Au seuil de la vieillesse, Christian Serret a été amputé de sa jambe et croule sous les dettes. Les vieux jours de cet ancien coureur cycliste s’annoncent très difficiles. Portrait de ce veuf.
Depuis qu’il a été amputé de sa jambe droite, Christian Serret, 57 ans, se remémore sa jeunesse. Il se rendait au travail à vélo de Port-Louis à Curepipe ! Parfois, il allait encore plus loin, jusqu’à Mahébourg ! Cette même capacité lui permettait de prendre part à des courses cyclistes à Maurice. Une fois, il a parcouru le tour de l’île en seulement cinq heures !
Aujourd’hui, cet homme a perdu une de ses jambes à cause de la gangrène. Il raconte qu’un jour ses pieds ont été ébouillantés par de l’eau chaude qui s’est renversée sur lui par accident. Il a eu des cloques. Et malheureusement, l’état de son pied droit s’est détérioré. Des visites au dispensaire de sa localité n’ayant rien donné, il s’est tourné vers une clinique privée où il a été mis en observation pendant une semaine. Comme il n’allait toujours pas mieux, il s’est rendu dans une autre clinique. La guérison se refusait à lui hélas ! Il s’est rendu à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo.
C’était le point final pour lui en quelque sorte. Les médecins lui ont annoncé qu’ils ne pouvaient rien faire pour sauver sa jambe et qu’il fallait amputer.
Il n’oubliera jamais le jour de cette annonce fatidique. « J’ai pleuré pendant toute la nuit. Moi, le cycliste champion de Port-Louis, qui pouvait pédaler de Port-Louis à Mahébourg, j’allais perdre ma jambe. Je ne savais plus quoi penser, où puiser du réconfort. Ce fut une soirée terrible », raconte-t-il.
J’ai pleuré pendant toute la nuit. Moi, qui pouvait pédaler de Port-Louis à Mahébourg, j’allais perdre ma jambe."
Les belles années d’antan se sont vite envolées pour lui. Le jeune homme fringant, qui s’était marié à 24 ans avec la jolie Marilyn, vit aujourd’hui seul dans sa maison à Le Cornu, à Sainte-Croix. Il est né à Résidences La-Cure. Sa moitié a été emportée par un cancer, il y a sept ans. Il a deux fils qui ont chacun leur famille. Ces derniers rendent visite à leur père de temps en temps, mais ne vivent pas chez lui.
« Quand j’ai besoin de quelque chose, je téléphone à des amis. Sinon, j’appelle mes fils. Si jamais l’un d’eux est dans les parages, je lui demande d’apporter ce qui me manque. » « Toutefois, c’est très gênant. L’idéal pour moi serait d’avoir une bonne prothèse. Mais elle coûte dans les Rs 300 000 », ajoute-t-il.
Christian Serret dit qu’il a des connaissances en France qui l’ont invité pour qu’ils puissent lui offrir la prothèse. Mais ce n’est pas aussi simple pour lui. Il y a des choses qu’il aurait aimé pouvoir régler avant de partir.
Il a des dettes de Rs 350 000."
« J’étais assuré et je pensais être couvert. Mais cette compagnie n’a jamais réglé les frais de la clinique. Elle m’a fait comprendre que j’avais une assurance-vie et pas une assurance-maladie. J’ai réglé les frais de la clinique moi-même. J’ai dû emprunter à des amis et à des proches. C’est très embarrassant pour moi. Mon assureur me dit d’attendre. J’ai été amputé depuis février 2021. Depuis une année j’attends. »
Il relate que son épouse avait connu le même problème avec son assureur. Somme toute, Christian Serret est un homme fragilisé sur tous les plans. Il a une jambe en moins, il est veuf, il est seul, il croule sous des dettes d’environ Rs 350 000.
L’ironie c’est qu’il n’a jamais été malade avant d’avoir ce problème avec son pied. Jusque-là, il avait une parfaite santé.
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