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Les formulaires épuisés : les sinistrés de Pamplemousses n’ont pas droit aux allocations

sinistrés de Pamplemousses Les sinistrées de Cité EDC Pamplemousses ne savent plus à quel saint se vouer.

Elles sont furieuses. Plusieurs familles de Cité EDC, Pamplemousses, victimes des inondations du 24 janvier, fustigent le retard des autorités à leur régler les allocations auxquelles elles ont droit sous le Social Relief Fund.

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«On nous traite comme des chiens. Nous sommes contraints de faire le va-et-vient entre nos maisons et le poste de police de Pamplemousses. Tout cela pour avoir un document qui nous permet d’avoir une allocation pour tous nos effets détériorés après les inondations qui ont affecté le pays », peste Olga Li Kamloong, âgée de 68 ans. « Dans la kase, moutouk pe sorti partou », lâche-t-elle.

La vieille dame explique que son époux et elle habitent avec leurs petits-enfants. « L’un d’eux est âgé de 10 ans et il ne peut cacher son angoisse face à cette situation difficile. »

Olga soutient que les officiers du ministère de la Sécurité sociale auraient dû montrer une attention particulière pour les personnes âgées : « Toutes ces mères de famille doivent faire une longue queue devant le poste de police de Pamplemousses pour remplir le formulaire exigé pour bénéficier d’une aide. Le formulaire rempli, il faut encore attendre que les agents de l’ordre fassent un constat des lieux pour s’assurer que les maisons ont vraiment été inondées. Cette attente nous est insupportable. »

Nettoyage impossible

La vieille dame précise les inconvénients supplémentaires que cause ce délai. « Déjà, nous vivons dans une situation de détresse. Aussi longtemps que la police n’aura pas établi et vérifié que nous avons vraiment été victimes de ces inondations, nous ne pourrons nettoyer nos cases et ni bénéficier de cette allocation de subsistance (‘cash ration’) », peste-t-elle. 

Et Olga de nous confier : « Au lieu de nous faire poireauter indéfiniment devant le poste, pourquoi ces policiers et ces officiers de la Sécurité sociale ne viennent-ils pas vérifier la situation de ces familles démunies, une par une. Comme dans le cadre des élections : faites du porte-à-porte », dit-elle ironiquement.

« Tous nos effets personnels ont été abîmés par les grosses averses. L’ennui, c’est que la police n’a toujours pas vérifié les conditions déplorables dans lesquelles se trouve notre maison », relate encore Georgette, une mère de quatre enfants. Elle souligne que son logement de Cité EDC a subi beaucoup de dégâts, mais que jusqu’à présent, elle n’a reçu aucune allocation pour les 24 et 25 janvier, alors que le cyclone Berguitta passait sur Maurice. « La polis pe pouss nou divan stasion kouma bebett. Pe dir pena oken form aster, ale pa pu paye enkor, nou pe gagn enn tretman inimin », fustige-t-elle.

Georgette affirme qu’elles sont plus d’une centaine de familles qui se retrouvent dans cette situation de désespoir. « Seront-elles payées pour les dégâts subis lors des inondations des 24 et 25 janvier ? Nombre d’entre elles craignent que le paiement de ces allocations soit terminé avant que nous ayons eu le temps de nous faire enregistrés. Nous sommes des gens démunis. Nous supplions ministres et autorités à voir dans quel état sont nos maisons », dit-elle.

Interrogée par notre rédaction sur ce formulaire, la police de Pamplemousses nous informe qu’elle est en rupture de stock. « C’est la Sécurité sociale qui doit nous remettre ce formulaire pour que les policiers puissent effectuer leur tâche. Sans formulaire, impossible d’enregistrer les sinistrés présumés et de d’aller vérifier. Rassurez-vous, la Sécurité sociale a demandé à l’Imprimerie du gouvernement d’imprimer de nouveaux formulaires. »

 

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