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Les malheurs de Mohammad et de Halima Bibi : une pension d’invalidité pour faire vivre toute une famille

Halima Bibi fait un appel aux autorités.

Le pouvoir d’achat des Mauriciens s’effondre. La crise économique n’épargne personne et Mohammad H. peut en témoigner. Il a tout perdu, sa santé, son travail et sa dignité en tant que père de famille. Cet homme de 54 ans fait vivre les siens avec sa pension uniquement, une mission difficile, voire impossible.

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Mohammad H., 54 ans, un habitant d’un faubourg de Port-Louis, est subitement tombé malade. Son employeur lui a demandé d’arrêter de travailler alors qu’il comptait 12 ans de service au sein d’une compagnie de renom. Aujourd’hui, il doit nourrir sa femme âgée de 48 ans et ses deux enfants avec sa pension d’invalidité, c’est-à-dire, Rs 9 000 par mois. 

Il était d’autant plus accablé qu’il avait à rembourser un prêt bancaire de Rs 200 000 contracté pour construire sa maison. Il a été capable de régler toutes ses mensualités jusqu’à ce que, contre toute attente, il tombe soudainement malade et cesse de travailler. C’était en novembre 2015 et il lui restait Rs 76 148 à verser à la banque. Heureusement pour lui, une personne s’est acquittée de la totalité de sa dette avec la banque. « Cependant, nous devons rembourser la personne qui nous a aidés », explique Halima Bibi, l’épouse de Mohammad. Il s’est débrouillé au début pour rendre Rs 5 000 mensuellement, mais depuis ces trois derniers mois, il est dans l’incapacité de le faire. 

 « Nous ne savons plus comment faire. Je ne travaille pas. Notre dernier fils vit avec nous. Il  a 20 ans et cherche du travail. Sa petite sœur a 9 ans. La vie est devenue très difficile pour nous », avoue Halima Bibi.
Comme si les malheurs ne suffisaient pas pour cette modeste famille, Halima Bibi souffre de ses genoux. Elle se déplace depuis quelque temps qu’à l’aide d’un déambulateur après avoir subi une intervention chirurgicale aux deux genoux en 2020 et en février dernier respectivement. 

Des fils solidaires

Entre problèmes financiers et de santé, la pauvre femme ne sait plus où donner de la tête. Au milieu de ses malheurs, elle a trouvé une lueur d’espoir en l’attitude de ses trois fils. « Dieu merci, j’ai de bons enfants.

Malgré le fait qu’ils ont grandi dans un environnement difficile, ils sont restés dans le droit chemin.  Mes deux premiers fils, qui sont mariés, travaillent dans une quincaillerie et  même s’ils ont chacun leur propre famille, ils n’ont pas oublié leurs parents. Ils nous soutiennent financièrement avec ce qu’ils gagnent. Que Dieu leur bénisse ! Mon dernier fils est très attaché à nous. Comme vous pouvez le constater vous-même, il nous accompagne à chacun de nos déplacements », ajoute-t-elle.

D’ailleurs, quand elle parle de son dernier garçon, on sent qu’elle est très fière de lui. Il a décroché 5 credits en anglais, français, mathématiques, littérature française et comptabilité et une distinction en « computer studies ». Malheureusement, il a été forcé d’abandonner ses études. Au cours de ces derniers trois ans, il a postulé pour trouver un travail, mais ses demandes n’ont pas abouti jusqu’ici. En septembre 2021, il a pris part à un concours international organisé en Inde, connu sous le nom de « Bareillevi Shareef ». Il a obtenu le premier prix – une médaille d’or – dans la catégorie de « recited naat ».

Des moments de bonheur pour cette famille qui peine à joindre les deux bouts. De quoi l'avenir sera fait ? Après tout, la pension de Mohammad ne sera pas éternelle… La famille garde espoir que le dernier fils trouve enfin du travail. Si on se fie à ce qu’on voit quand on le regarde droit dans les yeux, on comprend qu’il restera un bon fils pour ses parents et un bon frère pour sa petite sœur.

 

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