (25 ans) pleure toujours la disparition tragique d’Andy. « Nous devions nous marier l’année prochaine. Andy était très responsable et pieux. J’ai perdu l’homme de ma vie. Sans lui, ma vie n’a plus de couleur », pleure la jeune femme.

Son fiancé, dit-elle, lui avait promis d’être toujours à ses côtés… « Il m’a laissée seule. Mes parents l’appréciaient énormément. Il était comme un fils pour eux. Ti enn diaman sa garson la », ajoute Doris.

Bijwatee : « Mon fils savait que la mort l’attendait »

Bijwantee, 72 ans, pleure la disparition tragique de son fils Vijay Raj Woochit (46 ans). Il a trouvé la mort dans un accident le mardi 14 août. Il était à moto avec un ami  quand le deux-roues a été perduté par une BMW conduite par un pilote d’hélicoptère au Triolet By-Pass.

 « Mon fils savait que la mort l’attendait. Dès qu’il s’est réveillé, ce jour-là, il m’a dit qu’il ne voulait pas se rendre au travail car il allait mourir », soutient Bijwantee. Elle est convaincue  que son fils serait toujours en vie si elle l’avait empêché d’aller travailler. « Je regrette de n’avoir pas cru en ses paroles. Si j’avais su qu’elles provenaient de Dieu, je l’aurais empêché d’aller au travail et cet accident aurait pu être évité. Mon fils aurait eu une deuxième chance. Hélas, tout a basculé », dit la septuagénaire.

Bijwantee confie que son cœur de mère saigne quand elle pense aux derniers moments passés avec son fils mardi matin. « Il paraissait triste mardi matin.  Il ne voulait pas parler. Je lui ai servi son petit déjeuner, mais il n’a pas tout mangé. Son ami est venu le récupérer et plus tard, j’ai appris que mon fils était décédé dans un accident », dit-elle avec une voix pleine d’émotions.

Les funérailles de Vijay Raj Woochit ont eu lieu mardi après-midi. Le conducteur, pour sa part, a subi un alcootest qui s’est révélé négatif. Il a été remis en liberté après avoir fourni une caution de Rs 20 000.

Druvanand : « Mon père ne méritait pas une telle fin »

Druvanand, 51 ans est abattu. Son père Satianand Damree (74 ans) a été mortellement renversé par une voiture conduite par une enseignante de 32 ans, le vendredi  17 août à Amaury. Pour Druvanand, son père était l’idole de la famille. « Mon père ne méritait pas une telle fin. Son décès nous a tous bouleversés. Ma mère ne cesse de pleurer. Kouma dir nou finn perdi kolonn nou lakaz. Li pa fasil … Mon père nous a inculqué des bonnes manières et des valeurs. Je suis fier d’être son fils », confie Druvanand ému. Les funérailles de Satianand Damree ont eu lieu le samedi  18 août à Laventure.

 

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