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L’ACP Dawoonarain : «Le rêve de mon père s’est réalisé»

Promu au rang d’assistant commissaire de police (ACP) mercredi, Bhardwaj Dawoonarain, 63 ans, est connu pour son moral d’acier. Issu d’une famille modeste, l’ACP dit être ému d’avoir reçu cette promotion qui a coïncidé avec le premier jour du jeûne de Durga Pooja. Il aussi une pensée pour son père qui est décédé durant la même période de jeûne en 2002. 

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Sourire aux lèvres, il nous accueille dans son salon à Saint-Paul en compagnie de son épouse Geeta. Vêtu d’un polo shirt, l’ACP prend place confortablement dans  son sofa et raconte sa vie personnelle et sa carrière au sein de la force policière 

Bhardwaj Dawoonarain, Kishore, pour les proches, est né le 24 septembre 1955 dans l’enceinte de la cour d’un temple (Shivala) à Montagne Longue. C’est dans ce village du nord, qu’il a vécu avec ses grands-parents. Son grand-père maternel était un prêtre (pandit).  Bhardwaj, l’aîné d’une fratrie de trois frères et trois sœurs, n’a pas eu une vie facile. Sa mère était femme au foyer et son père chauffeur d’autobus. 

Il a fréquenté l’établissement scolaire de la localité, puis il a intégré le collège Trinity à Port-Louis. Après trois mois, il a été transféré au collège Soondur Munrakhun à Montagne Longue où il a poursuivi ses études. Après avoir quitté le collège, le jeune homme de 20 ans intègre la force policière.

En 1976, confirmé à son poste, il a été attaché au poste de police de Plaine-Verte. Peu après, il est appelé à la State Security Service (SSS), connu aujourd’hui comme National Security Service (NSS). En 1979, il devient le garde du corps du Premier ministre d’alors, sir Seewoosagur Ramgoolam. Bhardwaj assure sa protection pendant trois ans. Après les élections de 1982, il conserve son poste de garde du corps et assure la sécurité du nouveau Premier ministre, sir Anerood Jugnauth et son épouse Lady Sarojini durant de longues années.

Rencontre avec des personnalités

Bhardwaj Dawoonarain considère qu’il a pu répondre aux attentes de sir Anerood Jugnauth qui a placé sa confiance en lui.  En septembre 1984, il est promu au rang de sergent et en janvier 1992, il devient inspecteur. De 1982 à 1995, l’officier dit avoir eu l’occasion de rencontrer diverses personnalités, dont Rajiv et Indira Gandhi, entre autres. Il se dit heureux d’avoir pu se mettre à leur service. Bhardwaj Dawoonarain a aussi été intégré à la Very Important Person Security Unit (VIPSU) à sa création en 1982.  

En 1999, le policier a fait face aux émeutes dans le pays, survenues après le décès du chanteur Kaya (Joseph Réginald Topize) en cellule policière. Kishore, alors affecté au poste de police de Rose-Hill, a dû mettre en pratique son expérience acquise durant sa formation de garde du corps, ainsi que toutes ses connaissances, pour gérer cette situation. L’ACP a travaillé aux différentes unités de la force policière, notamment la CID et la SSU, entre autres. 

« Promotion poisson d’avril »

En mai 2002, Kishore Dawoonarain est promu au rang de chef inspecteur et il est affecté à la Western Division. Le 1er avril 2007, Bhardwaj est devenu assistant-surintendant de police (ASP). « La veille de cette promotion, j’ai eu un appel durant la nuit pour m’informer que j’ai été promu. Mo ti croire ene poisson d’avril, vu que le jour de la promotion coïncidait avec le 1er avril, mais quand on m’a assuré que c’était bel et bien réel, j’étais très content », dit l’officier. 

Le rêve de mon père s’est réalisé

En décembre 2011, Kishore est promu au rang de surintendant de police (SP) et en 2014, il occupe le poste de Divisional Commander  pour la première fois dans la Western Division. Sept ans après, il devient assistant-commissaire de police (ACP). 

Kishore explique que son père a toujours caressé le rêve que son fils soit un jour un chef au sein de la force policière. Son père, qui était souffrant, est décédé à l’âge de 69 ans en 2002 et sa mère a poussé son dernier souffle en 1985. L’ACP, qui exerce comme Divisional Commander à la Northern Division, est un homme pieux et croit fermement en Dieu. Le jour de la promotion, il explique avoir ressenti de la nostalgie. 

« J’ai été assigné au rang d’ACP pendant le premier jour du jeûne de ‘Durga Pooja’ et mon père est décédé le dernier jour du Durga Pooja. Cela m’a beaucoup touché, car j’ai réalisé son rêve. Quand mon père est mort, j’étais inspecteur et aujourd’hui, grâce à ma persévérance et le soutien de ma famille, je suis devenu ACP. Si mes parents étaient toujours là, ils seraient fiers de moi. Le 11 octobre dernier, je suis parti au temple (Shivala) de Montagne-Longue, là où j’ai vu le jour, pour remercier Dieu. Je suis une personne sur laquelle repose quotidiennement la bénédiction de Dieu. Tous les jours, sans faute je prie avant d’aller travailler. La prière, c’est primordial pour moi », confie l’ACP Dawoonarain. 

« La cuisine, ma passion »

L’ACP souligne qu’il aime faire la cuisine, car cela lui plaît beaucoup. « Nous étions à six enfants, dont trois garçons et trois filles. J’ai un frère qui est décédé en 2016 et une sœur qui est morte en 1982. Quand ma mère est tombée malade, c’est là que j’ai appris à cuisiner. Depuis, faire la cuisine est devenu ma passion. D’ailleurs, mes trois filles savent faire la différence quand c’est moi qui fais la cuisine. Elles aiment quand je leur prépare du briani », dit l’ACP, également passionné par le jardinage. 


L’ACP Dawoonarain : «Escorter le premier Cardinal, une joie que je ne peux exprimer»

L’ACP se souvient toujours du premier jour où il a porté l’uniforme de la police. « J’étais tellement content quand j’ai porté mon uniforme durant le passing out Parade. C’est une joie que je ne peux expliquer. Ma formation s’est déroulée sous la houlette d’un officier anglais, assisté par le SP Radhakrishna. C’est une grande fierté et tout le monde vous respectait. À cette époque, on portait des uniformes gris. Puis, quand notre pays est devenu république en 1992, notre uniforme a changé de couleur pour devenir bleu », explique l’ACP. Ce dernier précise qu’il était le premier policier qui a accueilli le premier Cardinal à Maurice alors qu’il était sergent à cette époque. « J’avais escorté le premier Cardinal jusqu’à la cathédrale de Port-Louis. Pour moi, il s’agit d’une rencontre mémorable ».

L’ACP Dawoonarain, tout joyeux, explique que ses prières ont finalement porté ses fruits : « Je remercie d’abord Dieu, puis ma famille qui m’a toujours soutenu. Je dis aussi un grand merci au gouvernement et au commissaire de police d’avoir placé leur confiance en moi, sans oublier mes officiers qui ont grandement contribué à ma promotion. On travaille en équipe pour obtenir de bons résultats et je suis satisfait de mes officiers ».

En guise de conclusion, l’ACP Dawoonarain dit qu’il prendra sa retraite dans deux ans. « Je compte 43 ans de service au sein de la force policière et dans deux ans, j’aurai 65 ans, ce qui manquera la fin de ma carrière », confirme l’ACP, avec un sourire aux lèvres. 

Un modèle à suivre

Un sergent de police, affecté à la Northern Division, explique que l’ACP Dawoonarain est un modèle à suivre. « Quand il y a une fonction où des ministres sont présents dans notre Division, il agit très vite et il a beaucoup de connaissances sur l’aspect de la sécurité. J’ai travaillé avec beaucoup de hauts gradés et certains sont même paniqués quand il y a un problème, mais l’ACP Dawoonarain est un fonceur. J’ai beaucoup appris de lui pendant un an. J’ai enrichi mes connaissances et je dois dire qu’il est une personne très humble », relate le sergent.


Geeta, l’épouse de l’ACP : «La vie n’a pas été facile»

Geeta

Geeta a fait la connaissance de son époux en 1980. Elle explique que son frère et son époux étaient des meilleurs amis. C’est ainsi que Kishore venait souvent à la maison. « Petit à petit, j’ai développé des sentiments pour lui, mais nous n’étions pas proches. Mon frère se doutait de quelque chose. Puis, Kishore a effectué toutes mes démarches pour que je puisse aller en vacances chez mon frère aux Seychelles. Je me souviens toujours de ce jour. À partir de là, nous sommes devenus proches et un beau jour, il m’a dit ceki banla pe penser, nou bizin fer li vine vrai, c’est-à-dire, nous marier. On a chacun informé nos parents et ils n’avaient pas d’objections. Ensuite, nous nous sommes mariés le 15 août 1982. De notre union est née trois filles qui sont toutes des adultes aujourd’hui », raconte Geeta. 

Cependant, après le mariage, Geeta explique que la vie n’a pas été facile pour elle. « On n’avait pas vraiment une vie familiale et c’était assez dur. Kan Kishore ti pe fer bodyguard, li pa ti ena ler aller ni ler retourner. Souvan, kan li retourne la case, nou ti fini dormi. Il a fait beaucoup de sacrifices pour nos enfants et la vie n’a pas était facile. Parfois, quand il y avait des fêtes chez des proches, Kishore ne pouvait être présent, car il travaillait. Aussi, je n’oublierai jamais le jour où ma fille cadette, alors âgée de deux ans, était tombée malade et que son père était parti en voyage pour trois semaines. Ma fille, très attachée à son père, était fiévreuse et de mon côté, j’étais stressée et j’ai beaucoup pensé à lui.

Aujourd’hui, mes enfants et moi-même sommes très fières de lui », confie Geeta qui dit être toujours aux côtés de son époux pour le soutenir et l’encourager. L’ACP a fait ressortir que depuis le 11 mai 1989, il habitait dans le quartier général (Quarters) de la police de Vacoas avec son épouse. Il explique : « Ce n’est qu’en décembre 1996 que je suis venu habiter dans ma nouvelle maison à Saint-Paul avec ma famille. Nous sommes une famille solidaire ». Bhardwaj Dawoonarain a également suivi plusieurs formations sur l’aspect de sécurité et de la protection des personnes. En 2012, il s’est rendu en Chine pour assister un séminaire sur le ‘Law Enforcement Commanding and Decision’. Il dit avoir beaucoup appris durant ses formations. 


Promue WPAS : une vie consacrée aux forces de l’ordre

Sita Devi Boodhoo

Sita Devi Boodhoo fait la joie et la fierté de sa famille. Après quatre ans d’attente, la chef inspectrice a été promue au rang de Woman Police Assistant Superintendent,  mercredi. 

Elle compte 23 ans au sein de la force policière. Pourtant au départ rien ne laissait présager que cette habitante de Ward 4, Port-Louis ferait partie de la police. « J’ai fais mes études primaires dans la capitale, puis j’ai été admise au collège Queen Elisabeth »,  nous dit-elle.  Après ses études, elle a commencé à travailler dans l’hôtellerie. C’est à l’âge de 23 ans qu’elle a changé d’orientation professionnelle. « Il y a eu un appel de candidatures pour la force policière. Je me suis dit pourquoi pas. J’ai envoyé ma candidature.» Cela a été le début d’une nouvelle expérience. 

« J’ai passé les tests de sélection », dit-elle.  La policière s’est rendue compte qu’être dans les forces de l’ordre était un métier gratifiant. « J’ai constaté que c’est ce que je voulais faire.» Déterminée à aider son prochain et à servir son pays, Sita Devi Boodhoo s’est donnée corps et âme dans son travail. 

Elle a fait ses armes dans divers postes de police de Port-Louis et a graduellement gravi les échelons. C’est ainsi qu’elle a vite été promue. Sergent, inspectrice, chef inspectrice. « J’ai été responsable du poste de police de Pope Hennessy », dit-elle. En février de cette année, elle avait intégré l’équipe Emergency Response Service du Transport. Et maintenant après une carrière exemplaire elle se dit fière d’avoir été promue au rang de WPAS. « Je remercie ma famille pour leur support », lâche cette mère de famille qui compte, pour plusieurs années encore, aider à combattre la criminalité.

 

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