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L’Icac au cœur des débats

De gauche à droite - Kaushik Goburdhun, Maneesh Gobin, Veda Baloomoody
Chaque samedi, l’équipe de l’émission « Au cœur de l’info » décortique l’actualité de la semaine. Les divers invités apportent, au micro de Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, un nouvel éclairage aux débats en cours. Nous en reproduisons les extraits saillants. La Commission anticorruption (Icac) a dominé les débats, samedi matin, avec trois intervenants. D’abord, Kaushik Goburdhun, le directeur général par intérim de l’organisme, a précisé que la police n’a jamais été saisie du dossier Sun Tan et qu’il n’a donc « pas eu à aller le récupérer » après sa nomination. Il a aussi indiqué avoir un « lien de parenté éloigné » avec Roshi Bhadain, mais précise que cela n’est pas un motif pour « mettre en doute mon intégrité et mon indépendance ». Pour ce qui est de l’indépendance de l’Icac, il souligne que chaque dossier atterrit sur la table du Directeur des poursuites publiques. « Mais le gardien final de l’indépendance de toute enquête, c’est le judiciaire. Une enquête mal ficelée nous attirera des critiques et aura un impact sur notre indépendance », a-t-il déclaré. Kaushik Goburdhun affirme également que sa suppléance au poste de directeur général de l’Icac ne durera que neuf mois au maximum. [blockquote]« Après quoi, je reprendrai mon poste de Chief Legal Advisor », a-t-il fait ressortir.[/blockquote]

Toujours opérationnelle

Maneesh Gobin, président du comité parlementaire de l’Icac, est également intervenu. Il a d’abord expliqué que l’instance qu’il préside est toujours opérationnelle. « Nous sommes six membres actuellement à siéger au sein de ce comité, alors que le quorum requis est de cinq. Malgré l’absence de Shakeel Mohamed du pays, nous nous sommes réunis mardi dernier et tout s’est bien passé », a-t-il expliqué. Le député du no 13 indique qu’il ne comprend toujours pas la démission des parlementaires MMM du comité, suite à la nomination de Kaushik Goburdhun. Il leur reproche cependant de « fausser le jeu démocratique ». Maneesh Gobin dit « ne pas croire que le mode de nomination puisse avoir une influence sur l’indépendance » d’une personne… Concernant le fait que c’est le Premier ministre qui nomme le directeur général de l’Icac, il précise que Kaushik Goburdhun ne fait qu’assurer l’intérim à ce poste et que cette suppléance, sous la Prevention of Corruption Act, ne peut dépasser neuf mois.

Renforcer les institutions

Doit-on envisager une dissolution de l’Icac, avec la création prochaine d’une Financial Crime Commission ? Maneesh Gobin insiste que cette nouvelle commission « n’agira que comme un apex body ». « À travers les années, plusieurs institutions ont été créées pour combattre les délits financiers, mais il existe un problème de coordination entre elles. Elles ne peuvent partager des informations parce que le cadre légal ne le permet pas. La Financial Crime Commission agira comme agence de liaison. On ne parle pas de démanteler des institutions, mais au contraire de les renforcer. Par exemple, pourquoi l’Icac ne tiendrait-elle pas des audiences publiques, comme c’est le cas en Australie ? Elle pourrait le faire à mon avis », souligne-t-il. Le député MMM Veda Baloomoody était le dernier intervenant. Il a souligné que l’Alliance Lepep « avait promis dans son manifeste électoral de rendre son indépendance » à l’Icac. « Mais le nouveau gouvernement a suivi la même voie que le précédent. Il a nommé un directeur général sans réellement consulter le leader de l’opposition. C’est de nouveau de l’ingérence politique », a-t-il souligné. Pour lui, Kaushik Goburdhun n’aurait pas dû assurer la suppléance au poste de directeur général. « D’abord, il n’est pas le plus ancien. De plus, le public a le droit de savoir quelles procédures ont été suivies pour cette nomination. Plus grave encore, Shakeel Mohamed a des renseignements selon lesquelles quelqu’un d’autre allait être nommé », a-t-il souligné. Pour Veda Baloomoody, comme l’Icac « n’existe plus », le comité parlementaire non plus « n’a plus de raisons d’exister ». D’où la décision des trois représentants du MMM de démissionner.

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