Législatives 2019

L’avocat Noren Seeburn : «Le bulletin blanc reconnu par la loi, mais pas comptabilisé»

Noren Seeburn

Remettre un bulletin blanc est, pour le citoyen, un moyen d’exprimer de façon officielle son sentiment vis-à-vis de la classe politique. Pour Noren Seeburn, ancien Senior State Counsel et magistrat, le bulletin blanc est reconnu par la loi, mais n’est pas « valable » pour le décompte des voix.

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C’est quoi un White Ballot (bulletin blanc) ?
C’est un bulletin sans croix que dépose un électeur pour dire : « Je suis déçu par tous les candidats, leurs partis, leurs leaders et leurs politiques. Je veux autre chose ». Le ’Blank Vote‘ (bulletin de vote blanc ou bulletin blanc) a une double signification politique. Il exprime l’intention de l’électeur de rejeter les politiciens, les partis et leurs politiques. C’est une sanction, un « carton rouge ». Il exprime aussi un désir de renouveau.

Est-ce que le bulletin blanc est reconnu par la loi ?
La loi prévoit qu’il soit pris en compte dans le processus électoral : le jour des élections, l’électeur dépose son bulletin blanc dans la même boîte que les autres bulletins. Le jour du ‘counting’, on fait le tri et le bulletin blanc rejoint, comme spécifié par la loi, la catégorie ‘Unmarked Ballots’. Ensuite, il est décompté et inclus dans le rapport final du Returning Officer à la Commission électorale. Il est conservé pendant quelque temps comme les autres bulletins.
Selon la loi, un candidat ou son agent peuvent demander à consulter ce rapport. Le nombre de bulletins blancs recensés peut être connu du public. C’est cela, en grande partie, qui permet d’avoir une idée du sentiment de la population par rapport à un sujet précis.

Quelle lecture faites-vous du bulletin blanc ?
Il contient l’intention exprimée du citoyen, est recueilli dans les centres de vote sur tout le territoire et est compté et déclaré en vertu de la loi par une institution de la République. Le bulletin blanc est un moyen d’expression d’une volonté populaire. Il obtient un caractère national, officiel et à valeur légale.

Le bulletin blanc peut être un outil puissant de récriminations du citoyen aux politiciens, mais aussi de revendications pour l’intérêt général du pays. Un moyen d’une expression politique neutre. Il est plus sûr pour le citoyen que la manifestation des rues ou on se fait repérer par les caméras ou brutaliser par les forces de l’ordre.

C’est quoi la « White Ballot Force » ?
La White Ballot Force vise à conscientiser les citoyens. Elle leur fait comprendre qu’ils disposent, à travers ce bulletin blanc, d’un moyen pacifique pour faire entendre leurs doléances aux politiciens et pour défendre l’intérêt public. C’est un moyen qui permet l’expression officielle d’une contestation et d’une revendication populaire nationale. Il sert tout le monde, surtout la majorité dite silencieuse et tous ceux qui ne peuvent s’exprimer à visage découvert à cause des répercussions possibles. Il y a les fonctionnaires, par exemple. 

Et l’abstention ne joue-t-elle pas le même rôle ?
L’abstention n’a aucune signification politique dans le sens qu’elle n’exprime pas une intention précise de l’électeur. Elle peut vouloir dire plusieurs choses en même temps : l’électeur n’a pu faire le déplacement jusqu’au bureau de vote pour une raison ou pour une autre ; il est désintéressé par la chose politique ou il ne veut pas exercer son droit de vote. 

Le vote blanc, lui, signifie une seule chose. L’électeur veut passer un message : « Je veux voter et je fais l’effort de venir prendre mon bulletin. Mais je vous fais savoir que ce que vous, les politiciens, vous m’offrez (candidats, partis, leaders et programmes), me déçoivent. Il faudra trouver autre chose. Je dépose un bulletin blanc en signe de protestation ».

 

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