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L’histoire de Maurice fait peau neuve

L’histoire de Maurice
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Le Premier ministre Pravind Jugnauth ne rate jamais une occasion pour faire ressortir que Maurice s’est transformé en un vaste chantier. Le patrimoine historique n’échappe pas à la règle. Le théâtre de Port-Louis, le Plaza, à Rose-Hill, le Château de Mon-Plaisir au Jardin botanique de Pamplemousses et le musée d’histoire naturelle sont en rénovation. Certains entameront la deuxième phase de rénovation et d’autres rouvriront bientôt leurs portes.

Musée d’histoire naturelle: Réouverture en août

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Le musée d’histoire naturelle abrité par le Mauritius Institute Building.

Le musée d’histoire naturelle est le plus ancien à Maurice. Il est abrité par le Mauritius Institute Building, dont la construction a eu lieu entre 1880 et 1884. En 1885, la collection du musée Desjardins a été transférée dans le bâtiment. Depuis, cette collection demeure la base des objets exposés au musée d’histoire naturelle. En 2000, il a été décrété musée national.

Le musée a fermé ses portes pour des travaux de rénovation le 31 janvier 2017. Kaviraj Sukon, président du conseil d’administration du Mauritius Museums Council (MMC), indique que la réouverture est prévue en août. « Le musée ne résiste pas à l’usure du temps. L’équipe a observé au musée d’histoire naturelle des changements au niveau de la toiture, des fissures ou encore la peinture qui s’est écaillée », dit-il. Il indique que les galeries seront également réaménagées et des nouveautés seront introduites.

Kaviraj Sukon ajoute qu’il y a trois galeries au rez-de-chaussée. Décrété musée national en 2000, le musée d’histoire naturelle possède plus de 35 000 spécimens d’histoire naturelle et de géologie, dont 3 000 échantillons représentatifs sont exposés dans les trois galeries.

Dans la galerie des faunes, plus de 150 spécimens naturels sont exposés. Elle est principalement constituée d’oiseaux. Une section de la galerie illustre la bio diversité de l’île Ronde à travers sa réserve naturelle. Une douzaine de reptiles de Maurice et des îlots environnants sont aussi exposés.

La galerie marine offre la possibilité au public de mieux connaître la vie marine. Plus d’une centaine d’espèces de poissons des eaux mauriciennes sont montrées, notamment des poissons d’eau douce. Des mollusques, des coquillages, quelques spécimens d’oursins très rares sont exposés.

La troisième galerie est centrée sur la géologie présentant des roches, des minéraux et un modèle de volcan en coupe, la météorologie portant sur les cyclones, les variétés locales de bois, de fruits et de fleurs, ainsi que les coraux, les tortues géantes, les insectes, des papillons locaux et exotiques. Il y a aussi une carte indiquant les réserves naturelles dans l’île.

Une des galeries abrite le squelette du célèbre dodo, disparu dans les années 1690. Il est unique, car tous les os proviennent d’un même oiseau. Ils furent découverts par un coiffeur, E. Thiroux, au pied de la montagne du Pouce en 1900. « Récemment, un squelette de dodo a été vendu à Londres, en Angleterre. Ce squelette est constitué des ossements provenant de plusieurs dodos. Selon nos renseignements, ces ossements ont quitté Maurice depuis plusieurs années. Mais le squelette exposé au musée d’histoire naturelle est unique », fait ressortir notre interlocuteur. Il y a également le squelette d’un Solitaire.


Théâtre de Port-Louis : la première phase achevée d’ici le 20 juillet

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Le théâtre de Port-Louis après la première phase de rénovation.

« La première phase des travaux de rénovation du théâtre de Port-Louis sera achevée au plus tard le 20 juillet. Elle a coûté Rs 82 millions », annonce Mahfooz Cadersaib, le nouveau lord-maire.

Bhooshan Ramloll, directeur de RBRB Construction Ltd, précise que « les travaux de rénovation associés à la première phase se sont en effet terminés le 10 juin. Mais il y a quelques retouches et ajustements à faire ici et là ».

Le 10 juin marquait également la présentation du Budget 2019-2020 par le Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth. Dans la soirée, le Grand argentier a alloué une enveloppe de Rs 30 millions pour entamer la deuxième phase. Mahfooz Cadersaib souligne que cette deuxième phase coûtera Rs 250 millions. « Nous allons bientôt lancer les appels d’offres et les procédures pour recueillir plus de fonds. Les travaux de la deuxième phase démarreront ensuite », dit-il.

Le lord-maire en a d’ailleurs fait sa priorité. Il confie qu’il a eu l’occasion d’assister à divers événements, notamment des cérémonies de mariage, des concerts et des représentations au théâtre de Port-Louis dans le passé. La dernière fois remonte en 2006 lors du concert du chanteur indien de ghazal Pankaj Udhas. « Le théâtre de Port-Louis est un bijou que nous devons préserver. Ce patrimoine a été témoin de beaucoup d’activités culturelles à Maurice. Nous devons lui redonner son lustre », estime-t-il.

La première phase consistait en la réparation de la toiture et l’étanchéité, le crépissage de la façade extérieure à la chaux, et la rénovation de la structure interne en bois. La deuxième phase se concentrera sur la restauration à l’intérieur du théâtre, notamment la scène.

Le théâtre de Port-Louis est le plus ancien de l’hémisphère sud. Il a été inauguré en 1822. Il était fermé de 2008 à 2018.

Le lord-maire indique qu’actuellement, d’autres travaux de restauration sont menés au cimetière de l’Ouest, à Les Salines. Des travaux seront également entrepris pour la fondation Malcolm de Chazal, à la rue du Vieux-Conseil.


Plaza : la troisième phase prévue pour fin 2019

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Rs 310 millions auraient été allouées à la phase trois : le théâtre.

Ils ont bataillé ferme pour redonner ses lettres de noblesse à ce qui était un espace festif et un lieu de rencontres pour de nombreux habitants de Beau-Bassin/Rose-Hill et des alentours. Après les deux premières phases de rénovation, la dernière et tant attendue troisième phase de rénovation, soit le théâtre, est en projet.

« Cela fait dix-huit ans que le Plaza attend une rénovation. La première phase, soit la rénovation de la toiture, a pris sept ans, entre 2008 et 2015 », confie Ken Fong Suk Hoon, le maire des villes sœurs. La phase deux a été complétée en un an, soit en janvier 2017. Cette deuxième phase, qui comprend la salle des fêtes et le bloc administratif, a coûté plus de Rs 104 millions, selon le rapport 2016-2017 de la mairie.

La salle des fêtes accueille, depuis sa réouverture, des fonctions officielles, mariages, réceptions et bals pratiquement chaque semaine. « Cette salle revit, comme à ses premiers jours. »

« Le gouvernement a alloué un budget de Rs 310 millions à la phase trois. Le dossier est à l’étude devant le Central Procurement Board et si tout se passe bien, les travaux démarreront avant la fin de l’année », explique le maire de Beau-Bassin/Rose-Hill. « D’après le cahier des charges du consultant, nous allons apporter une touche de modernité au théâtre, tout en gardant son cachet antique et authentique », fait-il ressortir.

Lieu emblématique, le Plaza de Rose-Hill était considéré à l’époque comme un hôtel de ville, un théâtre, un cinéma, une salle des mariages et un très bon espace de loisirs, en particulier dans la zone verte en face du théâtre.

Il a été construit en 1927, à la suite d’une pétition des habitants demandant la construction d’un théâtre pour y jouer des opéras.

Un concours national a conduit au choix de la structure actuelle, à savoir trois corps entourés d’escaliers en pierre. Liés, mais indépendants les uns des autres, avec un couloir pour les bureaux municipaux, un autre formant une vaste salle pour des bals et banquets, et le principal organe central de l’auditorium de théâtre.

Un projet ambitieux, pouvant accueillir, à l’époque, 1 500 spectateurs avec ses 54 salles. L’inauguration eut lieu le 27 mai 1933. Et avant que les troupes de théâtre ne commencent à utiliser régulièrement la scène, son fonctionnement fut confié à une société de cinéma, qui l’utilisait sous le nom de Plaza pour y projeter des longs-métrages.


Château Mon-Plaisir : un lieu riche d’histoire

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Le château Mon-Plaisir a rouvert ses portes en octobre 2017.

Fermé au public en juillet 2016, il a rouvert ses portes en octobre 2017. Situé dans le Jardin botanique de Pamplemousses, le château Mon-Plaisir a connu une impressionnante rénovation et reprend vie petit à petit.

Ce lieu gorgé d’histoire a été inscrit au patrimoine historique de l’île en 1951. Les travaux sont gérés par le SSR Botanical Garden Trust. Le château Mon-Plaisir a été construit en 1823 par le général Darling, afin d’y loger le surintendant du jardin. Adrien d’Epinay en fit l’acquisition en 1836.

Le bâtiment a servi également de lieu d’isolation pendant les épidémies de choléra en 1889. Il semblerait que ce bâtiment ait été construit au même endroit que la demeure que le gouverneur Labourdonnais avait fait construire en 1735 et appelé Mon-Plaisir. Après le départ de Labourdonnais, le bâtiment servit de maison secondaire aux différents gouverneurs de l’île, jusqu’à ce que Pierre Poivre en devienne propriétaire et commence à développer le Jardin des Pamplemousses, en 1767.

État lamentable

« Ce château, classé monument historique, était dans un état lamentable et presque à l’abandon, quand le nouveau conseil d’administration a pris ses fonctions, il y a un peu plus de quatre ans. Le château était envahi par des rats, des pigeons, et des termites et autres insectes. Il fallait intervenir pour empêcher sa dégradation totale », confie le Dr Seelavarn Ganeshan, chairman du SSR Botanical Garden Trust.

Après les procédures administratives pour lancer les appels d’offres, le contrat a été alloué à la firme Laxmanbhai, qui a travaillé sous la supervision d’une équipe du ministère des Infrastructures publiques. La première partie de la rénovation, au coût de Rs 25 millions, a pris fin en octobre 2017.

Deuxième phase : rendre au château son authenticité

La phase deux consistera à aménager le château. « Il nous faut rendre au château sa richesse, sa valeur historique et culturelle. Pour cela, nous allons faire appel à des experts en architecture ancienne, afin qu’on lui rende son authenticité. Nous allons rendre ce château opérationnel. Nous avons déjà plusieurs idées sur son utilisation éventuelle et nous sommes ouverts à toute proposition », explique le chairman.

Parmi les projets pour le château : en faire un haut lieu d’échanges scientifique et culturel, un centre de pédagogie et un observatoire botanique de l’océan Indien. « Nous pensons pouvoir accueillir des conférences internationales consacrées à l’écologie, la botanique, l’histoire, la culture, les arts, aussi bien que des tournages cinématographiques. »

Source et photos : Vintage Mauritius

 

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