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Le bilan de l'attaque de Moscou s'alourdit à 115 morts

Le bilan de l'attaque contre une salle de concert de la banlieue de Moscou vendredi, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), s'est encore alourdi à 115 morts, a annoncé samedi le Comité d'enquêtes.

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Dans un communiqué, les enquêteurs ont expliqué avoir trouvé "d'autres corps en déblayant les décombres", portant le bilan "à 115 morts". "Les opérations de recherches se poursuivent", ont-ils précisé.

Le Kremlin a annoncé samedi l'arrestation de 11 personnes, dont "quatre" assaillants, après l'attaque menée dans une salle de concert de la banlieue de Moscou la veille, qui a fait au moins 115 morts et a été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Le directeur des services de sécurité russes (FSB) a "informé" le président Vladimir Poutine de "l'arrestation de 11 personnes, dont quatre terroristes impliqués dans l'attentat", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Ces quatre personnes suspectées d'être les auteurs de l'attaque ont été arrêtées dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine et du Bélarus, a ensuite précisé le Comité d'enquête.

Le FSB a affirmé que les suspects avaient des "contacts appropriés du côté ukrainien" et comptaient fuir dans ce pays.

Les autorités n'ont avancé aucune preuve de ces liens supposés, dont la nature n'a pas été précisée, l'Ukraine ayant de son côté nié toute implication dès vendredi.

Les autorités russes n'ont pas commenté la revendication de l'EI et le président Vladimir Poutine n'est pas apparu en public depuis cette attaque, la plus meurtrière à avoir frappé la Russie depuis le milieu des années 2000.

Le bilan s'est alourdi samedi matin à 93 morts et devrait encore "augmenter", a annoncé le Comité d'enquête russe. Un peu plus tôt, le ministère des Situations d'urgence avait précisé qu'une centaine de personnes restaient hospitalisées.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les causes de ces décès sont des "blessures par balle" et l'inhalation de fumée d'incendie, a indiqué le Comité d'enquête.

Les assaillants auraient utilisé des "armes automatiques" et auraient incendié le bâtiment avec un "liquide inflammable", ont ajouté les enquêteurs.

L'EI, que la Russie combat en Syrie et qui est actif aussi dans le caucase russe, a déjà commis des attentats sur le sol russe depuis la fin des années 2010. Mais le groupe n'avait jamais revendiqué une attaque d'une telle ampleur dans le pays.

Ce groupe a affirmé sur l'un de ses comptes Telegram que ses combattants avaient "attaqué un grand rassemblement (...) dans les environs de la capitale russe Moscou".

L'organisation jihadiste a déclaré que son commando avait ensuite "regagné sa base en toute sécurité".

Cet assaut, dont les médias russes ont commencé à faire état vers 20H15 à Moscou (17H15 GMT), a été mené par plusieurs individus armés au Crocus City Hall, une salle de concert située à Krasnogorsk, à la sortie nord-ouest de la capitale russe.

"Juste avant le début, nous avons tout d'un coup entendu plusieurs rafales de mitraillette et un terrible cri de femme. Puis beaucoup de cris", a raconté à l'AFP Alexeï, un producteur de musique qui se trouvait en loges au moment de l'attaque.

Des journalistes de l'AFP ont vu vendredi soir le bâtiment en proie à un vaste incendie, des volutes de fumée noire s'échappant du toit. Les flammes se sont propagées à près de 13.000 m2 du bâtiment avant que l'incendie ne soit contenu, selon les services de secours.

L'ambassade américaine en Russie avait averti il y a deux semaines ses citoyens qu'elle "suivait de près des informations selon lesquelles des extrémistes ont des plans imminents de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts".

Mardi, Vladimir Poutine avait rejeté ces déclarations "provocatrices". "Tout cela ressemble à du chantage pur et simple et à une volonté d'intimider et déstabiliser notre société", avait-il dit.

"En deuil" 

Malgré la revendication de l'EI, de nombreuses questions restent en suspens.

Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains des suspects sont originaires du Tadjikistan.

Les autorités de ce pays d'Asie Centrale ont affirmé n'avoir "pas reçu de confirmation des autorités russes concernant les fausses informations qui circulent actuellement sur l'implication de citoyens tadjiks".

Le Tadjikistan a été confronté depuis son indépendance de l'Union soviétique en 1991 à une multitude de mouvements armés islamistes. Ces dernières années, des citoyens du pays ont été accusés d'avoir été liés à des attaques jihadistes, notamment en Iran.

Les chaînes Telegram d'actualités Baza et Mash, réputées proches des forces de l'ordre, ont elles publié des vidéos montrant au moins deux hommes armés avançant dans le hall et d'autres sur lesquelles on peut voir des cadavres et des groupes de personnes se précipitant vers la sortie.

Samedi, la police et les forces spéciales étaient encore déployées devant le Crocus City Hall, le haut du bâtiment étant noirci et partiellement détruit par les flammes de la veille, sous un ciel gris.

Des centaines de secouristes déblayaient les débris, le toit s'étant effondré dans l'auditorium.

Dès le matin, de longues files d'attente s'étaient formées devant certains centres de dons du sang à Moscou, d'après des images des médias d'Etat.

Dans certains arrêts de bus de la ville sont également apparus des affiches montrant une bougie et l'inscription: "Nous sommes en deuil 22/03/2024", la date de l'attaque.

La communauté internationale a dénoncé cet assaut, l'UE et l'Espagne se disant "choquées" et la Maison Blanche "aux côtés des victimes".

Le porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères a assuré "condamner dans les termes les plus forts" cet acte.

En Russie, les mesures de sécurité ont été renforcées et plusieurs événements publics ont été annulés.

© Agence France-Presse

 

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