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Les rêves inachevés d'Ovilain Carpen, 14 ans - Ary, le père : «Li ti enn sirdoue a tou le nivo»

L’adolescent voulait ramener l’or pour sa première participation dans un tournoi de karaté.

Il a rendu l’âme le dimanche 3 mars, lors de sa première participation à une compétition de Kyokushinkai, au centre national de judo à Beau-Bassin. Ovilain Carpen, 14 ans, était un jeune promis à un brillant avenir. Mais le destin en a voulu autrement. Les Carpen, habitant Stanley, Rose-Hill, fervents croyants, affirment accepter le sort de la vie. « C’est la volonté divine. ‘Bondie inn avoy li pou 14 zan dan nou lakaz’ », lâche le père Ary. Les parents avaient déjà tout planifié pour assurer un bel avenir pour Ovilain. « Nou ti fini met li dan enn lasirans edikasion ek so mama ti fini reflesi bann moiyen pou ki Ovilain resi », confie Ary.

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Dimanche 3 mars, Ary a assisté à la compétition de combat dans laquelle participait son fils Ovilain. « Apre konba, li finn efondre », confie Ary. L’enfant a reçu les premiers soins sur les lieux et il y a eu une tentative de réanimation. La police a conduit Ovilain à l’hôpital où son décès a été constaté. L’autopsie a conclu à un œdème pulmonaire. Peu avant le drame, ce jour-là, en quittant la maison en route pour la compétition de judo, Ovilain était en pleine forme. 

« Mo pou amenn enn meday lor »

Ovilain est décrit par son père comme étant un enfant surdoué dans tous les domaines. Dès l’âge de cinq ans, il a maîtrisé la natation, sport qu’il a pratiqué à la piscine Serge Alfred. Dimanche 3 mars, en quittant la maison pour la compétition, Ovilain avait laissé entendre à son père : « Mo pou amenn enn meday lor ». Ovilain, calé dans les études, s’était distingué parmi les dix meilleurs candidats à l’examen du PSAC dans la langue Tamil. Il était aussi un artiste peintre dans l’âme. Les Carpen voyait en lui un enfant qui avait une panoplie de possibilités pour son avenir professionnel. « Me li ti touzour kontan pou vinn footbaler, defanser pou lekip Liverpool ». D’ailleurs, il avait passé les sélections dans l’académie de Liverpool Football Club à Maurice, mais n’avait pas été retenu. « Li ti dir li kone li enn bon zouer ek li ti konfian li ti pou resi divan », relate le père. 

Discipline d’alimentation et de vie 

Du haut de ses 14 ans, Ovilain, issu d’une famille végane, ne consommait pas de lait. Toutefois, il suivait une alimentation équilibrée. Le père raconte qu’il consommait des produits comme les amandes, les graines de Chia, le lait de coco, le lait de soja et les céréales. « Li ranplas so proteinn vi ki li pa bwar dile vas ». 

Il était membre du St-Patrick Football Club et de l’école de scoutisme de ce quartier. Ary raconte que son défunt fils avait appris à cuisiner sur YouTube. « Il se débrouillait très bien, et avait soif d’apprendre. ‘Li ti konn met so gaz, li konn mekanik pou ranz loto tou », raconte Ary. Pour ce père, Ovilain était un enfant béni, doté d’une intelligence d’un adulte.

Adepte du yoga et de la méditation depuis son jeune âge, Ovilain trouvait du temps pour ses diverses activités, sans pour autant négliger ses études secondaires. « Li ti fer yoga ek meditasion depi tipi ».

Physiquement, c’était un garçon fort, ajoute le père. Le jeune ado avait l’habitude d’enchaîner les heures sur le terrain de foot. « Li zoue football trwa zer tan san problem », partage Ary. Hors du terrain, Ovilain avait aussi une passion pour la musique carnatique. Il jouait au « Mridamgam », un instrument de musique carnatique, similaire à un tambour à deux faces.

Le frère benjamin d’Ovilain suit les pas de ce dernier, confie Ary. Plus d’une semaine après la disparition subite d’Ovilain, celui-ci va reprendre le chemin de l’école la semaine prochaine. Élève en Grade 5, il accepte graduellement le sort du destin.

« Kan ou anvi fer enn zafer fer li deswit… »

Au Défi Plus, Ary le père dit vivre désormais avec le motto : « Kan ou anvi fer enn zafer, fer li deswit. Pa dir demin ou taler… ». Il poursuit en soutenant que nul ne sait ce qui se passera dans les heures suivantes. Peu importe les difficultés de la vie, ce père de famille, professionnel dans le domaine médical, affirme qu’il faut faire de son mieux pour réaliser ses rêves le plus vite possible. « Al fer kitsoz-la, mem si ena obstakl ki bizin sirmonte », lance Ary.
 

 

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