D’un côté, le Premier ministre a plaidé pour le patriotisme et a fait des annonces, dont l’augmentation de la pension de vieillesse. Pour leur part, les leaders de l’opposition ont mis en avant des problèmes de société, comme l’exode. Deux observateurs analysent ces discours.
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Deux discours. L’un teinté d’optimisme et l’autre de pessimisme. Dans son message à la nation pour la fête nationale, Pravind Jugnauth a évoqué le patriotisme et a annoncé la hausse de la pension de vieillesse, entre autres. Le leader des rouges, Navin Ramgoolam, pour sa part, indique que « tout est en ruine ». Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a évoqué l’exode qui, selon lui, est préoccupant.
Pour l’observateur, Dharam Gokhool, il était évident que le Premier ministre allait vanter son bilan en termes de réalisations. Le Premier ministre a aussi expliqué que le gouvernement aide la population sur le plan économique.
« Ces deux points sont essentiels pour soulager la population. Mais le Premier ministre semble éviter d’autres problèmes auxquels la population est confrontée. J’ai lu son message dans une école. Il a parlé du sens du patriotisme et de l’adoption des compétences numériques. Ces thèmes sont généralement abordés quand tout va bien et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, quand tout est sous contrôle », explique ce dernier.
Cependant, pour Dharam Gokhool, une analyse de la situation dans le pays révèle qu’il y a des problèmes qui méritent d’être résolus. « Par exemple, il est vrai que sur le plan économique, le gouvernement fait des efforts, mais Navin Ramgoolam a mentionné l’endettement, le manque de développement de nouveaux piliers économiques et les jeunes qui quittent le pays. Il n’y a pas les compétences nécessaires dont le pays a besoin pour soutenir son développement », note l’observateur.
Il met en avant qu’il y a un problème qui ravage la société : la drogue. « L’opposition met l’accent sur les dysfonctionnements de la société et les défis, comme les prix qui doublent et parfois triplent pour les consommateurs. »
Dharam Gokhool poursuit que les discours sont bien contrastés. « D’un côté, le bilan du Premier ministre montre que tout va bien, ce qui donne confiance. De l’autre côté, il y a des problèmes de fond comme le népotisme dans les promotions, ce qui crée de la frustration. Les critères de séniorité doivent être pris en considération, mais on ne peut éviter les compétences. Au sein de la police, par exemple, les agents âgés sont favorisés au détriment des jeunes. »
Toutefois, Dharam Gokhool estime qu’il est trop tôt pour dire quoi que ce soit. Selon lui, ce sont les propositions mises en avant lors d’une campagne électorale qui seront déterminantes en fin de compte.
Pour sa part, l’observateur Yvan Martial parle d’une comédie dramatique. « Dans cette comédie dramatique, chacun joue un rôle. Pravind Jugnauth qui voit le bon côté des choses tandis que Navin Ramgoolam lui voit le mauvais côté. Chaque Mauricien doit se poser des questions importantes : est-ce que le pays va dans la bonne direction ? Est-ce que nous sommes plus heureux, plus épanouis ? », indique Yvan Martial. Pour lui, ce sont des questions personnelles auxquelles chaque Mauricien doit répondre.
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