Le juge Benjamin Marie-Joseph : «Des peines exemplaires pour dissuader les meurtriers»

Jean Alex Ravina, Vinay Sohun et Ziaoudeen Noorah Jean Alex Ravina, Vinay Sohun et Ziaoudeen Noorah

Le juge Benjamin Marie-Joseph, siégeant en cour d’assises, s’est penché, le mardi 8 mai, sur trois meurtres commis sur des femmes. Il a rappelé que la Cour d’assises traitait ces cas avec sévérité afin de réduire la prévalence de ce genre de crime en imposant des peines exemplaires. Ainsi, l’ancien policier Ziaoudeen Noorah a écopé de 25 ans de prison pour avoir brûlé sa mère en 2011. Le Rodriguais Jean Alex Ravina a pris 28 ans de prison pour avoir tué sa concubine, Anne Marie Lasalette Casimir, en décembre 2014. Vinay Sohun sera, lui, fixé sur son sort le 29 mai. Il a plaidé coupable du meurtre de sa femme Jayshree en février 2014.

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Vingt-cinq ans de prison pour avoir brûlé sa mère

Ziaoudeen Noorah n’est pas à ses premiers démêlés avec la justice.

Le couperet est tombé en Cour d’assises. L’ex-policier Ziaoudeen Noorah a été condamné, le mardi 8 mai, à 25 ans de prison. Âgé de 42 ans, il a été jugé coupable d’avoir tué sa mère Bibi Rashida Noorah, 72 ans, le 26 septembre 2011 à Riverside, Phœnix.

Le verdict a été prononcé par le juge Benjamin Marie-Joseph. Ziaoudeen Noorah avait plaidé coupable.  Dans son verdict, le juge a souligné « l’ingéniosité de l’accusé dans une tentative pour ne pas se faire prendre ». Il avait utilisé un morceau de spirale anti-moustiques qu’il avait placé de manière à ce qu’il tombe sur le tracé de pétrole qu’il avait aspergé pour incendier la pièce où dormait sa mère. Il avait ensuite regagné sa chambre.

Ziaoudeen Noorah n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. Il avait écopé de huit mois de prison en cour intermédiaire, le 13 mars 2018, pour escroquerie. Il a également été condamné pour violation des conditions liées à sa remise en liberté et pour usage de faux.

Il fait aussi l’objet d’une enquête pour avoir lancé un cocktail Molotov sur un bâtiment de la Cour suprême en 2017. Le juge Benjamin Marie-Joseph a souligné que « the court has time and again stressed the need to view offences of this nature with serious concern in view of the fact that they involve the taking of the life of a person and the need to curb their prevalence by exemplary sentences ».

Il écope de vingt-huit ans pour le meurtre de sa concubine

Jean Alex Ravina soupçonnait sa concubine d’infidélité.

Jean Alex Ravina, habitant de Montagne Goyaves, Rodrigues, a écopé de 28 ans de prison en Cour d’assises. Le jugement a été prononcé le mardi 8 mai, par le juge Benjamin Marie-Joseph.

Jean Alex Ravina a été jugé coupable du meurtre de sa concubine Anne Marie Lasalette Casimir, âgée de 23 ans, le 30 août 2014. Ce Rodriguais de 43 ans soupçonnait sa concubine d’infidélité. Les rumeurs se répandant de plus en plus dans le village, cet éleveur a décidé d’en avoir le cœur net.

Le jour de ses 39 ans, le 30 août 2014, Jean Alex Ravina devait partir à la recherche de sa concubine dans la région de Gros-Roches. Il dissimulait un couteau de cuisine sous ses vêtements. Il avait l’intention de surprendre sa concubine dans les bras de son amant. Il avait déjà bu deux bouteilles de Guinness. Sa première ronde s’est révélée infructueuse. Il a fait alors escale à une boutique du coin et a bu deux autres Guinness.

Jean Alex Ravina dit avoir surpris sa concubine et son amant vers 22 heures. Celui-ci a pris aussitôt la fuite en le voyant, mais la jeune femme était très remontée contre lui. Ils en sont venus aux mains. Jean Alex Ravina a riposté en plantant le couteau de cuisine dans le dos de la victime, mère de son fils de huit ans, avant de lui fracasser la tête avec une pierre.

Dans son verdict, le juge Benjamin Marie-Joseph, a soutenu que le crime commis par l’accusé est l’un des plus graves et il est sanctionné par une peine maximale de 45 ans de prison. Toutefois, tenant compte du fait qu’il a plaidé coupable et qu’il a coopéré avec la police lors de l’enquête, la cour a opté pour une peine de 28 ans de prison.

Meurtre de sa femme - Vinay Sohun : «Monn santi mo leker fer mal»

Vinay Sohun demande à ses enfants
de l’excuser.

«Mo demann mo bann zanfan ekskiz. Mo demann lakour enn ti santans pou kapav fer lavenir mo de zanfan ». C’est en ces termes que Vinay Sohun, laboureur de Petite-Rivière, s’est adressé au juge Benjamin Marie-Joseph. Le mardi 8 mai, en cour d’assises, il a plaidé coupable du meurtre de sa femme Jayshree, le 9 février 2014.

Vinay Sohun est poursuivi sous une accusation de meurtre sans préméditation. Le crime a été commis le 9 février 2014 à Mon-Desert Mon-Trésor. Père de deux enfants, âgés de 7 et 12 ans respectivement, Vinay Sohun est revenu sur les événements qui l’ont conduit à commettre l’irréparable. Il sera fixé sur son sort le 29 mai. Il a plaidé coupable et est défendu par Me José Moirt.

D’emblée, il a déclaré à la barre des témoins que sa femme l’a trompé. Il a tenté de la persuader de rompre avec son amant, en vain. Il a dû quitter le toit conjugal car il avait du mal à joindre les deux bouts. Il est allé travailler avec son frère.

Le jour fatidique, il a eu une discussion avec la victime. Selon le prévenu, sa femme lui a lancé: « Pa bizin to vey mwa, mo ena mo plas pou mo al dormi avek li (l’amant, NdlR) ». Sa femme a ajouté que son époux ne pourra rien changer à ce sujet. « Mo trouv nwar enn kou, mo enkoler, mo pa ti le mo fam al avek enn lot », a soutenu Vinay Sohun. Il s’est saisi d’un couteau dans la maison et a assené plusieurs coups à sa femme avant de fuir.

Cinq témoins ont été entendus mardi. Parmi eux, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste en chef de la police. Il a soutenu que la victime portait quatre blessures profondes par arme blanche, la cause du décès étant un « choc dû à des coups de couteau à la poitrine et l’abdomen ».

La poursuite représentée par Me Dushuina Pyndiah Moorghen a, dans son réquisitoire, invité la cour à passer une sentence appropriée vu la prévalence de ce genre de crime. Me José Moirt a demandé à la cour de tenir compte de l’état de pauvreté de son client et du fait qu’il soit le soutien principal de sa famille.

 

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