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L'inquiétude toujours vive à Gaza malgré les espoirs de trêve

L'inquiétude reste vive mercredi pour plus de 2 millions de Palestiniens de la bande de Gaza, malgré les espoirs d'une trêve entre Israël et Hamas que tentent d'arracher les Etats-Unis et le Qatar.

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Le territoire palestinien dévasté est plongé dans une crise humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine.

Les Etats-Unis et le Qatar, engagés avec l'Egypte dans une médiation entre Israël et le Hamas, espèrent obtenir une trêve avant le début du ramadan, qui commence autour du 10 ou du 11 mars, permettant la libération d'une partie des 130 otages détenus dans le territoire.

Les discussions portent sur une trêve de six semaines, durant laquelle un otage - parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades - serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël, selon une source proche du Hamas. 

Le président américain Joe Biden a évoqué lundi soir "un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan" afin de "faire sortir tous les otages".

"J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu", avait-il déclaré plus tôt, en soulignant que ce n'était "pas encore fait".

"Nous serions bien sûr heureux d'y parvenir d'ici la fin de semaine", a assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller. "Nous tentons de faire franchir la ligne d'arrivée à cet accord, et selon nous c'est possible".

- Près de 30.000 morts -
L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, en visite à Paris, et le président français Emmanuel Macron ont réitéré mardi leur volonté commune d'arriver "très rapidement à un cessez-le-feu".

La libération des otages est une "priorité" absolue pour Paris , a rappelé Emmanuel Macron. L'émir du Qatar a dénoncé pour sa part un "génocide du peuple palestinien", avec des "déplacements forcés" et des "bombardements sauvages".

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays accueille à partir de mercredi une réunion des ministres des Finances du G20 dominée par les conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza, a également réaffirmé mardi que le Premier ministre israélien Benjamin s'y livrait à un "génocide contre les femmes et les enfants" palestiniens.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés à partir de la bande de Gaza ont lancé une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a causé la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande Gaza. Selon Israël, 130 y sont encore retenues, dont 31 seraient mortes, après la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens lors d'une première trêve en novembre.

Israël a juré d'anéantir en représailles le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, comme une organisation "terroriste".

L'offensive israélienne a fait 29.878 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le dernier bilan mardi du ministère de la Santé du Hamas.

Le même ministère a fait état d'un bilan de 91 morts dans la nuit de mardi à mercredi dans les frappes israéliennes à travers la bande de Gaza.

- "Océan de besoins" -
La communauté internationale s'alarme d'une catastrophe humanitaire en cas d'offensive terrestre, annoncée par le Premier ministre israélien, sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où près d'un million et demi de Palestiniens, selon l'ONU sont piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Le chef du Norwegian Refugee Council (NRC), Jan Egeland, interviewé en direct de Rafah par CNN, a confié mardi n'avoir "jamais vu un endroit aussi bombardé pendant aussi longtemps avec une population autant piégée sans aucune échappatoire".

Les organisations d'aide humanitaire "sont débordées dans cet océan de besoins", a-t-il reconnu.

Rafah est l'unique point d'entrée de l'aide dans le territoire, soumise au feu vert d'Israël et qui arrive en quantité très limitée. Son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions, les combats et les pillages.

"Si rien ne change, une famine est imminente dans le nord de Gaza", a déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM).

Aucun convoi n'a pu se rendre dans le nord de la bande de Gaza depuis le 23 janvier, selon l'ONU, qui dénonce les entraves des autorités israéliennes.

"Il n'y a aucune nourriture ici. Même le fourrage que nous devions manger n'est plus disponible", a affirmé à l'AFP Marwan Awadieh, un habitant de cette région, ajoutant : "Nous ne savons pas comment nous pourrons survivre".

 

© Agence France-Presse

 

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